Retour sur Bourgoin-Tarbes

Le temps des regrets et des espoirs

C’est peut-être le match le plus accompli de la saison et certainement le meilleur match des Tarbais en déplacement, ce qui laisse des regrets et beaucoup d’espoirs. « Dans l’état d’esprit, c’était très bien de la première à la dernière minute », relève Nicolas Cabannes. « Défensivement on a été très appliqué, même si on prend un essai en première main sur un petit coup de pied par-dessus, mais collectivement on a été correct. Offensivement, on a déplacé le ballon, on a été bon dans les zones de contact. C’est un des matchs les plus sérieux qu’on ait fait. On a fait ce qui avait été préparé et c’est plutôt intéressant. » Plus abouti que ceux de Suresnes et de Chambéry d’où Tarbes était revenu également avec un bonus défensif. « C’est déjà le match le plus complet puisqu’on le joue pendant 80 minutes, » assure l’entraîneur. « A Suresnes, on avait mis du temps à s’y mettre et à Chambéry les vingt dernières minutes n’étaient pas assez bonnes pour espérer quelque chose de plus. Là, on a tout fait pour aller se le chercher. » Aurélien Ricart, qui a marqué l’essai tarbais, confirme. « C’est un match avec des regrets parce qu’on a perdu. Mais on a retrouvé un état d’esprit et quelque chose qu’on avait perdu. Il reste du positif malgré cette défaite. » 

Domination réelle en seconde période

Un match que Tarbes a dominé en termes d’occupation et de possession. C’est même contre le cours du jeu que Bourgoin a pris le score. « On domine en début de match » confie Alexandre Duny. « On rate deux ou trois coups. Après on se fait rucker, on se fait pénaliser, mais on rattrape aussi deux ou trois coups. On manque de patience en première période dans les zones de marques. » Une analyse confirmée par Nicolas Cabannes. « C’est ça, C’est ça. On prend une première pénalité chez eux sur une faute au sol puis on enchaîne deux fautes et ils marquent trois points alors qu’on était dominant. L’essai c’est sur une touche à nous et on prend un carton là-dessus » Un match contrôlé malgré tout en première mi-temps et dominé en seconde. « On revient quand même dans le match et on loupe une pénalité en fin de première mi-temps qui peut nous faire revenir à deux points. On revient en deuxième mi-temps avec des intentions et on les domine réellement toute la seconde mi-temps », assure l’ancien demi-de-mêlée. « On n’est pas payé, on a deux essais refusés » regrette Aurélien Ricart. « C’est un peu chiant… »

Deux essais refusés malgré les ingrédients

Cette fois à part le hiatus en touche qui a coûté le premier essai, la conquête tarbaise a été bonne notamment en mêlée. En contre partie, Tarbes a contré une pénaltouche à 5 mètres en début de rencontre. Les Tarbais ont également répondu présent dans l’engagement, ce qui est la moindre des choses au rugby, notamment au niveau des rucks et au niveau défensif malgré deux essais encaissés. Des Tarbais qui ont souvent joué dans l’avancée autour de ses porteurs de balles et qui ont réussi à tenir le ballon et à mettre les Berjalliens sur le reculoir et à la faute. Bien sûr tout n’est pas parfait, avec quelques rares erreurs de mains compte tenu du volume de jeu produit et trois ou quatre ballons rendus un peu trop vite au pied. Des Tarbais qui se sont montrés efficaces dans les zones de marques avec plusieurs pénalités récoltées près des lignes, non tentées pour prendre des pénaltouches ou des mêlées avec au bout deux essais refusés à Manu (75^ème) et à Duny (79^ème) après un pilonnage de la ligne. Certes Bourgoin s’est vu refuser aussi deux essais, un sur un ballon relâché en-avant dans l’en-but (32^ème) et l’autre plus litigieux sur un ballon jugé non aplati (34^ème). Mais les deux essais refusés à Tarbes sont tous les deux litigieux… Alexandre Duny est affirmatif sur le sien. « Je marque clairement. L’arbitre n’est pas bien placé et dans un second temps je finis le mouvement et pour l’arbitre c’est en deux temps. »

Des occasions manquées mais un état d’esprit retrouvé

Les Tarbais se sont procurés d’autres occasions de l’emporter avec Tuva qui a été retourné sur le drapeau de coin (70^ème), une pénalité manquée de très peu (40+2) ou un drop précipité (15^ème). « Oui, on peut gagner », confirme Nicolas Cabannes. « On va deux fois dans l’en-but par Lipé (Manu) et par Duny. La première fois l’arbitre refuse l’essai et la deuxième fois, il dit qu’on rampe mais on ne voit pas ramper à la vidéo. » Sans compter les pénalités non tentées en fin de rencontre qui démontrent un nouvel état d’esprit. « Notre objectif, c’était de gagner » affirme Duny. « On les acculait depuis cinq ou six minutes et on était dans la bonne dynamique. Ils prennent un carton (69^ème) et il fallait les culbuter. » Aurélien Ricart assume lui aussi ces choix. « On se sentait bien devant, on se sentait fort et on pensait qu’on pouvait le faire. On n’était pas loin de la vérité parce qu’on nous refuse deux essais, suite à des mêlées. » Nicolas Cabannes est sur la même longueur d’onde. « C’est le choix des joueurs mais qui est validé par les entraîneurs. On choisit de jouer les pénalités près des lignes par des mêlées ou des touches. Sur une occasion on prend mêlée et on marque derrière. Les deux ou trois autres fois, on ne marque pas mais on va deux fois dans l’en-but… »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre