Accueil > ACTUALITE TARBES ET GRAND TARBES
Pollution de l’air : ouvrez les fenêtres !
C’est terminé. L’épisode polluant aux particules PM10 est terminé. Selon le dernier communiqué l’ORAMIP reçu hier en début d’après-midi est « bon » de niveau 4 avec cette information : « Ce mercredi, l’indice de qualité de l’air est moyen sur Toulouse du fait des niveaux de concentration en particules en suspension. La situation s’améliore sur les autres agglomérations et l’indice de qualité de l’air est ainsi très bon à Castres et bon sur Albi et Tarbes ».
Et pour aujourd’hui jeudi « les conditions météorologiques pluvieuses et la présence de vent faciliteront la dispersion des polluants. L’indice de qualité de l’air devrait être bon sur les quatre agglomérations » (Tarbes, Toulouse, Albi et Castres).
Voilà qui rassure, mais fallait-il être inquiet ?
De plus en plus de seuils d’information atteints
Au cours d’une conférence de presse tenue hier matin à la Mairie de Tarbes par Jean-Claude Piron, Adjoint au Maire en charge du développement durable en présence de Catherine Chateau, ingénieur principal au service communal d’hygiène et de santé, Sylvie Soroste responsable de l’environnement au Grand Tarbes et Denis Crampe, Directeur de cabinet, Responsable du secrétariat général et des affaires juridiques à la Communauté d’Agglomération du Grand Tarbes nous apprenons que nous aurons beaucoup plus de bulletins d’information, et non des alertes, que les années précédentes.
Pourquoi ?
Une directive européenne a baissé le seuil d’information du public en matière de pollution atmosphérique par des particules PM10 de 80mgr/m3 à 50. Par ailleurs, la situation de Tarbes facilite la concentration de pollution qui ne trouve pas forcément son origine dans l’agglomération mais peut être lié à un nuage de passage apporté par les vents dominants et stagnants, sans se disperser, du fait de l’anticyclone. Une telle situation peut se renouveler tout l’hiver mais surtout l’été avec la pollution par des oxydes d’azote (NOx).
Dans l’immédiat, avec l’arrivée de conditions météorologiques pluvieuses et la présence de vent, la dispersion des polluants sera facilitée sur tout le département. C’est ce qui s’est produit dès le début de la matinée d’hier.
Le danger n’est pas là où nous croyons.
D’où viennent des polluants ou plus exactement ces particules ?
Le premier responsable est le trafic routier. Mais ces derniers jours, rien ne permet de dire qu’il a augmenté par rapport au reste de l’année. Le second responsable est le chauffage et surtout les modes de chauffage. De plus en plus, les slogans écologistes invitent à se chauffer « responsable » ou « écologique » en utilisant des produits dits « renouvelables », des « énergies propres ».... bref ! Ne plus utiliser de gaz, pétrole ou électricité d’origine nucléaire. C’est ainsi que bon nombre de foyers ont remis au goût du jour la cheminée traditionnelle dite « cheminée d’agrément » ou des poêles à bois.
Tellement plus écolo !
Mais le problème, selon Jean-Claude Piron et Catherine Chateau, ingénieur principal au service communal d’hygiène et de santé, c’est que la fumée émise dans l’atmosphère sans filtre produit des particules et participe à la pollution de l’air. Attention, cet été, à votre barbecue dans le jardin ou sur le balcon... Vous polluez !
Vous émettez également beaucoup de particules dans votre maison si vous ne disposez pas d’un poêle d’excellente qualité et encore, il faudrait changer les joints tous les ans. Et attention à la qualité du bois. « Brûlez du bois brut » précise Catherine Château. Pas du bois et de planche de récupération qui pourraient avoir reçu un traitement. Et pas de briquettes et granulés fabriqués à l’aide d’un liant. Il faut donc favoriser les bûchettes et les copeaux.
Et le pire, aérez votre appartement tous les jours pour évacuer les particules accumulées. En clair, en plein hiver, caillez-vous avant de vous réchauffer autour du poêle comme dans la jeunesse de vos grands parents par temps de guerre.
Après une telle présentation des particules polluantes, vous n’avez plus qu’une seule envie : vivre dans la rue moins polluée que votre appartement ou vous branchez à l’électricité d’origine nucléaire.
Vive l’écologie !
En définitive, le danger est assez minime. Il a toujours existé. Au Moyen Âge, Paris était hyper polluée par la fumée domestique. Les bâtiments étaient noircis. La vie sur la planète n’a pas disparu pour autant.
Tout le département était concerné sans rien savoir
Même s’il n’y a pas de capteurs de mesures dans tous les villages, nous découvrons que ce qui a été dit pour Tarbes concernait tout le département y compris Saint-Lary, Barèges, Luz, Bagnères de Bigorre, Pierrefitte, Argelès et... Lourdes. S’il fallait éteindre sa cheminée ou son poêle à bois, dont on imagine qu’ils sont assez peu nombreux dans les immeubles tarbais, il eut été opportun de le dire aussi dans toutes les vallées.
Manifestement, une information est faite mais personne ne communique sur le sujet. Peut-être que pour Noël, les cheminées d’agrément dans les vallées tout comme les poêles à bois dans les résidences secondaires étaient plus nombreux qu’en ville....
Pire encore. S’agissant de mesures moyennes, établies à partir d’un modèle informatique et des données sur plusieurs heures, l’information arrive avec pratiquement 10h de retard. Autant dire qu’elle ne sert à rien si ce n’est à alimenter les discussions ou, pour certains malades confirmer qu’ils ont besoin de leurs médicaments plus fréquemment qu’à d’autres périodes.
Mais est-ce qu’une telle information permettra une meilleure prévention de la pollution ?
Il faut y croire.
Qualité de l’air à Tarbes et son agglomération
Tarbes et l’agglomération n’ont pas vraiment une mauvaise qualité de l’air. En 2010, 76% de l’indice de qualité était très bon ou non avec seulement 8% (24 jours) de médiocre. Mais en 2010, pour la pollution aux particules, le seuil de référence était de 80mgr/m3 contre 50 maintenant (1). Mais comme le rappelle avec insistance Catherine Château, « le plus gros problème est les micros particules dans l’air des maisons ». Il faut donc aérer même en plein hiver. « La qualité de l’air est souvent meilleure à l’extérieur qu’à l’intérieur ». Alors, ouvrons les fenêtres.
Néanmoins, il est recommandé de disposer de matériel de chauffage de bonne qualité avec des cheminées ramonées régulièrement. Comme indiqué au dernier Conseil Municipal, la ville de Tarbes va se doter d’une chaufferie au bois afin de réduire son impact écologique en remplaçant plusieurs chaudières au fuel. Petit à petit, un changement de comportement de chacun et l’addition des petits efforts individuels devraient permettre de réduire sensiblement la pollution ambiante. Pour ce qui est des poêles à bois, il ne faut surtout pas se faire avoir par un vendeur indélicat et accepter de changer les joints tous les ans.
• Tout le monde peut suivre la qualité de l’air en temps réel sur le site de l’ORAMIP (Observatoire Régionale de l’Air en Midi-Pyrénées) http://www.oramip.org/
• Qualité de l’air à Tarbes : la surveillance et le bilan de l’indice de qualité en 2010 (pdf 01)
• Les mesures et la situation par rapport à la réglementation en 2010 (pdf 02)
(1) En 2010, la station de mesure du Lycée Jean Dupuy n’existait pas. Il y avait deux autres stations : École Paul Bert et école Victor Hugo
Louis Dollo
Rédaction
Articles de cet auteur
- Aureilhan : Portes ouvertes des écoles mardi 14 mai 2024, de 17h30 à 19h (Communiqué)
- Samedi 4 mai, à 20h30, au CAC Séméac "Peep show dans les Alpes", une pièce de Markus Köbeli, jouée par la Cie de l’Or Bleu
- Basket : Les Tarbaises abordent la demi-finale sans pression, confiantes en leurs progrès
- Épisode neigeux printanier dans les Hautes-Pyrénées
- Manifestation du 1er mai à Tarbes : la colère sociale persiste malgré la pluie
- [...]