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Manifestation à Tarbes pour défendre la santé, les services publics et dénoncer les licenciements abusifs

mardi 7 mars 2017 par Rédaction

Près de 500 personnes ont défilé ce mardi 7 mars 2017 entre la clinique de l’Ormeau-Centre et l’Hôtel de Ville à Tarbes, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-Solidaires. Elles ont fait étape devant le siège de l’Agence Régionale de Santé, où Jean-Michel Blay, le délégué départemental, a écouté les demandes des manifestants. Les salariés de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées, dans le groupe de tête du cortège, se mobilisaient pour demander la réintégration d’une collègue licenciée, et pour obtenir l’application du protocole d’accord de fin de grève. Les agents hospitaliers dénonçaient la dégradation de la santé publique. Les anciens salariés de Qualiduck étaient présents au sein de la manifestation. L’une des leurs a pris la parole pour exprimer la révolte de ces professionnels qualifiés désormais privés d’emploi. Les représentants de plusieurs syndicats de la fonction publique sont aussi intervenus, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et du service offert aux usagers.

« Abandon de la sanction, réintégration de notre collègue. Application du protocole de fin de conflit ». Les salariés de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées annoncent la couleur, ce mardi 7 mars 2017, dans les rues de Tarbes. Elles défilent parmi les quelques 500 professionnels de la santé et agents de la fonction publique. Leurs revendications sont épinglées sur leur ventre et sur leur dos, pour bien marquer leur détermination. « Nous estimons que le licenciement pour faute grave de notre collègue, assistante de pharmacie, est purement abusif », confient Aurélie, Nadège et Juliette. Respectivement aide-soignante, secrétaire et infirmière, les trois jeunes femmes dénoncent « une tentative d’intimidation de la part de la direction », qui aggrave selon elles « la situation de stress générée par la surcharge de travail ». Les trois salariées de l’Ormeau-Pyrénées évoquent ainsi « une hausse très nette du nombre de démissions et d’arrêts de travail au sein du personnel ». Elles réclament la réintégration de leur collègue, et aussi l’application du protocole d’accord de fin de grève, co-signé par la direction de l’établissement et la CGT le 10 janvier 2017. Partie de la clinique de l’Ormeau Centre, la manifestation s’est arrêtée une première fois devant le siège bigourdan de l’Agence Régionale de Santé. Jean-Michel Blay, délégué départemental de l’ARS, a accepté de venir sur le perron de l’établissement pour écouter les revendications des manifestants. Plusieurs responsables syndicaux de la CGT, de FO, de Solidaires et de la CFDT ont alors pris la parole. « L’Etat ne doit pas laisser la santé entre les mains de financiers qui n’ont pas d’autres objectifs que de réaliser des profits, au détriment de notre protection sociale et de notre santé, a souligné Laurence Charroy, responsable de la CGT à la Polyclinique. « Nous dénonçons le projet de Groupement Hospitalier de Territoire, qui risque d’entraîner une suppression massive du nombre de lits », a ajouté la responsable de FO Santé. « Les personnels de santé, comme un nombre croissant d’agents de la fonction publique, sont confrontés à des situations de burn out », a dénoncé Véronique Courtois, responsable de Sud-Solidaires. « Nos professions souffrent aussi d’un manque cruel de reconnaissance », a ajouté la responsable de la CFDT Santé. José Navarro, responsable de la CGT des Finances Publiques, a stigmatisé « une politique de rationnement de la santé, pour honorer le pacte de responsabilité, avec à la clé, 40 milliards d’euros d’économies par an ».

Dans la foule des manifestants, les ex-salariés de la société Qualiduck de Maubourguet, licenciés pour avoir refusé de signer une attestation de formation, ont le visage grave. « La société Euralis, principal client de notre patron, l’a contraint à nous recevoir lundi en fin de matinée. Il a refusé de nous écouter et nous renvoie à l’action devant les Prud’hommes. Il préfère s’appuyer sur des personnes recrutées via les agences d’intérim plutôt que sur des professionnels expérimentés comme nous. C’est révoltant ! ». Ils se retrouvent désormais privés d’emploi, comme plus de 20 000 personnes dans les Hautes-Pyrénées au début de l’année 2017. Un peu plus loin, deux agents du Pôle emploi de Tarbes dénoncent la dégradation du service rendu aux personnes qui cherchent du travail. « Nous constatons que de plus en plus de services sont externalisés. Nous craignons à terme la disparition de nos métiers traditionnels : le placement et l’indemnisation. Par ailleurs, nous déplorons que la mise en place des inscriptions par internet conduise à une aggravation de la fracture numérique, au détriment des personnes les plus démunies ». A l’arrivée de la manifestation, place de l’Hôtel de Ville, de nombreux responsables syndicaux du secteur de la santé et des services publics se succèdent, pour dénoncer les mêmes maux : suppressions de postes, transformation des usagers ou des patients en « clients », abandon de l’éthique de bien public, cession de pans entiers du secteur public au domaine privé, comme dans le cas des centrales hydrauliques. Cheminots. Salariés de la CAF, de la CPAM et de l’URSSAF. Postiers. ATSEM. Agents EDF et agents territoriaux. Hospitaliers. Agents des finances publiques. Partout, la même inquiétude s’exprime. « Cette journée du 7 mars vise à exprimer les nécessités pour les populations, en matière de santé et de protection sociale », a résumé François Dousseau, secrétaire de l’UD CGT. « Nous entendons aussi exprimer nos attentes en matière de services publics de qualité et de proximité. Ils sont un impératif pour la relance de l’emploi industriel, dans un département sinistré comme le nôtre ». Avant la dispersion des manifestants, les syndicats ont appelé à deux nouveaux rendez-vous sociaux cette semaine. La Journée pour la défense des droits des femmes, mercredi 8 mars, avec notamment l’arrêt de travail à 15h40, et la manifestation au départ de la Place de Verdun à Tarbes, vers la Bourse du Travail, à 16h. Et un rassemblement de protestation contre le sort des licenciés de Qualiduck, vendredi 10 mars à 11h45, à la Foire agricole de Tarbes.

Jean-François Courtille

Diaporama