Un 1er mai de « convergence des luttes » à Tarbes

Le défilé du 1^er mai dans les Hautes-Pyrénées, à Tarbes et à Bagnères-de-Bigorre, sera placé sous le signe de la « convergence des luttes ». En premier lieu, le mouvement social contre le projet de loi « El Khomri », porté par l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires. Ensuite, la réflexion collective, matinée d’engagement social, portée par le collectif « Nuit Debout ». La CFDT, imitée par les syndicats CFTC-CGC et UNSA, ne s’associera pas à ces manifestations, la loi El Khomri restant une pomme de discorde entre syndicats.

La fête du travail, dimanche 1^er mai, dans les Hautes-Pyrénées, aura un caractère doublement inédit, sous le signe de la « Convergence des luttes ». Pour la première fois depuis longtemps, deux des trois plus grandes confédérations syndicales, la CGT et FO, défileront ensemble, aux côtés de FSU et de Solidaires, unies dans un même rejet du projet de loi El Khomri. Ensuite, les quatre syndicats seront rejoints par un mouvement citoyen, le collectif « Nuit Debout », qui a choisi de concilier réflexion collective et engagement social. La CFDT, qui avait proposé de placer ce 1^er mai sous le signe exclusif de la « solidarité internationale des travailleurs », mais sans aborder le thème de la loi El Khomri, ne participera pas au défilé, imitée par les syndicats CFTC-CGC et UNSA. La fracture entre syndicats « de transformation sociale » et syndicats « réformistes » semble désormais installée, la loi « Travail » constituant la principale pomme de discorde entre les confédérations.

Dimanche 1^er mai, deux manifestations seront donc organisées. L’une partira de la Bourse du Travail de Tarbes, à 10h30. L’autre commencera « en bas des Coustous » de Bagnères-de-Bigorre, à 11h30. La revendication principale de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires est bien sûr le retrait du projet de loi El Khomri. Au-delà, les syndicats expriment des revendications plus classiques autour du triptyque « emplois, salaires, retraites ». Mais avant tout, ils placent le rendez-vous du 1^er mai sous le signe de la mobilisation sociale, pour tenter de préserver la paix en Europe. « Nous nous battons aujourd’hui pour préserver et améliorer l’héritage du Conseil National de la Résistance, qui avait tracé les contours d’une démocratie sociale afin d’empêcher le retour du fascisme en France », précise François Dousseau, secrétaire de l’UD CGT. « La paix ne peut se construire que par la justice sociale », ajoute Manuel Espejo, secrétaire de l’UL CGT, cheville ouvrière du 1^er mai à Tarbes.

« Nous n’avons pas l’habitude d’appeler au défilé du 1^er mai. Si nous le faisons aujourd’hui, c’est que l’heure est grave », affirme Gérard Omer, secrétaire général de FO Hautes-Pyrénées. « Nous courons le risque de revenir à une situation économique et sociale proche de celle que la France a subie au XIXème siècle ». Gérard Omer rappelle aussi que le 1^er mai est l’occasion « de fêter les victoires des travailleurs partout dans le monde ». De son côté, Claude Martin, l’un des responsables départementaux de la FSU, dénonce « une stratégie globale de précarisation des emplois, non seulement dans le secteur privé, mais aussi dans la fonction publique ». Concernant le caractère international du défilé, il rappelle que « nous avons été sollicités par le Réseau Education Sans Frontières, qui prendra la parole à la fin de la manifestation pour attirer l’attention sur le sort des réfugiés en France ». RESF distribuera aussi un tract d’information pendant la manifestation, avec l’appui du mouvement Europe Ecologie Les Verts, qui souhaite ainsi « rappeler la valeur fondamentale de la solidarité Français-Immigrés », selon les termes de son porte-parole, Henri Lourdou.

Le 1^er mai à Tarbes aura un côté sportif, avec une randonnée cycliste à 7h, et un concours de pétanque à 14h. La dimension festive ne sera pas oubliée. Un apéro musical avec tapas sera proposé, après la manifestation, devant la Bourse du Travail à 11h30, animé en musique par le groupe « Swingles », qui revisite le répertoire des Beatles en mode « swing ». Il sera suivi d’un « repas fraternel », au prix de 10 euros par personne, animé en chanson par la chorale « Résistances ».

Jean-François Courtille