Les boute-en-train du rock à Tarbes

Depuis 30 ans, leur rock joyeux et déjanté séduit un public de toutes générations. Les musiciens du groupe « Elmer Food Beat » seront en concert à la Scène de Musiques Actuelles de la Gespe ce vendredi 11 mars à 21h. L’occasion d’un tour d’horizon avec Manou, le chanteur du groupe.

« Quand j’ai vu ses fesses, je suis devenu croyant » : les paroles du premier titre de votre nouvel album laissent à penser que vous lancez une religion d’un style original. Vous confirmez ?

Il est certain que nous allons encore nous faire des ami(e)s, surtout avec le nom de notre cinquième album, à paraître en avril : « A poil les filles ! Car la vie est bien trop belle quand vous êtes … ». Au-delà du côté provocateur, nous avons surtout envie de nous amuser et de faire rire notre public, sans nous prendre au sérieux. Depuis la création du groupe, nous avons gardé cet esprit « punk », hérité des groupes anglais que nous écoutions adolescents. Quand nous avons créé « Elmer Food Beat » en 1986, le rock français était en pleine effervescence, avec des groupes comme « La Mano Negra » ou « Les Négresses vertes ». Nous avons participé à ce mouvement collectif du rock alternatif et underground. Même si les autres groupes nous considéraient avec un peu de méfiance, car nous avons eu rapidement un succès populaire : disques d’or, Victoire de la Musique.

Au bout de 30 ans, qu’est-ce qui vous donne encore envie de jouer ensemble, alors que beaucoup de groupes de votre génération ont implosé ?

Les fesses des filles ! Plus sérieusement, la base de notre association, c’est le plaisir d’être ensemble et de proposer au public la musique que nous aimons. Tant que ce plaisir sera présent, tant que nous pourrons passer des bons moments avec notre public, nous continuerons l’aventure. Cette année, pour les 30 ans du groupe, nous avons eu envie de sortir un nouvel album et de repartir en tournée. Venir à Tarbes est une bonne chose, nous aimons explorer les contrées nouvelles. Et rencontrer de nouvelles filles !

A l’époque où vous avez fondé votre groupe, la jeunesse était très mobilisée contre le projet de loi Devaquet sur l’enseignement supérieur, et les groupes de rock étaient à ses côtés. Aujourd’hui, le projet de loi El Khomri semble susciter une révolte similaire. Quel regard portez-vous sur cette actualité ?

Honnêtement, je suis « le nez dans le guidon » avec cette tournée nationale, et je n’ai pas eu le temps de m’informer sur les raisons de la révolte des jeunes d’aujourd’hui. Mais je me souviens qu’en 1986, les jeunes de notre génération se sont beaucoup investis dans ce mouvement social.

« Elmer Food Beat », avec ses textes et son style, développe un esprit « rabelaisien ». Pensez-vous que l’humour est important dans la démarche de création artistique ?

En tous cas, pour nous, c’est indispensable. Depuis le début, nous sommes dans cet esprit joyeux et déjanté. Nous n’allons pas changer notre manière d’être, cela fait partie de l’identité du groupe. Le rock et le rire associés !

Propos recueillis par Jean-François Courtille

« Elmer Food Beat » sera en concert vendredi 11 mars à 21h à la Scène de Musiques Actuelles de la Gespe, 23 rue Paul Cézanne à Tarbes – Tarif normal 12 euros, réduit 10 euros, adhérent 8 euros. Contact : 05 62 51 32 98 – Site : www.lagespe.com