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Blocage de la Préfecture par les cheminots en grève

lundi 6 juin 2016 par Rédaction

Alors que la négociation sur l’accord d’entreprise de la SNCF connaît une étape décisive, ce lundi 6 juin, plus de 70 personnes, cheminots et soutiens, ont bloqué l’entrée de la Préfecture de Tarbes dès 6h30. La grève des cheminots a été reconduite par leur assemblée générale pour une durée de 24 heures. Cette action symbolique devant la Préfecture visait à exprimer l’inquiétude des cheminots concernant l’avenir de leur profession, et la dégradation possible de leurs conditions de travail.

Les lueurs de l’aube flamboient encore dans le ciel tarbais, quand les cheminots grévistes se rassemblent sur le parvis de la Préfecture, ce lundi 6 juin. Plus de 70 personnes, en comptant les « soutiens », participent à cette action symbolique. Deux cheminots déploient la banderole de la CGT. Un autre pose le drapeau de Force Ouvrière. L’accès principal à la Préfecture est bloqué pour quelques heures. Puis, un cheminot arrive avec l’équipement utilisé comme dispositif d’alerte pour les dangers immédiats sur la voie ferrée : un bidon, un rail, un pétard posé sur le rail, et une barre de fer, ainsi qu’une corne de brume. Après avoir actionné la corne, il enfonce la barre de fer au-dessus du pétard posé sur le rail, dans le bidon, reproduisant le vacarme d’une explosion. La colère des cheminots fait du bruit.

« Nous sommes ici pour exprimer notre mécontentement et notre inquiétude », expliquent Gilles et Sébastien, deux des manifestants. « Ce lundi, la négociation sur le nouvel accord d’entreprise de la SNCF doit aboutir, et nous sommes très inquiets pour l’avenir de notre profession ». Parmi les points d’achoppements, la question des amplitudes horaires de travail. « Par exemple, aujourd’hui, pour une prise de service à 3 heures du matin, avec deux heures de coupure, nous terminons la journée à 14h. Demain, cela sera 15 heures, et sur l’ensemble de l’année, ce sera une augmentation considérable du temps de travail », détaillent les deux grévistes. Autre problème : la « délocalisation ». « Demain, si nous prenons notre service à Pau, nous pourrons être amenés à « débaucher » à Lannemezan, par exemple, et la voiture sera restée à Pau ! ». La vie de famille risque aussi d’être fortement impactée par le futur accord. « Pour les ’Repos Hors Résidence’, jusqu’ici, nous étions astreints à dormir seulement une nuit dans une autre ville, sur deux jours. L’accord envisage de passer ce dispositif à deux nuits sur trois jours ». Enfin, les cheminots craignent aussi de devoir cumuler des séquences de deux fois trois jours de travail, entrecoupées seulement par un repos de 11 heures. « Les personnes qui préconisent ce genre de réforme devraient venir elles-mêmes en faire l’expérience sur le terrain. Cela changerait sûrement leur point de vue », ironise Mickaël, un autre manifestant.

La loi El Khomri est aussi dans les têtes des cheminots. « L’un des aspects du nouvel accord proposé est très proche de l’article 2 du projet de loi « Travail », explique Gilles. « Il serait possible, pour des questions d’organisation locale, de déroger à une disposition contenue dans l’accord d’entreprise ». Les cheminots s’installent autour d’un barbecue improvisé, près des grilles de la Préfecture, pour partager un petit déjeuner. Dans la matinée, une assemblée générale, réunie devant la Préfecture, décide de prolonger la grève pour 24 heures. La bataille du rail n’est pas encore terminée …

Jean-François Courtille