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Près de 150 personnes dans les rues de Tarbes le 8 mars pour défendre les Droits des Femmes

jeudi 9 mars 2017 par Rédaction

A l’appel du Collectif 65 pour les Droits des Femmes, près de 150 personnes ont défilé mercredi 8 mars dans les rues de Tarbes entre la Place de Verdun et la Bourse du Travail. Elles dénonçaient notamment les inégalités salariales entre les femmes et les hommes, la précarité professionnelle persistante de nombreuses femmes, le manque de places en crèches ou en centres d’accueil, et les violences conjugales. Les manifestants ont distribué des tracts aux passants, et aussi aux jeunes qui s’entraînent sur la piste de skate-board. Après la manifestation, plusieurs femmes ont témoigné, à la Bourse du Travail, à propos de leur engagement dans des actions collectives : Femmes Initiatives Laubadère, les salariées de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées et l’association de danse orientale « Vents de sable ». Le soir, un Ciné-débat gratuit a été organisé au Centre Albert Camus de Séméac, à l’initiative du Planning Familial 65 et du Ciné des CE et des COS des collectivités territoriales, autour du film « L’homme qui répare les femmes ». L’histoire d’un chirurgien congolais qui agit aux côtés des femmes victimes de viols. L’occasion, pour les militantes du Planning Familial, d’évoquer les difficultés rencontrées par les femmes dans les Hautes-Pyrénées si elles viennent déposer une plainte, quand elles sont victimes d’agressions sexuelles. Et d’appeler à un gros effort d’éducation et de sensibilisation, notamment auprès des plus jeunes.

« De vrais emplois, du temps pour vivre » - « Egalité dans les familles » - « Etre libre de faire ou non des enfants » - « Pour un service public d’éducation non sexiste » - « Solidarité internationale et avec les femmes migrantes ». Mercredi 8 mars 2017, dans les rues de Tarbes, les membres du Collectif 65 pour les Droits des Femmes affichent publiquement leurs revendications. Aux côtés des hommes, elles sont près de 150 à manifester, entre la place de Verdun et la Bourse du Travail, en cette journée dédiée à la défense et à la conquête de nouveaux droits pour les femmes. Dans une joyeuse déambulation urbaine, accompagnés par la musique et les chants du MLF, les manifestants attirent l’attention des passants, auxquels ils distribuent des tracts. « Le 8 mars, ce n’est pas le jour où l’on offre des remises aux femmes sur des parfums ou du maquillage », ironise Elsa Lapalisse, membre du Collectif. « Nous sommes ici pour rappeler à la société que de nombreuses femmes sont encore victimes des inégalités, que ce soit dans le monde du travail, dans leurs familles ou en politique. Les Hautes-Pyrénées manquent aussi cruellement d’équipements comme les crèches ou les centres d’accueil pour les femmes en difficulté ». Ingrid, membre du Collectif, évoque un drame trop souvent passé sous silence. « 237 faits de violence conjugale ont fait l’objet d’une plainte auprès de la police ou de la gendarmerie dans notre département en 2016 ». Une situation aggravée par les difficultés que rencontrent les femmes pour déposer plainte. « Les commissariats sont saturés, les personnels formés en nombre insuffisant. Une femme a dû un jour se déshabiller pour montrer les traces des coups qu’elle avait reçus, face au scepticisme d’un officier de police judiciaire », raconte ainsi Françoise, militante du Planning Familial 65. « Et comme les urgences des hôpitaux sont saturées, l’obtention d’un certificat médical après une agression devient vite un parcours du combattant pour les femmes ». Les associations dénoncent aussi la baisse des subventions, qui menace l’activité de conseil et d’accompagnement auprès des femmes et des jeunes filles. « Par ailleurs, certains candidats à l’élection présidentielle sont hostiles au droit des femmes à l’IVG. Nous craignons une remise en cause de ce droit historique dans notre pays, faute de médecins volontaires ou de structures médicales adaptées en nombre suffisant ».

Dans la foule, plusieurs hommes ont effectué le déplacement, aux côtés de leurs collègues, de leurs amies ou de leurs compagnes. L’un d’entre eux, Louis, qui brandit un drapeau de la CGT, confie qu’il se mobilise « pour défendre les droits des femmes à leurs côtés, mais aussi pour tenter de conquérir des droits nouveaux. Mon expérience du combat syndical m’a montré qu’il y’a encore un long chemin avant de parvenir à une véritable égalité entre les femmes et les hommes ». Cette perspective ne décourage pas Iris et Omnyia, deux jeunes lycéennes. « Nous trouvons anormal que les femmes n’aient pas les mêmes droits que les hommes dans notre société. Tant que ce sera nécessaire, nous descendrons dans la rue et nous lèverons nos drapeaux pour y parvenir ». Deux autres lycéennes, Océane et Florence, se dirigent vers les adolescents qui s’entraînent sur la piste de skate-board des quais de l’Adour. « Plusieurs nous ont répondu que cela ne les intéressait pas. Nous leur avons dit : ‘prenez deux minutes dans votre vie pour lire le contenu de ce tract’. L’un d’entre eux a quand même accepté de le faire », racontent les deux jeunes filles à leur retour. Au terme de la manifestation, sur les marches de la Bourse du Travail de Tarbes, Valérie, Ingrid et Véronique, toutes les trois engagées au sein du Collectif pour les Droits des Femmes, font une pause avant les témoignages. « Nous avons cessé le travail à 15h40 aujourd’hui, car à partir de cette heure, une femme travaille gratuitement, comparativement à un homme. L’écart de salaire entre les hommes et les femmes est en moyenne de 26% ». Les trois femmes soulignent que le Collectif regroupe à la fois des associations, des syndicats, des partis politiques, et des personnes qui s’y investissent à titre personnel. Elles espèrent élargir leur cercle, compte tenu des difficultés croissantes rencontrées par les femmes. « Nous sommes inquiètes de constater une régression de la conscience féministe, y compris chez les plus jeunes. Les conquêtes effectuées avec tant de difficulté par nos mères ou nos grands-mères sont remises en question. Il est urgent de se mobiliser pour l’avenir de nos filles ». En début de soirée, à la Bourse du Travail, plusieurs femmes témoignent de leurs initiatives et de leurs combats. Dans le quartier de Laubadère, à Tarbes, certaines d’entre elles ont créé un restaurant avec l’association « Femmes Initiatives Laubadère ». Les salariées de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées poursuivent leur engagement, pour obtenir l’application du protocole de fin de grève. Et aussi pour demander la réintégration d’une collègue, victime d’un licenciement qu’elles estiment abusif. Enfin, Saliha Mekrelouf, l’une des responsables de l’association de danse orientale « Vents de sable », présente l’action de ce collectif culturel à vocation féministe.

Le soir, au Centre Albert Camus de Séméac, près de 200 personnes se retrouvent pour assister à la projection gratuite du film de Thierry Michel et Colette Braeckman, « L’homme qui répare les femmes ». Une initiative proposée par le Planning Familial 65 et le Ciné des CE et des COS des Collectivités territoriales, avec le soutien de Geneviève Isson, maire de Séméac. Ce film à la fois magnifique et révoltant retrace le combat mené par un chirurgien congolais. Denis Muckweger soigne les femmes victimes de viols, dans un contexte de guerre civile. Le public, bouleversé, participe ensuite à un « ciné-débat » avec les militantes du Planning Familial. L’occasion pour ces femmes de plaider en faveur d’un gros effort pédagogique, notamment auprès des jeunes générations. Pour que demain, l’égalité entre les hommes et les femmes ne relève plus de l’utopie, mais d’une simple évidence …

Jean-François Courtille

Contact : www.collectifdroitsdesfemmes.orgwww.nous presidentes.org

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