Entretien des cimetières : enherber plutôt que désherber

« Nous approchons du 1^er novembre il va y avoir une affluence record dans les cimetières comme chaque année. Les cimetières sont des lieux emblématiques auxquels les familles sont très attachées dès lors qu’elles ont une personne chère qui y repose.

Depuis de nombreuses années, nous avons adopté une démarche zéro pesticides et ce avant la loi de 2022 dite la loi Labbé .Nous enherbons plutôt que de désherber. Nous avions commencé cette expérimentation au cimetière nord dès 2018 et nous l’avons étendue au cimetière de la Sède en 2022 et au cimetière Saint Jean en 2021. Nous laissons pousser l’herbe et après on l’entretient. Derrière l’entretien des cimetières, il y a un respect profond pour les familles mais il faut qu’elles comprennent que la stratégie d’entretien a été modifiée par la loi, donc nous nous adaptons. L’objectif c’est de rendre les cimetières plus accueillants et plus agréables à fréquenter », a précisé Gérard Trémège, lors d’un point-presse où il était entouré de Marion Marin, adjointe au cadre de vie, de Delphine Artigues, chef du service paysage et espaces publics, de José Marquès, coordinateur des cimetières et Sylvain Boucheron, directeur général des services de la ville de Tarbes.

« Nous essayons de préserver le coté esthétique et accessible tout en respectant l’environnement. Nous avons fait cette expérimentation au cimetière nord où 6 hectares sont végétalisés de façon à rendre l’accès plus facile aux personnes à mobilité réduite », rappelle Marion Marin 

« L’arrêt des pesticides est un enjeu de santé publique qui permet le retour de la biodiversité. L’enherbement permet la désimperméabilité des sols. Depuis 2022, nos équipes ont planté 21 000 végétaux dans les cimetières avec des plantes résistantes à la sécheresse, des plantes allélopathiques qui sont des plantes qui produisent des substances chimiques qui limitent la prolifération des mauvaises herbes. Beaucoup de personnes ne connaissent pas certaines espèces et ont tendance à les arracher, il ne faut surtout pas  », explique Delphine Artigues.

Marion Marin rajoute qu’au niveau des inter-tombes le choix a été fait de maçonner comme l’espace était trop petit pour de la plantation.

José Marqués enchaine : « Avec les gardiens des cimetières, nous communiquons avec beaucoup de personnes qui se posent des questions sur ces herbes et nous avons de bons retours positifs sur l’enherbement.

En ce qui concerne les concessions à l’abandon ou à échéances passées, elles sont estimées à près de 1500 sur l’ensemble des trois cimetières la ville. Pour la récupération de ces sépultures, il y a du travail, la mise en œuvre de la procédure d’identification de l’ensemble des tombes, la stratégie de récupération et l’investissement pour remettre en état des terrains avec l’enlèvement des ossements, la démolition et la reconstruction. Cela à un coût de 700 000€, un gros investissement ». Un investissement étalé sur plusieurs années précise le maire.

Suite à des incidences de profanation qui se sont déroulées au cimetière Nord à deux reprises, Sylvain Boucheron, directeur général des services de la ville de Tarbes, détaille ce qui va être mis en place : « Deux actions vont être mises en œuvre dans les prochaines semaines. Nous avons commandé une caméra mobile grand angle, une caméra nouvelle génération qui va permettre d’avoir une vision très grand angle, on ne peut pas viser une tombe c’est illégal. On aura ensuite la possibilité de zoomer ensuite les images lorsqu’elles sont sollicitées par la justice. Possibilité de filmer de nuit avec des détecteurs de mouvements, dès que quelque chose bouge la caméra va vers le mouvement.

En 2024 un autre équipement sera mis en place, il s’agit de la mise en sécurité par de l’éclairage intelligent, dès que quelque chose sera détecté la lumière va s’allumer. Nous faisons ces installations sur le cimetière Nord qui est plus isolé et plus sombre donc plus sensible que les deux autres qui sont en ville ».

Nicole Lafourcade