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Naissance d’un Collectif 65 de soutien à Georges Ibrahim Abdallah, plus vieux prisonnier de France

mercredi 22 février 2017 par Rédaction

Interné depuis 32 ans, libérable en théorie depuis 1999, Georges Ibrahim Abdallah est le détenu le plus célèbre des Hautes-Pyrénées. Chaque année, des personnes venues de toute la France viennent manifester devant la Centrale de Lannemezan, pour demander sa libération. Son histoire hors du commun a touché un groupe de citoyens bigourdans, membres de plusieurs associations et partis politiques. Ils ont décidé de fonder le « Collectif de soutien 65 à Georges Ibrahim Abdallah ». Un combat qu’ils souhaitent mener au nom du respect des Droits de l’Homme.

« Dans les vieilles geôles françaises, y’avait un prisonnier. Depuis 30 ans, à Dieu ne plaise, derrière des barreaux enfermés ». La complainte de Georges Ibrahim Abdallah pourrait être l’hymne choisi par les citoyens bigourdans, membres de 14 associations ou partis, qui ont fondé, en ce début d’année 2017, un collectif de soutien au plus vieux détenu de France. L’histoire de ce Palestinien âgé de 65 ans, militant des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises, est en effet hors du commun. Georges Ibrahim Abdallah purge une longue peine de réclusion pour des faits remontant à 1982 : sa complicité dans l’assassinat d’un diplomate américain et d’un diplomate israélien à Paris. A l’époque, la guerre fait rage au Liban et les réfugiés palestiniens sont pris en tenaille, d’un côté par Israël, de l’autre par la Syrie. Abdallah lutte contre l’occupation du Liban par des armées étrangères, et pour l’indépendance de la Palestine. Il choisit l’action violente. Son arrestation en 1984 aboutit à une peine de réclusion à perpétuité en 1987, mais il peut bénéficier d’une libération conditionnelle dès 1999. La justice française accepte sa libération en 2003, mais le Garde des Sceaux de l’époque s’y oppose. En 2013, une nouvelle fois, la justice consent à le libérer, en vue d’une expulsion. Mais la Cour de cassation annule sa libération conditionnelle. Aujourd’hui, Georges Ibrahim Abdallah est en prison depuis plus de 32 ans. Une situation qui révolte un nombre croissant de personnes en France, comme en témoigne le succès de la manifestation organisée par plusieurs associations, le 22 octobre 2016, devant la Centrale de Lannemezan, où il est encore détenu à ce jour.

« Abdallah est un militant communiste arabe qui défend depuis de nombreuses années la cause palestinienne. Il n’a jamais cédé face aux pressions, et supporte avec courage son interminable incarcération. Désormais, il ne peut compter que sur la mobilisation des citoyens, pour espérer une libération qui lui a été refusée à maintes reprises, sans motif valable », soulignent les membres du Collectif. « Cette situation est une véritable atteinte aux Droits de l’Homme. Elle revient à instituer de fait, dans notre pays, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible ». Les citoyens bigourdans qui ont fondé le Collectif 65 de soutien à Georges Ibrahim Abdallah vont écrire au Président Hollande, au Garde des Sceaux Urvoas, à la Préfète des Hautes-Pyrénées, aux députés et sénateurs du département, et enfin, aux candidats à l’élection présidentielle. Ils vont aussi proposer à des communes des Hautes-Pyrénées de nommer Georges Ibrahim Abdallah « citoyen d’honneur ». Et ils vont distribuer des tracts au public bigourdan, notamment lors des prochains meetings électoraux. Ils espèrent ainsi contribuer à la libération du plus ancien prisonnier de l’Hexagone. Pour que sa « Complainte » ne soit plus que l’écho d’un mauvais souvenir. « Quand se pavane l’injustice, et lorsque vos yeux se détournent. C’est bien un jour de plus qui glisse, dans ce cachot où l’homme tourne. Qu’on lui ouvre grandes les portes, qu’il revienne à nous triomphant ! Que nos chants de victoire le portent aux pieds des cèdres du Liban ».

Jean-François Courtille