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L’ours dans les Pyrénées : une véritable catastrophe

vendredi 21 juillet 2017 par Rédaction

Il y a longtemps que nous n’avions connu une telle catastrophe liée aux attaques et prédations de l’ours en dehors des dérochements ponctuels comme en 2013 sur l’estive de Pouilh (Ariège), http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/ours/France/Ariege/2013-09-12-Predations-Estive-Pouilh-Conflit-ouvert-Ecologistes-ONCFS.html, 2016 sur Bachebirou (Hautes-Pyrénées) http://www.tarbes-infos.com/spip.php?article17059 et aujourd’hui, avec un record de 209 brebis (tout le troupeau n’est pas encore retrouvé) sur le Mont-Rouch versant catalan du Haut Salat (Ariège / Couserans)

Ça frappe partout

Depuis le début des estives (en mai pour certains) le Béarn (Pyrénées-Atlantiques) a été préservé.

Dans les Hautes-Pyrénées, l’ours Néré (Canellito étant mort en juillet 2016) semble avoir migré vers des vallées bigourdanes voisines du Béarn où il était le plus souvent préalablement. Nous retrouvons des attaques et prédations au Pays Toy (Saugué), Cauterets, Estaing /Val d’Azun, Batsurguère.

La vallée d’Aure n’est pas épargnée notamment sur le Rioumajou http://www.tarbes-infos.com/spip.php?article19726 , Azet, lac de Bareilles…. sans parler d’un animal mort officiellement non déterminé. C’est plus discret en vallée du Louron où un certain silence est organisé sur certaines estives. Mais la présence de l’ours est bien là, sous la forme de passages, depuis un certain temps.

Passages qui se retrouvent en Haute-Garonne sur le Larboust, le Luchonnais, la vallée de la Garonne…. Jusqu’à voir se créer le « Camp de l’ours » à Melles sur le GR10 selon un reportage de Luchonmag.com http://www.luchonmag.com/A-Melles-le-Camp-de-l-Ours-un-projet-eco-tourisme-sur-le-GR-10_a6580.html

En Ariège, au moins 209 brebis dérochées

Passé la Haute-Garonne, l’Ariège est gravement impactée dans le Biros, sans le Salat à Arréou, Pouilh, Port de Salau. Des brebis, tuées, blessées, disparues. Mais aussi des chèvres disparues au village de Salau….

Le pire reste le dérochement de 209 brebis dans le secteur du Mont Rouch de Couflens vers le port de Marterat sur le versant catalan (Espagne). Le drame se serait vraisemblablement produit dimanche en fin de soirée ou dans la nuit de dimanche à lundi. 209 brebis ont été retrouvées mortes dont une prédatée en haut de la falaise, ce qui ne laisse aucun doute quant à l’implication de l’ours sur le dérochement. Un chien de protection Patou a également été retrouvé mort. L’autre reste introuvable. Faits confirmés par la Préfète de l’Ariège, Marie Lajus, qui s’est rendue sur place. Quant au reste du troupeau, il était introuvable en raison des mauvaises conditions météo. L’équipe d’éleveurs qui s’est rendue sur place pour faire les recherches avec les autorités catalanes et françaises ne sont rentrées à Llavorsi qu’à 18h.

Une procédure d’indemnisation urgente

Comme en pareil cas où les éleveurs ont perdu plus du quart de leur troupeau, une procédure d’indemnisation urgente est lancée (Cf. Barème des indemnisations des dégâts des ours http://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Decision_bareme_2016.pdf ). Mais un troupeau ne se remplace pas comme une paire de chaussettes que l’on va acheter au supermarché. L’indemnisation ne fait pas tout notamment une longue sélection des bêtes, parfois sur plusieurs générations, sans parler de l’aspect affectif.

La colère des éleveurs

Dans un tel contexte, la colère est sans précédent même si la Préféte parle de climat « apaisé » qui a entouré l’expertise.

Le Président de la Fédération Pastorale de l’Ariège, Alain Servat, rappelle ce qui a toujours été dit par l’ensemble des éleveurs : « Nous avions dit, au moment de la réintroduction, que les attaques de ce type allaient redoubler. Aujourd’hui, c’est une catastrophe. »

David Eychenne, un des porte-parole de la Confédération Paysanne, confie à la Gazette Ariègeoise : « L’espoir d’être entendus, d’être écoutés par les pouvoirs publics se renforce quelque peu. Avec l’arrivée de Nicolas Hulot au ministère de l’écologie, les choses vont peut-être évoluer : il a affiché une position plutôt favorable aux éleveurs victimes du loup… pour l’ours, rien n’est encore annoncé, nous devons donc être vigilants et tenaces ! Nous attendons des signaux forts de l’Etat ! » On peut toujours rêver lorsque nous lisons l’article de Jean-François Arnaud, Journaliste à « Challenges.fr https://www.challenges.fr/france/pourquoi-l-elysee-a-desavoue-hulot-sur-le-loup_436152 « Pourquoi l’Elysée a désavoué Hulot sur le loup ».

D’autres réactions syndicales et associatives pourraient bien avoir une vision différente de la Confédération compte tenu de l’histoire et tout ce qui s’est passé depuis plus de 20 ans.

Une cohabitation impossible

Les associations dites de « protection de la nature » ne cesse de répéter depuis 25 ans que la cohabitation est possible. Le problème est que nous n’avons jamais vu aucune proposition réaliste et efficace (même chose pour le loup).

Au Val d’Aran, le Conseil Général demande le retour de l’ours Goiat en Slovénie. Mais le gouvernement s’y oppose. http://www.lavanguardia.com/local/lleida/20170717/424111423172/govern-devolver-oso-goiat-eslovenia-ataques-ganado.html Selon Paco Boya, Président de l’association des élus de la montagne espagnols (ancien député de Catalogne et Président du Conseil Général d’Aran) que nous avons rencontré, « il y a au moins 50 ours dans le Val d’Aran. Ils sont même dans les villages. Ma fille, l’autre jour, en sortant de chez elle, s’est retrouvée face à un ours ». Voilà qui en dit long de la situation…. Mais des illuminés pensent toujours à en introduire d’autres, notamment des femelles dans le Béarn….

Le programme de financement européen LIFE Coex http://www.pyrenees-pireneus.com/Ecologistes-Ecologie/Life-Coex/ECOLO-COEXLIFE.htm, qui n’a bénéficié qu’à quelques associations pro-ours, n’a strictement rien apporté en dehors de recommandations connues depuis longtemps (approche d’un ours, approche des chiens de protection). Les actes sont là pour le prouver. 

Des responsables du réseau se suivi de l’ours (ONCFS) écrivent dans plusieurs rapports de la LCIE destinés à l’Union Européenne, ainsi que dans leurs propres rapports d’activités, qu’une cohabitation apaisée est aujourd’hui possible. C’est une certitude là où il n’y a ni ours ni attaque.

Les prédations sont, certes, 10 fois inférieures à celles du loup en France. Mais pour combien d’ours et combien de loups ?

Rien ne permet de dire aujourd’hui que la cohabitation avec l’ours est possible sauf pour ceux qui n’y sont pas confrontés. Après plus de 20 ans de palabres inutiles il faudra bien passer aux actes et au concret. Il faudra aussi que l’Etat respecte l’article L113-1 du Code Rural http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Droit/Article-L113-1-Code-Rural.html et assume très rapidement ses responsabilités autrement qu’en distribuant des aides. Il faudra aussi que l’Etat, responsable de la présence des ours dans les Pyrénées, assume pleinement ses engagements internationaux quant au bien-être animal notamment le point 5 (Cf. site du Ministère de l’Agriculture http://agriculture.gouv.fr/bien-etre-animal-contexte-juridique-et-societal )

La balle est dans le camp de l’Etat et non celui des éleveurs. Mais combien de temps ceux-ci vont-ils encore attendre ?

A lire :

Louis Dollo