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UR SCOP Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon : une palette d’outils pour votre SCOP

mercredi 9 juin 2010 par Rédaction

Guy Loszach, président de l’UR SCOP Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, préside également le conseil d’administration de la SCOP ariégeoise Cancela TP

CDDE : En quelle année a démarré le mouvement SCOP en Midi-Pyrénées ?

Guy Loszach : Le démarrage de la coopération ouvrière de production en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon date

des grands mouvements sociaux du début du 20ème siècle, peut-être des grandes grèves de 1906 pour la journée de 8 heures. C’est en tout cas en 1906 qu’est née la doyenne de l’Union Régionale Midi-Pyrénées, la Coopérative Ouvrière d’Ameublement à Millau. La région Midi-Pyrénées comptait quelques SCOP significatives au début du XXème siècle, dont la Verrerie Ouvrière d’Albi (VOA).
En 1930, on ne compte encore en Midi-Pyrénées qu’une quinzaine de SCOP. En 1945, parmi les adhérentes de la Confédération, 30 SCOP sont actives et à peine, 24 en 1958.
Aujourd’hui, près de 150 coopératives rassemblent 2 500 salariés représentant plus de 200 millions d’euros de chiffres d’affaires en Midi-Pyrénées.

CDDE : Qu’est ce qui encourage les porteurs de projet à choisir le statut SCOP ?

Guy Loszach : Ce que tous les coopérateurs ont en commun est la volonté de maîtrise de l’activité professionnelle, la conscience que la réussite de l’individu passe par le collectif et inversement, une recherche de répartition équitable des bénéfices entre les différents facteurs de production : capital, salariés, entreprise.
C’est ce statut qui donne les moyens de mettre ces volontés en œuvre.

CDDE : Quels sont les grands principes d’une SCOP ?

Guy Loszach : Les SCOP sont avant tout des sociétés, SARL ou SA soumises au code du commerce (loi 1947 sur la coopération : principes généraux à toutes les formes coopératives et loi 1978 portant statut des coopératives de production). Elles interviennent dans un secteur concurrentiel (pas plus subventionnées) et donc nécessairement rentables (viabilité économique)

Ce qui fait la différence ? L’organisation du sociétariat qui favorise une gestion participative avec des salariés majoritaires au capital, un principe coopératif "une personne une voix", et tout salarié a vocation à devenir associé.

Les mesures statutaires qui encadrent la répartition des bénéfices protègent les emplois en développant l’outil de travail. Elles favorisent aussi la rémunération du travail (logique de primauté des personnes sur le capital).

CDDE : ce statut semble encore peu connu. Voyez-vous le nombre de création de SCOP augmenter, en Midi-Pyrénées ? Et en France ? Quels sont les secteurs d’activités les plus marqués par les SCOP ?

Guy Loszach :La progression du nombre de Scop entre 2004 et 2008, sur le plan national, s’est établie à + 20 % et leurs effectifs à + 13 %. Sur la même période, Midi-Pyrénées a enregistré une progression plus importante : + 25 % pour le nombre de Scop et + 64 % pour leurs effectifs.
La crise aura un mérite : celui de révéler les excès d’un système capitaliste focalisé sur la maximisation du profit. Nous constatons aujourd’hui l’émergence forte d’initiatives d’entreprenariat social, impliquant la nécessaire remise en cause des logiques économiques dominantes, qui semble correspondre à une triple aspiration.

La volonté d’entreprendre autrement où esprit d’entreprise, conquête de marchés et prise de risques s’expriment dans un cadre de valeurs. Partage des profits, démocratie et ancrage territorial convergent vers un principe élémentaire : l’économie doit être mise au service de l’Homme et non l’inverse…

Par ailleurs, les salariés, veulent se reconnaître dans des entreprises qui, au-delà de la recherche univoque de bénéfices, vont s’inscrire dans une démarche de responsabilité sociétale et environnementale, et placer la personne au cœur de leur dispositif ;
Enfin, et plus générale, l’idée de prendre son destin en main : agir par soi-même plutôt que de subir !

C’est dans ce contexte que nous anticipons en effet une forte croissance du nombre de Scop et de coopérateurs dans les années à venir, phénomène amplifié par l’intérêt que porte au statut coopératif les collectivités territoriales et locales en charge du développement économique et de la préservation des emplois.

CDDE : Justement en quoi la SCOP est-elle une excellente alternative lors d’une reprise d’entreprise ? Avez-vous en tête un exemple récent de SCOP qui a permis aux salariés de reprendre leur entreprise, lui donnant ainsi une seconde vie ?

Guy Loszach : La transmission aux salariés se justifie plus que tout autre alternative de repreneur ou d’investisseur car ils connaissent l’entreprise, ses clients, son métier, son fonctionnement. Ils ont à cœur de conserver leur emploi.

C’est également une solution avantageuse pour tous. Le cédant trouve un acheteur et une solution de continuité pour son entreprise ; les salariés repreneurs sécurisent leur emploi et prennent leur destin en main ; l’entreprise continue avec des salariés impliqués, source de motivation, de cohésion ; le banquier, les prestataires, les clients poursuivent leur collaboration avec l’entreprise ; les élus locaux assurent l’économie de leur bassin d’emploi.

Dans le cas de reprise d’entreprise en difficulté, l’UR SCOP est attentive à vérifier la présence des 3 composantes indispensables suivantes :l’existence d’une équipe porteuse d’un projet coopératif, au sein de cette équipe, l’existence d’un leader naturel compétent, l’existence d’un projet économique équilibré et d’un projet d’entreprise à moyen terme.

CDDE : Comment l’UR SCOP Midi-Pyrénées accompagne les créations de SCOP ? Le relais départemental CDDE ?

Guy Loszach : Pour les différentes phases d’accompagnement des porteurs de projets de création d’entreprise sous forme Scop (création ex nihilo / création par rachat de fonds / transmission par transformation en scop / transformation d’association...), l’UR SCOP réalise une analyse économique et financière du projet (vérification de la viabilité économique du projet, la faisabilité du financement, bâtir le tour de table financier), rédige les statuts, rencontre les partenaries financiers, se charge des formalités de création. Un suivi rapproché de la jeune SCOP pendant les 18 premiers mois d’activité (mise en place des tableaux de bord, formation, juridique de la 1ère AGO…) est proposé.

Pour être plus prêt des porteurs de projets, une convention entre le CDDE et l’UR SCOP acte le fait que les deux organismes unissent leurs efforts pour encourager la création et la transmission d’entreprises sous forme de SCOP dans les Hautes-Pyrénées.

Pour tout projet validé avec l’URSCOP, il sera proposé au comité d’agrément de Bigorre Initiative une participation financière d’un montant maximum égal au soutien financier du Mouvement SCOP.
Une technicienne du service Pôle Entreprises, Financements, Structure d’Utilité Sociale a été formée aux spécificités coopératives et nous met en relation avec les porteurs de projets chez lesquels elle détecte une sensibilité coopérative.

CDDE : De quels outils disposent les SCOP ? Quels financements ?

Guy Loszach : Fondé sur les principes coopératifs de solidarité et de mutualisation des moyens comme des compétences, le réseau Scop dispose d’une palette d’instruments financiers diversifiés au service de tous les projets d’entreprises coopératives, qu’elles soient nouvelles (création, reprise ou transformation), ou déjà existantes (développement, investissement, croissance externe, recapitalisation, etc.).

Les décisions sont décentralisées pour partie auprès de Comités d’Engagements Financiers Régionaux (CEFR), dont les membres sont issus de Scop et désignés par chaque Union régionale.
Outre ses propres établissements financiers, Scop Entreprises permet à ses entreprises adhérentes d’avoir accès aux dispositifs de ses partenaires financiers : Crédit Coopératif, IDES, Midi-Pyrénées Active, La Nef, sociétés de capital risque régionales, PFIL…

Nous proposons trois principaux outils financiers. Le prêt participatif SOCODEN couvre le BFR et l’immatériel que les établissements financiers hésitent à financer. Ce prêt suscite un effet de levier des financements extérieurs non affectés.

Pour conforter les fonds propres et accompagner l’entreprise dans ses différentes phases (création, développement), nous proposons une intervention en capital et titres participatifs SPOT.

Enfin, SOFISCOP garantit des prêts moyens termes et des crédits baux accordés aux Scop par le Crédit Coopératif.