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Premières « Nuits Impériales » à Château Montus
Les « Trois Frères et l’Empereur » les 15 et 16 juillet à 22h00
Les comédiens sont en résidence à Bouscassé depuis mi-juin et sont sur place à Château Montus depuis plusieurs jours déjà. La scène et les accessoires du décor sont déjà en place, tout comme les éclairages. L’équipe technique est installée et a commencé les essais « son et lumière » jeudi soir sur la façade du Château Montus où sont retranscrits en ombres chinoises, les grands moments historiques. Napoléon qui harangue ses soldats, les campagnes en Italie, en Egypte, en Russie, avec combats, palmiers, neige, mer déchaînée, éclairs, coups de canons… Bien que ce ne soit que les premiers essais l’effet est saisissant.
Deux années de préparation
Bruno Spiesser a commencé à travailler sur ce projet il y a deux ans, avant qu’il soit mis entre parenthèse à cause de la pandémie de Covid. Un projet porté par Alain Brumont et son épouse Laurence qui ont voulu mettre en lumière l’histoire vraie de trois frères originaires de Castelnau-Rivière-Basse qui ont fait carrière dans les campagnes napoléoniennes. Deux des trois frères sont devenus généraux d’Empire et le cadet est mort au combat, alors qu’il avait le grade de colonel. Autre clin d’œil de l’Histoire, le frère aîné a acheté les terres de Château Montus où il est décédé. D’où l’idée d’Alain Brumont de produire, sous forme théâtrale, cette fabuleuse épopée fraternelle à Château Montus, nom de son emblématique Madiran. Une occasion aussi de faire découvrir le patrimoine historique et vinicole du Madiran au grand public. C’est tout naturellement qu’Alain Brumont a proposé à Bruno Spiesser, le metteur en scène du Théâtre de Gavarnie, de s’emparer de cette saga familiale pour en faire un spectacle dans la cour d’honneur du Château Montus.
Une petite histoire dans la grande Histoire
Le scénariste a saisi le potentiel de cette histoire authentique de trois frères, Jean-François Xavier, Antoine et Gabriel, qui se sont engagés dans l’Armée Révolutionnaire et qui ont fait la plupart des campagnes napoléoniennes. L’œil du metteur en scène a été conquis par le potentiel qu’offrait le cadre du château et sa superbe façade où seront projetées des scènes oniriques. Si l’histoire des trois frères Nogues est authentique, comme le prouve l’Obélisque érigé au cimetière de Castelnau-Rivière-Basse. Un obélisque en marbre de carrare blanc où, sur chacune des trois faces, sont gravés les honneurs militaires de chaque frère. Bruno Spiesser a bénéficié des travaux du Professeur Cassagnet pour appréhender l’aventure de ces trois jeunes paysans qui sont devenus généraux et colonel de l’Armée Impériale. « Ce sont des personnages historiques mais on sait très peu de choses. Donc, on s’est permis d’inventer un peu sur eux et sur les rapports entre les personnages », avertit Bruno Spiesser. « On a inventé une rencontre entre un père (Antoine Nogues) et un fils (Edmond) qui éclaire les personnages. » Une rencontre dans la cour du Château autour de bouteilles de Madiran qui permet le déroulé de la pièce de théâtre, au fil des souvenirs et des confidences d’un père à son fils. Tout sépare le père de son fils et, sur fond historique, c’est l’occasion de mettre l’accent sur les différences qui ont existé, de tous temps, entre les générations et qui existent encore aujourd’hui. « C’était une époque bien particulière et c’est aussi un reflet de notre époque. Ça permet de comprendre pourquoi on fait encore la guerre aujourd’hui. Pourquoi on fait la guerre ? Qu’est ce qu’on défend ? »
L’idéal de la Révolution
C’est aussi se plonger dans l’histoire de Napoléon qui, par ses campagnes a fait des millions de morts mais dont les grandes réformes et les valeurs de la République sont toujours présentes aujourd’hui. La guerre de résistance du début, pour sauver la Révolution, est devenue une guerre de conquêtes pour porter les valeurs de la république dans une Europe monarchique. Les trois frères, des grands gaillards de près d’1,90 m, ont tout de suite été enrôlés et leur bravoure a fait le reste. « L’aîné, Jean-François-Xavier est né la même année que Napoléon Bonaparte. Ce sont de vrais fils de la Révolution, ils ont 20 ans en 1789 ou quand on a 20 ans en 1968, qu’est ce qu’on fait ? On fait la Révolution ! » tonne Bruno Spiesser. Antoine Nogues, 13 ans veut suivre son frère, car lui aussi sait se servir d’un fusil puisque c’est une famille de chasseurs. Une famille nourrie aux histoires de batailles par les récits d’un oncle qui a fait la guerre en 1760 et c’est sans état d’âme que l’aîné s’engage pour la campagne des Pyrénées en 1792, rejoint trois ans plus tard par Antoine. Il faut se rappeler le contexte de l’époque où l’Europe monarchique, conduite par l’Autriche, veut envahir la France pour étouffer la Révolution Française.
Une riche documentation sur l’époque napoléonienne
Les deux frères, qui montent en grade font partie du même régiment qui combat en Espagne avec Augereau et Lannes, futurs Maréchaux d’Empire. Lannes, qui est de Lectoure, va prendre les Nogues sous sa protection. Ce qui n’empêchera pas Jean-François-Xavier, d’être blessé à la tête en Espagne où il est secouru par Thérèse Figueur, une célèbre Femme Dragon, qui a été blessée au siège de Toulon et qui a participé aussi à la deuxième campagne d’Italie, à la bataille d’Austerlitz. Bruno Spiesser trouve, au fil de ses recherches les matériaux humains pour étayer son scénario et faire vivre des personnages historiques qui ont croisé la vie des Nogues. Le scénariste lit les Mémoires d’Antoine Nogues et de Thérèse Figueur, les recherches de Guy Cassagnet et tout ce qu’il peut trouver sur Napoléon, dont son « Mémorial de Sainte-Hélène » et sur l’Empire. Les archives de la famille de la femme d’Antoine Nogues, lui apporte aussi un éclairage sur la période qui suit la fin de l’Empire. Bruno Spiesser, invente alors la rencontre en 1853, entre Antoine, un père sur la fin de sa vie et son seul fils vivant. « Les deux hommes, qui ne s’entendaient pas, ne se sont pas revus pendant dix ans. Le père a besoin de raconter sa vie à son fils. Là, j’ai mon histoire », confie Bruno Spiesser. « Ce qui m’intéresse, c’est le destin incroyable de ces trois frères et comment et jusqu’à quel point, on est prêt à défendre des valeurs par les armes et faire la révolution jusqu’au bout. J’aime les gens qui ont des convictions et qui vont au bout de leurs convictions. »
Une leçon d’histoire et de vie
Une histoire de génération aussi où les sacrifices de l’une aura permis à l’autre d’avoir une vie meilleure. Une époque où un paysan pouvait tirer gloire et richesse des champs de batailles pour offrir à ses enfants des études supérieures. C’est ainsi qu’Edmond, le fils d’Antoine, petit-fils de paysans bigourdans, a pu devenir Chirurgien Militaire sous Napoléon III en Algérie et en Crimée, avant de prendre sa retraite à Jû-Belloc, dont il deviendra le maire, comme son père. Bruno Spiesser qui aura le temps de peaufiner son scénario deux ans de plus à cause du Covid. Après deux annulations en 2020 et en 2021, les « Trois Frères et l’Empereur », vont être présentés au public ces 15 et 16 juillet à 22h00 à Château Montus. « Ce sera du vrai théâtre, comme à Gavarnie, avec des acteurs et des productions vidéos, qui donneront une émotion visuelle », confie le metteur en scène. Sur scène, Antoine Nogues et son fils Edmond, discutent et évoquent des personnages historiques, fantômes du passé, qui resurgissent, comme Napoléon, Joséphine de Beauharnais et sa fille Hortense, Bernadotte, Thérèse Figueur…, sur lesquels Bruno Spiesser a retrouvé plein d’anecdotes savoureuses…
Jean-Jacques Lasserre
Programme
Vendredi 15 juillet
19h30 : Visite commentée + verre de dégustation
22h00 : Spectacle
Samedi 16 juillet
19h30 : Visite + verre de dégustation
19h30 : Dîner de l’Empereur
22h00 : Spectacle
*Sous réserves des conditions météos. En cas d’annulation, la représentation sera reportée au dimanche 17 mai
Tarifs
Dîner de l’Empereur : 75 euros / personne
Spectacle : 30 euros / Adulte
18 euros / enfants et étudiants
Visite commentée + verre dégustation gratuit
Réservation indispensable
05 62 69 74 67
Rédaction
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