Les négociations entre les grévistes et la direction de la Polyclinique de l’Ormeau reprennent, le maire de Tarbes apporte son soutien aux salariés

La direction de la Polyclinique de l’Ormeau a accepté de rouvrir les négociations avec les salariés en grève mercredi en fin d’après-midi. Les discussions ont porté sur les conditions de travail, avec deux avancées concernant les amplitudes horaires et la place des Agents de Service Hospitalier. Hier midi, les salariés se sont rassemblés devant l’Hôtel de Ville. Le maire de Tarbes, Gérard Trémège, a accepté de leur apporter son soutien. La grève a été reconduite pour la journée de jeudi. Un appel au public a été lancé pour une manifestation entre le site de l’Ormeau-Pyrénées et la place de Verdun, à Tarbes, samedi 19 novembre.

Maintien du positionnement actuel pour les Agents de Service Hospitalier (ASH), qui resteront rattachés à un service précis et non intégrés dans un pool commun inter services. Retrait de la proposition de pause hors temps de travail, pour maintenir une amplitude quotidienne de 12 heures au lieu de 12 heures 40. Telles sont les deux principales mesures négociées mercredi soir par les délégués des salariés en grève et la CGT, lors de la reprise des discussions avec la direction de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées. En revanche, les négociations salariales sont restées au point mort, et d’autres questions restent en suspens pour les salariés, qui ont donc voté la reconduction de la grève jeudi. Les négociations avec la direction doivent reprendre ce 17 novembre à 17h.

Mercredi midi, les salariés se sont rassemblés devant l’Hôtel de Ville de Tarbes. Ils ont été reçus par le maire Gérard Trémège, qui a accepté de leur apporter son soutien. Les panneaux lumineux de la ville seront à leur disposition pour transmettre leurs messages à la population. Ils auront l’autorisation d’organiser des collectes sur la voie publique pour soutenir le financement de leur grève. Le maire a aussi promis de contacter à leur sujet la direction de la Polyclinique, la direction de l’Agence Régionale de Santé et la ministre de tutelle, Marisol Touraine.

Lors d’une conférence de presse organisée devant le site de l’Ormeau-Pyrénées mercredi après-midi, les délégués des grévistes et la CGT ont notamment pointé la bonne santé financière de l’établissement, qui justifie selon eux les augmentations salariales demandées par les salariés. Ils évoquent ainsi « le rapport entre la masse salariale et le chiffre d’affaires, qui est de 43%, alors que les cliniques similaires sont sur des rapports de 48%, cette différence correspondant à environ 2 millions d’euros ». Ils citent les 1,7 millions de Crédit Impôt Compétitivité des Entreprises, versés à la Polyclinique ces trois dernières années « sans création d’emploi ». Enfin, ils signalent que « 8 millions d’euros apparaissent en créance sur les comptes de la clinique. La direction se refuse d’en préciser les raisons, avançant juste ‘des investissements’, alors qu’au même moment, une opération d’acquisition se réalise avec le rapprochement des groupes Elsan et Médipôle Partenaires (propriétaire de la Polyclinique, NDLR), en vue de devenir le premier groupe français d’hospitalisation privée ».

Ce jeudi 17 novembre, les salariés en grève de la Polyclinique vont poursuivre leurs actions de sensibilisation auprès du public. Ils vont déployer, avec l’autorisation du maire de Tarbes, des banderoles sur les ronds-points de la ville. Et ils vont distribuer des tracts sur les marchés pour informer la population de leur situation. A ce jour, la pétition lancée pour soutenir les salariés de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées a recueilli plus de 7000 signatures. Un appel a été lancé aux habitants des Hautes-Pyrénées pour qu’ils s’associent à la manifestation prévue samedi 19 novembre, à partir de 10h, entre le site de l’Ormeau-Pyrénées et la place de Verdun à Tarbes.

Jean-François Courtille