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Rentrée scolaire dans les H-P : l’UNSA dresse un tableau sombre

mardi 6 septembre 2011 par Rédaction

Ce mardi matin, à la bourse du travail, l’UNSA a dressé un premier bilan de la rentrée scolaire concernant les écoles, collèges et lycées des Hautes-Pyrénées. Jean Rodriguez, secrétaire départemental, SE/UNSA65, avait à ses côtés François Sterna, chargé du 1er degré et Valérie Larroque, chargée du 2e degré (collèges, lycées, LEP, EPS). Quatre points de tensions et une situation de blocage ont été commentés.

Jean Rodriguez - (1er degré)

Je vais vous parler des points de tension et surtout d’un point de blocage. Le gros point de blocage c’est la direction d’école et l’aide administrative au directeur d’école.

Sur la carte scolaire du 1er degré, le grand risque c’était d’avoir des classes sans enseignant. Ce qui aurait constitué une grande première. Nous étions très inquiets. La situation a pu être débloquée provisoirement. L’inspection académique a dû intégrer en détachement un collègue du second degré. Le département du Gers nous a prêté une collègue. Il manque – 3,25 enseignants. Pourquoi ? On supprime des emplois dans le département, on ne remplace pas les collègues partant à la retraite, on ferme des recrutements. Ici, dans les Hautes-Pyrénées, il n’y a plus de stagiaires 1er degré. Il en résulte une gestion sur le fil.

L’enseignement des langues. Dans l’enseignement des langues, dans le 1er degré, les collègues doivent assurer l’enseignement des langues. On a perdu 4 équivalents temps-plein d’intervenants extérieurs touchant 38 classes pour lesquelles il n’existe actuellement aucune solution. Comment se fera l’enseignement des langues sur ces 38 classes ? Nous poserons la question à l’inspecteur d’académie. Les inspecteurs de circonscription ont appelé les directeurs d’école en leur disant d’organiser l’enseignement des langues sur leur école. Seulement, pour enseigner une langue il faut être habilité, posséder les compétences pédagogiques. Il faut savoir que l’éducation nationale organise des stages à l’étranger, durant une semaine. Au retour, on pourra enseigner une langue (sic).. Voilà où on en est.

Réorganisation du tissu scolaire : tout ce qui concerne la réorganisation du tissu scolaire (réorganisation des écoles avec des regroupements d’écoles pour répondre à des contraintes budgétaires et à des économies d’emplois.). Plusieurs écoles maternelles de Tarbes craignent que soient supprimées leurs directions et d’être « phagocytées » par l’école élémentaire toute proche , le directeur de l’école élémentaire faisant fonction également de directeur d’école maternelle. C’est une grosse inquiétude. Tarbes a néanmoins pris le temps de la concertation. Pour nous la maternelle est essentielle. Il faut garder la spécificité. La fusion avec l’élémentaire peut être un risque.

Scolarisation des enfants handicapés, Autre préoccupation : la scolarisation des élèves handicapés et l’aide aux enfants en difficulté (RASED). Sur le secteur « Handicap », dans les collèges et les lycées professionnels, on a créé le dispositif les Unités localisées d’inclusion scolaire (ULIS) qui permet de garder et d’inclure en collège les élèves en situation de handicap, montant du 1er degré. Le département a connu beaucoup de créations. Là aussi, par rapport à l’implantation de la carte, 10 élèves étaient initialement concernés par ce dispositif. A la rentrée, on a été obligé de faire des sur-affectations (jusqu’à 12 et 13 élèves). Le dispositif des RASED est mis à mal. Des inquiétudes se font jour pour les remplacements (notamment pour les congés de maternité).

La direction d’école : là c’est le conflit. En 2006, notre

syndicat a signé un protocole d’accord avec le ministère. Nous avons été la seule organisation à avoir engagé notre responsabilité face aux directeurs. Un décret reconnaissait l’aide administrative aux directeurs d’école. Le fonctionnement de l’école et les responsabilités des directeurs d’école ont vu leurs tâches augmenter au fil des années. Notre mandat, c’est de pérenniser ces emplois et de créer des postes de secrétariat administratif. Le ministère a choisi de mettre des emplois précaires : Contrats Uniques d’insertion (C.U.I.).

Les chiffres pour le 65 : En juin 2010, 93 écoles haut-pyrénéennes bénéficiaient de cette aide. Juin 2011, il n’en reste plus que 25. 68 contrats ont donc été supprimés. En juillet 2011, une circulaire ordonnait aux inspecteurs d’académie et aux recteurs d’arrêter les renouvellements de contrats et les nouvelles embauches. Pour septembre, 58 écoles ont demandé l’aide administrative. Au plan national, nous avons lancé cette action de blocage administratif sur la période de septembre. Nous avons dit au ministère : La responsabilité du conflit c’est vous qui la portez. Il est hors de question que des collègues reçoivent des pressions. On verra fin septembre ce que ça donne.

Valérie Larroque (2e degré)

En CTPD ((Comité Technique Paritaire Départemental), des suppressions avaient été annoncées : 6 en lycées, 8 en lycées professionnels, 9 en collèges. Ce qui est important par rapport à la

taille du département. Pour cette rentrée, notre inquiétude était de savoir si chaque classe aurait un enseignant devant elle. A quelles conditions cela s’est fait ? La plupart des TZR (Titulaire sur zone de remplacement) du 2e degré qui doivent être affectés sur des remplacements ont été affectés à l’année. Le corps des remplaçants dans le second degré en cas d’absence d’enseignants a été complètement pillé. Il n’y aura pas de remplaçants, à moins de faire appel à des contractuels ou des vacataires.

Sur certaines disciplines comme la technologie, des établissements sont encore en recherche d’enseignants pour d’infimes temps de travail. Les enseignants titulaires remplaçants ont été affectés souvent sur plusieurs établissements (jusqu’à 4 établissements ! Ça veut dire que ces enseignants ne seront pas disponibles pour s’intégrer à des projets, pour rencontrer des élèves en difficulté, pour s’entretenir avec des parents d’élèves. Les retraits de postes ont évidemment entraîné une forte augmentation du nombre d’élèves par classe. En lycée, c’est couramment 35 ; en collège, 28/29 voire 30. Avec des classes qui ne sont pas suffisamment grandes. L’accompagnement éducatif s’est généralisé dans tous les établissements ainsi que l’aide personnalisée en lycée. Tous les élèves devraient avoir accès à l’accompagnement éducatif mais on ne sait pas dans quelles conditions. Les regroupements d’élèves ne sont pas toujours judicieux au niveau pédagogique. Les mises en place des emplois du temps sont très difficiles à gérer. Dans les Hautes-Pyrénées, 7 postes de CPE (Conseillers Principaux d’Education) sont restés vacants. Normalement, le corps des CPE n’a pas de titulaires remplaçants. Il a été fait appel à des contractuels. Il y a eu aussi la disparition d’emplois d’A.E.D. (Assistants d’Education) et pour lesquels des contrats ne seront pas renouvelés. Des établissements vont se retrouver avec du personnel en moins. Pourtant, avec les A.E.D., c’est une grande partie de la construction de l’élève dans le collège. Les jeunes n’auront plus la qualité de l’accueil. Se rajoutent à ces problèmes, 60 postes de CUI (Contrats Uniques d’Insertion) du 2e degré qui vont manquer. Des emplois administratifs disparaissent également dans les établissements.

En fin de conférence de presse, Jean Rodriguez a évoqué rapidement les élections qui se dérouleront du 13 au 20 octobre. Et pour lequel sera instauré – ce sera la première fois - le vote électronique. Ce qui obligera les enseignants à s’enregistrer à partir du 22 septembre jusqu’au 12 octobre 2011. Pour avoir la représentativité au CT, il faudra dépasser le seuil de 6%. "Aujourd’hui, l’UNSA pèse 18%", a rappelé Jean Rodriguez.

G.M.