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L’inconscience ou la malhonnêteté de certains clubs
A l’heure actuelle, le sport collectif pro et en particulier le rugby marche sur la tête. Neuf clubs de Top 14 et sept de Pro D2, sont en grandes difficultés financières et certains friseraient le dépôt de bilan. Idem, en Fédérale 1, où personne ne sait s’il va réussir à boucler financièrement la saison en cours. Pourtant, beaucoup recrutent des joueurs, sans savoir avec quel budget, afin de respecter les 30% de la masse salariale. Certains empruntent même pour faire leur marché de transfert. Ils se retrouvent face à des joueurs qui ne connaissent pas leur avenir et qui sont prêts à croire à toutes sortes de promesses. Les joueurs, qui étaient payés en indemnités kilométriques, en primes de matchs ou en enveloppes glissées sous la table, se retrouvent aujourd’hui sans aucune ressource. Pourtant beaucoup de joueurs sont prêts à succomber aux sirènes de dirigeants de clubs irresponsables. Même promettre un emploi est illusoire alors que les entreprises auront du mal à conserver leurs propres employés. Surtout dans des territoires de fédérales qui étaient déjà défavorisés économiquement et qui vont l’être encore plus.
L’économie est dans le flou le plus complet
Lorsqu’on interroge les partenaires ceux-ci ne connaissent pas l’avenir économique et n’ont pas la tête à sponsoriser des clubs qui n’ont aucune couverture médiatique et dont ils ne retirent aucun bénéfice en termes d’image. Les plus honnêtes répondent qu’ils ne savent pas s’ils vont pouvoir continuer à investir dans le sport. Car tous les sports, soumis au partenariat, sont financièrement touchés. Leur priorité est de faire face au paiement décalé des charges et au remboursement des emprunts contractés. Les Présidents de clubs, chefs d’entreprises, doivent prioritairement sauver leur propre entreprise avant de songer à leur club. Eux-mêmes sont incapables de dire le montant de leurs futures participations financières dans leur propre club.
Promettre des contrats ou des emplois est illusoire
Songer à recruter dans ces circonstances est de l’inconscience ou de la pure hypocrisie de dirigeants narcissiques, pour qu’on parle d’eux. Mêmes les fonds d’investissements ont d’autres priorités que d’investir dans le sport où rien n’est maîtrisable, en tant normal. Promettre des contrats ou des emplois, à des joueurs inquiets, qui sont prêts à croire n’importe quoi, est purement malhonnête, en l’état des choses. D’autant que l’ouverture à 60 clubs provoque une course à l’armement pour monter ou pour se maintenir, de la part de clubs déjà fragilisés avant la crise du Coronavirus. Le risque, c’est que les clubs honnêtes se fassent dépouiller de leurs meilleurs joueurs par des clubs peu scrupuleux.
Jean-Jacques Lasserre
Rédaction
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