Assemblée générale de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Hautes-Pyrénées

L’ordre du jour de notre séance est riche puisque nous vous ferons un point sur l’ensemble des sujets d’actualités de notre établissement.

Je profite de cette occasion pour saluer mon ami, Serge CRABIE, Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Lot, mais aussi et surtout, Président Régional de notre réseau de Chambres de Métiers et de l’Artisanat en Midi-Pyrénées. Merci pour ta présence, merci aussi à ta collaboratrice, Véronique VALLEE, Directrice de Formation à la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat Midi-Pyrénées, qui vous présentera le site de l’URMA, l’Université Régionale des Métiers et de l’Artisanat, un concept novateur et surtout fédérateur puisque l’ensemble des Chambres de Métiers et de l’Artisanat de la région y est présent.

Je n’oublierai pas non plus nos camarades de la Fédération Française du Bâtiment : notre Président de la Commission des Finances, Thierry JUAN mais aussi Marc ANDRES et Marie MARQUEZ.

J’aime à rappeler l’unicité dont à fait preuve notre secteur à l’occasion des dernières élections. Cette ouverture nous a permis de nous connaître et j’espère de nous apprécier.

De manière plus générale, merci à toutes et à tous les collaborateurs de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat pour votre engagement sans faille.

Le chemin est encore long et tortueux avant que l’Artisanat ne soit reconnu par tous mais je sais pouvoir compter sur vous ici réunis pour faire le nécessaire.

Dans quelques instants, Marie-France DUTREY et Philippe GAYE vous présenteront, pour la première fois, les chiffres clés de l’Artisanat Bigourdan.

Une activité qui a évolué avec le temps afin de coller aux besoins des utilisateurs, des clients de notre réseau. C’est aussi une Offre de Services qui a dû s’adapter et, qui le devra encore, afin de répondre aux besoins vitaux de proximité de nos ressortissants.

Consciente des nouvelles attentes, de cette population qui consomme des services mais qui peut se tourner rapidement vers d’autres prestataires, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Hautes-Pyrénées a dû s’adapter. Suivant les problématiques rencontrées par nos ressortissants, nous avons été amenés à mettre en place des dispositifs qui n’existaient pas auparavant. Je pense aux stages de récupérations de points du permis de conduire par exemple.

A l’origine, une demande d’un petit nombre d’artisans, aujourd’hui c’est une centaine de stagiaires par an qui suit ce stage. Moyen de fidéliser une clientèle qui n’avait pas l’habitude de se tourner vers nous. Nous tentons de tisser, par tous les moyens, ce lien qui pouvait nous manquer afin de désacraliser l’institution et leur rappeler qu’il s’agit de leur maison comme indiqué sur le pignon de l’établissement.

Une activité qui parie également sur l’avenir avec le renouvellement d’une convention, avec Monsieur le Directeur Académique, qui continue à perpétuer une action auprès de jeunes lycéens de BAC PRO et BTS. L’action « Esprit d’Entreprendre » devrait, nous l’espérons, voir ses premiers résultats prochainement avec la reprise d’entreprise artisanale par un public sensibilisé depuis 2008 par nos services. Madame Cathy CHOURRE-BERDOY vous présentera plus en détail ce module à la fin du rapport de la Commission Formation Professionnelle.

Comme vous pouvez le constater, nous avons dû nous adapter aux besoins des artisans tout d’abord, mais aussi et surtout, à la concurrence d’associations qui, au fil des années, ont été créées afin d’accompagner la création d’entreprise notamment.

Dans la jungle du conseil et de l’accompagnement des entreprises, la visibilité est difficile et la lisibilité d’autant plus. Ce mille-feuilles, ainsi constitué, n’engendre que flou et concurrence au détriment de l’efficacité et du pragmatisme. Je ne peux que le regretter. Nous, réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat de Midi-Pyrénées, le subissons mais nous nous adaptons. Souhaitons que le client s’y retrouve.

Saluons les travaux initiés par le Conseil Général des Hautes-Pyrénées sur le développement économique de notre territoire. La réflexion lancée, il y a quelques semaines, à l’occasion d’ateliers thématiques, nous a permis de travailler conjointement sur ce sujet. Je tenais à saluer cette initiative du Président PELIEU.

Notre secteur économique souffre terriblement. Nos 4 818 entreprises sont dans le dur et les 7 114 actifs avec. Mais qui s’en soucie dans ce contexte où l’effet d’annonce semble être le seul indicateur à prendre en compte. Ainsi, les « poussins » ont gagné, nous sommes donc condamnés à lutter inégalement dans un marché concurrentiel. L’auto-employeur a eu gain de cause devant l’employeur, le Maître d’Apprentissage. Nous sommes certainement responsables de la situation mais pas coupables !

Oui, nous n’avons pas su ou pas pu montrer que l’Artisanat était aussi important que l’on puisse le croire ou plutôt que nos décideurs, de tous bords, le croient.

Oui, la perte de vitesse du nombre d’adhérents dans les syndicats professionnels n’a fait que fragiliser notre poids dans les discussions.

Oui encore quand il s’agit de ne pas avoir mis en relief les chiffres de l’Artisanat dans l’économie nationale, ou bien encore, avoir su stopper la création du régime de l’auto-entrepreneur.

Mais non, la solution n’est pas de galvauder l’Artisanat en le déqualifiant, en le fragilisant, en l’ignorant.

La période que nous vivons est sombre, notre Répertoire des Métiers mute, ¼ des entreprises artisanales ont disparu au profit de micro-entreprises (auto-entrepreneurs), le nombre de salariés relevant de l’Artisanat diminue avec 7 114 salariés, le nombre de Maîtres d’Apprentissage est en chute libre malgré les actions menées. Enfin, la facilité à créer décapite la reprise d’entreprise porteuse d’emplois. L’image est volontairement noire quant on connaît l’échéance d’un chef d’entreprise sur deux ayant plus de 55 ans à l’horizon 2020.

Monsieur le Préfet, Mesdames et Messieurs, je tenais à attirer votre attention sur un sujet d’actualité récent.

Le rapport Queyranne – Demaël - Jürgensen classe les recettes des Chambres de Métiers et de l’Artisanat dans les aides publiques qu’il faut réduire. Les réductions annoncées de 30 % des ressources des Chambres de Métiers et de l’Artisanat reposent sur des chiffrages erronés à la fois des recettes, du rythme et de la réalité des dépenses.

La concertation est ouverte avec le Gouvernement pour que soit réévaluée l’appréciation du financement des Chambres de Métiers et de l’Artisanat. Ce rapport est une fois de plus la démonstration de la méconnaissance du secteur de l’Artisanat voire du mépris avec lequel certains traitent nos entreprises.

Si le Gouvernement décidait de suivre les recommandations du rapport Queyranne –Demaël - Jürgensen, la Première Entreprise de France ne pourra plus ni communiquer, ni accompagner les entreprises artisanales, ni même maintenir les CFA(s).

Nous, élus de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, qui se présentons devant vous, sommes artisans avant tout, mais arrêtez de jouer avec notre réactivité. Viendra le moment où nous n’en pourrons plus. Aucun autre secteur économique n’a été aussi malmené par les différents gouvernements. Notre spécificité est-elle aussi négligeable que l’on puisse la détruire ? Je ne le crois pas et c’est pour cela que nous continuons à avancer en espérant un avenir plus radieux.

En attendant, notre thème de campagne : la proximité, chers amis, doit devenir notre marque de fabrique. Petit à petit, malgré nos faibles moyens, nous avançons. Après la mise en place d’un trimestriel, nous avons régulièrement des développeurs sur le terrain, en contact direct avec les entreprises artisanales. Et je suis heureux de vous dire que 100 % des entreprises visitées sont contentes d’être interrogées sur leurs besoins. Elles sont également enchantées de cette démarche car elles se sentent trop souvent seules dans leur quotidien.

La démarche d’aller à leur rencontre est vitale pour eux, comme pour nous. Il faudra en être persuadé et s’engager durablement dans cette action.

Nous avions, lors de nos dernières Assemblées Générales, parlé de délocalisation et d’élus référents. Sachez, Mesdames et Messieurs, que cela a démarré fin d’année 2012, et s’est poursuivi courant 1er semestre 2013 sur le territoire de la Communauté de Communes de Vic-Montaner, cher au Président CURRET. La mobilisation d’une cinquantaine de chefs d’entreprise, à l’occasion de réunions thématiques et de formations sur site, a permis de valider l’intérêt de l’opération de proximité au plus proche des professionnels.

Fort de cette initiative et de sa réussite, j’ai le plaisir de vous annoncer que nous allons, à compter de la rentrée de Septembre, développer cette action sur la zone de Lourdes, Pays des Gaves jusqu’au Pays Toy.

Cela sera l’occasion de mettre en place également les élus référents. Elus du territoire, membres de notre équipe au sein de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, qui, par leur connaissance de terrain et leur reconnaissance locale, serviront de relais entre notre institution et les artisans du territoire.

L’URMA, Université Régionale des Métiers de l’Artisanat, riche au cœur du Président Régional, est un concept innovant répondant aux questions de la formation.

Là encore, le travail mené par l’ensemble des élus et des administratifs du réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat de Midi-Pyrénées, est à signaler. Vous pourrez, dans un petit moment, constater son avancée à l’occasion de la présentation du site de l’URMA.

Et comment, lorsque l’on parle de l’URMA, de pôles de compétences, de montrer nos niveaux de diplômes par l’apprentissage, ne pas vous parler du projet de reprise du Centre de Formation des Apprentis de Tarbes.

Initié en 2010 par mon prédécesseur, Jean-Louis SEPET, le projet de reprise ne s’est concrétisé qu’en Mars 2011 sous ma présidence. La situation que nous avons alors découverte, Bertrand GAYRI et moi-même, ne correspondait en rien aux descriptions du Directeur Général de l’époque. Désagréablement surpris par les premiers constats concernant la situation financière de cette association de formation, nous avons diligenté un audit financier de la structure qui nous a malheureusement donné raison sur les grandes difficultés de l’A.F.P.H.P..

A tel point qu’en Décembre 2012, l’association a été mise en procédure d’alerte par le Commissaire aux Comptes au vue des pertes financières de l’année en cours et du prévisionnel 2013. Avec des difficultés structurelles amenant des pertes annuelles moyennes d’environ 170 K€ depuis une dizaine d’années, une CAF nulle et de gros soucis de trésorerie, nous avons dû, faute de pouvoir vendre des locaux qui n’appartiennent pas à l’A.F.P.H.P., procéder à des licenciements économiques.

Le Climat, dans lequel se sont déroulés ces licenciements, a été délétère, notamment par médias interposés. Sur fond de municipales 2014 et de règlements de comptes, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Hautes-Pyrénées et son Président se sont retrouvés, bien malgré eux, au centre de polémique concernant la situation économique actuelle de l’A.F.P.H.P. et de la recherche de responsables dans le passé. Je regrette la manière dont cela a été récupéré. J’ai dû me taire, faire le dos rond comme on dit, pour ne pas rajouter de drames aux drames car 6 personnes ont déjà perdu leur emploi pour en sauver 50.

Le climat social était calamiteux quand j’ai pris la présidence de l’A.F.P.H.P., et que mon Secrétaire Général est devenu Directeur Général, il reste difficile à ce jour et je le comprends. Mais, mon grand désarroi est de voir une frange du personnel se radicaliser. Cette minorité s’est recroquevillée sur elle-même, elle créée un climat tendu, conflictuel avec la majorité silencieuse qui perd espoir.

Nous sommes nous-mêmes en première ligne pour riposter aux attaques de quelques extrémistes. Mais le temps nous manque car nos pensées vont vers l’amélioration de la santé financière de l’A.F.P.H.P.. Nous devrions améliorer la situation structurelle de l’Association dès 2014 mais nous ne sommes pas à l’abri d’une chute du nombre d’apprentis ou de nouvelles pertes de marchés de la Formation Professionnelle. La rentrée de Septembre prochaine sera déterminante sur ce sujet mais nous gardons espoir.

Toutefois, permettez-moi de vous dire toute ma lassitude dans la gestion au quotidien de l’A.F.P.H.P. et surtout du manque de soutien dont nous n’avons pas bénéficié.

Si le Comité d’Entreprise a majoritairement toujours suivi nos avis, nous ne pouvons que regretter l’impression d’aider quelqu’un qui ne veut pas l’être.

Ce sentiment de beaucoup d’efforts pour pas grand chose ne gâche pas notre volonté de reprendre un formidable outil de formation au service de l’Artisanat Bigourdan mais nous interroge sur la manière d’y arriver.

Bénévoles depuis plus de 2 ans, Bertrand GAYRI et moi-même sommes aujourd’hui à mi-temps sur ce sujet mais nous ne pourrons concrétiser cette reprise sans le soutien de vous tous ici réunis.

Alors, plus que des paroles, des actes seront très bientôt les bienvenus. Sans soucis de polémiques, je tenais à vous faire-part de la situation de l’A.F.P.H.P..

Désolé d’avoir été long mais je me devais, par soucis de transparence, de vous tenir au courant des activités de notre maison de l’Artisanat.

Avant de conclure, je voulais saluer une collaboratrice de toujours qui, dans quelques semaines, partira en retraite. En effet, Claude SETAU, Secrétaire du Service Economique, nous quittera fin Septembre prochain. Son professionnalisme, sa gentillesse et sa bonne humeur nous manqueront mais feront la joie de son mari qui, je le crois, a déjà les doigts de pieds en éventail.

Claude, vous n’êtes toutefois pas encore partie et j’aurai l’occasion de vous remercier officiellement dans quelques temps.