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GCAU : manager et construire autrement

mercredi 9 juin 2010 par Rédaction

Créé en 1973 par deux architectes associés, le groupe coopératif d’architecture et d’urbanisme (GCAU) compte aujourd’hui 12 salariés. Le cabinet GCAU s’est transformé en SCOP en 1981 après que le législateur ait autorisé les architectes à s’organiser sous divers statuts. Philippe Guitton et Jean-Paul Pagnoux dirigent cette joyeuse équipe en recherche permanente d’une architecture durable.

CDDE : GCAU compte deux associés fondateurs parmi ses coopérateurs ?

Philippe Guitton : En effet, Jean-Paul Pagnoux et moi-même sommes à l’origine de GCAU. Au départ, nous étions 5 coopérateurs et une secrétaire. Au fur et à mesure que la notoriété du cabinet grandissait, grâce à des concours gagnés ou à la diversité des chantiers confiés, nous avons embauché des collaborateurs qui sont tous devenus coopérateurs.

CDDE : Justement, votre cabinet a toujours été innovant dans ses choix : son statut, son activité ?

Philippe Guitton : Le statut SCOP se justifiait pour nous car nous ne concevions pas autrement notre travail : porter un projet collectivement. Dans notre activité d’architecte, nous avons également eu le souci des questions environnementales et énergétiques dès les années 70-80. Notre regard automatiquement large sur les dossiers nous oblige à être multi-compétences.

Aujourd’hui, nous travaillons essentiellement sur Midi-Pyrénées, Aquitaine et Languedoc-Roussillon. 80 % de nos dossiers concernent des collectivités territoriales (mairie, communauté de communes, département, région...) ou des organismes publics (HLM par exemple). Le reste de notre clientèle est composé de particuliers pour la construction de maison individuelle ou la réhabilitation de patrimoine. On nous confie même des chantiers industriels. De la chaumière à l’accélérateur de particules pour une clinique, nous sommes capables de répondre à toutes les demandes. Le cabinet est très engagé dans le domaine environnemental tout en se souciant des qualités architecturales. A titre d’exemple, nous avons réalisé une école et une mairie solaire, des logements sociaux en bois avec énergie solaire, et en ce moment, nous construisons une école avec capteurs photovoltaïques à Bordères-sur-l’Echez. De nombreux appels d’offres demandent que la question environnementale soit au centre de la conception pour répondre aux exigences de développement durable.

CDDE : Avec 12 salariés, GCAU fait partie des cabinets d’architectes les plus importants du département. Comment se passe la gestion au quotidien ?

Philippe Guitton : Nous discutons facilement entre nous. Les conseils d’administration servent surtout à formaliser nos décisions. Même si les deux coopérateurs dirigeants sont architectes et majoritaires dans la société (la loi de 1977 sur l’architecture l’impose), le vote se fait toujours sur le principe coopératif, un homme = une voix.

Par ailleurs, la forme coopérative a plutôt développé l’intérêt collectif et la convivialité dans notre agence, en comparaison à d’autres formes d’association d’architectes qui, même s’ils font partie de la même entreprise, se font carrément concurrence.
Nous ne regrettons pas d’avoir fait ce choix. La SCOP était le statut le mieux adapté à notre idée de partage. Si les bénéfices sont plus partagés, les informations et les décisions le sont aussi. Nous parlons plus de solidarité : le collectif se sent plus responsable dans son travail.

En cas de crise économique, nous avons déjà eu recourt à du chômage partiel ou à des licenciements avec réembauche dès que ça allait mieux. D’ailleurs, une bonne partie de l’équipe est là depuis plus de 20 ans.

CDDE : Avez-vous eu de l’aide dans le montage de votre SCOP ?

Philippe Guitton : Non, en 1981, nous ne connaissions pas l’Union régionale des SCOP Midi-Pyrénées. Par contre, nous avions le tort de ne pas la contacter car nous nous sommes aperçus que nous avions fait des erreurs dans nos statuts. Depuis, nous ne manquons pas de la solliciter. Les techniciens sont toujours de bons conseils. Au moment où nous avons eu des difficultés économiques, l’UR SCOP Midi-Pyrénées nous a bien accompagnés notamment grâce à un prêt Socoden à l’entreprise, complété d’un prêt d’honneur Bigorre Initiative aux deux associés. En parallèle, notre banque, le Crédit Coopératif nous a ouvert une ligne de crédit plus souple que la seconde banque avec laquelle nous travaillons.

CDDE : Recommanderiez-vous ce statut pour les porteurs de projets ?

Philippe Guitton : Oui, notamment chez les jeunes qui ont des compétences complémentaires. Par contre, l’envie du travail partagé est primordiale. Si ce statut est choisi seulement pour ne pas payer la taxe professionnelle, avantage non négligeable dont bénéficient les SCOP, cela ne marchera pas. Les porteurs de projets ne doivent surtout pas hésité à prendre contact avec l’Union régionale des SCOP Midi-Pyrénées. C’est une aventure humaine, qui vaut vraiment la peine d’être vécue. Quant à nous, nous sommes ouverts à la candidature de jeunes architectes désireux de s’insérer dans ce type de démarche.