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Polyclinique de l’Ormeau : « Patients en danger »

vendredi 16 décembre 2016 par Rédaction

Ce vendredi matin, une conférence de presse a été donnée dans le bureau du maire de Tarbes en présence du Docteur Christian Robert, président du conseil de l’ordre des médecins des Hautes Pyrénées et du Docteur Patrick Guenebeaud, porte-parole de la coordination des médecins libéraux du département, pour évoquer la situation de la polyclinique de l’Ormeau et les dangers occasionnés par la grève du personnel.

Avec inquiétude, Gérard Trémège, maire de Tarbes, a fait part des préoccupations qui sont non seulement les siennes mais aussi d’une bonne partie de la population :

« En premier lieu, les tarbais, le maire, les élus sont solidaires des praticiens, des personnels mais aussi des personnels de direction qui sont des salariés. En tant que président du conseil de surveillance de l’hôpital, je connais les conditions de travail dans le secteur de la santé, des conditions de travail difficiles avec des personnels dévoués, compétents qui ne comptent pas les heures. Je suis très sensible aux conditions de travail de ces personnels et des praticiens.

Je suis néanmoins soucieux de cette grève qui s’éternise et qui ne manque pas de poser problème à l’ensemble de la population. Je suis sensible aux revendications et je me soucie de la qualité de l’offre de santé sur mon territoire. Je m’inquiète aussi pour la sécurité sanitaire de la population. Il y a beaucoup de patients qui auraient dû être hospitalisés depuis plusieurs semaines et qui ne le sont pas.

Il faut prendre conscience de la gravité de cette situation. Cette prise de conscience s’adresse à l’ensemble des partenaires, l’ensemble des acteurs, acteurs publics mais aussi aux acteurs opérationnels : directeurs, personnels, praticiens et tous ceux qui autour des personnels accompagnent ce mouvement de grève.

Je suis préoccupé par l’avenir d’une structure qui est une clinique particulièrement performante. Une entreprise locale porteuse d’une centaine d’emplois. Je ne voudrais pas que des compétences partent s’exercer ailleurs. Si ces compétences partent, c’est le fondement même de l’offre de santé de cet établissement qui risque de s’évaporer.

Je suis conscient des efforts qui ont été faits de part et d’autre pour essayer de trouver des actes de négociations.

Toutefois je tiens à souligner les efforts de la préfecture, de la part de la préfète. 18 réunions se sont déroulées en préfecture, il y a un réel engagement de l’Etat localement.

Mais je souligne également l’absence de l’Etat sur le plan national, le ministère c’est silence radio, l’ARS personne au bout du fil.

Il est simpliste, même simplet de répondre que c’est une entreprise privée et que c’est un conflit au sein d’une entreprise privée, certes c’est la vérité ! Mais c’est quand même une entreprise privée qui rend un service public et sur un secteur aussi sensible que celui de la santé je ne comprends pas le silence et l’inaction de la directrice de l’ARS, je suis même scandalisé par ce silence. 

Je demande donc que la médiation proposée se mette en place le plus vite possible et qu’elle puisse aboutir à un accord et j’espère qu’elle sera acceptée par l’ensemble des parties afin que le travail reprenne et que l’outil de travail soit préservé et respecté. Que tous et toutes puissent travailler dans des conditions satisfaisantes sur les plans sécurité, sanitaire et pécuniaire.

Sur un secteur aussi sensible que celui de la santé, une grève qui est trop longue et qui menace l’emploi, le maire que je suis ne peut pas ne pas réagir.

Je lance un appel solennel pour que cette médiation aboutisse dans l’intérêt des populations. Il en va de la sécurité sanitaire de mes concitoyens. »

Docteur Christian Robert, président du conseil de l’ordre des médecins des Hautes-Pyrénées, inquiet pour les malades :

« Il faut prendre en compte l’accès aux soins pour les patients. L’accès aux soins est un droit fondamental et là manifestement avec ce mouvement de grève il y a des quantités de malades qui ont des diagnostics pathologiques graves qui ne sont pas pris en charge, qui ont du retard donc une perte de chance.

On peut dire qu’ils aillent ailleurs ! Non ! Tous les établissements travaillent à flux tendus, on leur a fermé des quantités de lits, ils n’ont pas la possibilité d’accueillir des patients supplémentaires, pas de possibilité à l’hôpital, pas de possibilité à Auch ni à Pau.

La clinique de l’Ormeau est un établissement respecté dans la région, il y a des praticiens de grande valeur et la population y va en confiance.

Aujourd’hui les patients qui ont besoin de soins déterminés ne peuvent pas se faire soigner. »

Le Docteur Patrick Guenebeaud, porte-parole de la coordination des médecins libéraux du département, poursuit :

« Ce conflit dure depuis un mois et demi. L’accès aux soins est réduit. A court terme, il y a des dangers sanitaires pour des patients atteints de maladies graves.

Il y a également le risque de voir partir les médecins et les chirurgiens de cette clinique qui ont une action incontournable pour notre département. Ils font de la chirurgie vasculaire, cancéreuse, il y un pole cardiologie avec une douzaine de cardiologues performants.

Nous sommes devant un risque sanitaire majeur et la désertification certaine de médecins.

Plus grave encore, des patients se sont vus interdit de rentrer à la clinique, il y a des témoignages écrits, des témoignages qui montrent des scènes inacceptables des patients atteints de maladies graves qui n’ont pas pu être soignés.

Il faut que les autorités de tutelle ouvrent leurs oreilles et leurs langues et mettent vite une médiation en place et que des efforts soient faits de part et d’autre. »

En conclusion, le maire déclare : « Cette situation est extrêmement grave. Ceux qui jettent de l’huile sur le feu, qui soufflent les braises prennent des responsabilités immenses face aux risques qui viennent d’être évoqués.

Dans ce contexte il faut faire le maximum pour trouver une solution. La vie des patients est en jeu ! »

Nicole Lafourcade