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Plus de 800 manifestants à Tarbes pour le service public

mercredi 27 janvier 2016 par Rédaction

A l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU, plus de 800 personnes ont défilé mardi matin dans les rues de Tarbes. Les mots d’ordres principaux étaient la défense du service public, la contestation de la réforme du collège et le soutien aux salariés de Goodyear.

« Reconquête et développement des services publics » - « Un autre projet pour le collège » - « Non à la violence sociale et aux attaques de militants syndicaux ». Les banderoles et les slogans des manifestants donnent le ton du grand rendez-vous proposé par quatre syndicats de la fonction publique, dans les rues ensoleillées de Tarbes, ce mardi 26 janvier. A l’appel de la CGT, de FO, de Solidaires et de FSU, plus de 800 personnes sont descendues dans les rues de la capitale bigourdane.

« Aujourd’hui, le service public est menacé partout », confie une responsable syndicale de la CGT du Pôle emploi. « Nous avons dû faire face le 18 janvier à une réorganisation des antennes qui va pénaliser encore plus les demandeurs d’emploi et accentuer la pression sur les conseillers. Le 8 février, un ordre de grève a été lancé au niveau régional pour protester contre la mise en place du parcours numérique du demandeur d’emploi. L’inscription deviendra obligatoire par internet, ce qui accentuera encore plus la fracture numérique ». Un témoignage parmi des dizaines d’autres dans la manifestation. Au cœur des préoccupations des syndicats, trois points d’achoppement : les « attaques répétées contre le service public », la réforme des collèges en septembre 2016 et le verdict prononcé à l’encontre des anciens salariés de l’usine Goodyear.

Dans leur appel, les quatre syndicats ont pointé plusieurs de ces « attaques ». « La perte de pouvoir d’achat de 5% depuis 10 ans. La précarité, avec près d’un million de non titulaires. La réduction drastique des moyens de fonctionnement des services publics : 50 milliards d’économies entre 2015 et 2017, supportées par les salariés, retraités et privés d’emploi ». Les syndicats soulignent aussi la « désespérance sociale qui s’étend en France, avec 6,5 millions de personnes inscrites au Pôle emploi, 1,2 millions de plus qu’en mai 2012 ». Ils égratignent au passage le bilan du Président Hollande, dont le quinquennat sera, d’après eux « celui de l’enlisement dans la crise et de la stagnation ».

Les syndicats dénoncent aussi les choix économiques du gouvernement. « Alors que la fraude et l’évasion fiscale se chiffrent chaque année à près de 65 milliards d’euros, ce sont 33 milliards qui auront été versés sans conditions au titre du Crédit Impôt Compétitivité Emploi. Avec pour résultat, plus de 500 000 emplois détruits en 4 ans ! ». La CGT, FO, Solidaires et la FSU incriminent aussi le ministre des finances Emmanuel Macron : « après avoir libéralisé le travail du dimanche et mis fin aux élections prud’homales, il a annoncé la mort des 35 heures par la fin la majoration de paiement des heures supplémentaires ».

Dès lors, les syndicats demandent « un pacte social d’urgence ». Ils formulent six revendications précises. La revalorisation immédiate du point d’indice. La refonte de la grille pour une meilleure reconnaissance des qualifications. L’intégration réelle des primes dans le traitement indiciaire. L’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Des emplois statutaires pour faire face aux besoins. Des perspectives de carrière et de mobilité choisie pour tous les agents.

Autre thématique forte de la manifestation : l’appel du SNES-FSU et de la CGT Educ’Action à l’abrogation de la réforme du collège. Les syndicats ont souligné que cette réforme « a été rejetée dès avril par les organisations syndicales représentant 80% des enseignants du second degré ». Les manifestants critiquaient notamment l’autonomie des établissements : « devons-nous compter sur la chance pour que nos élèves se retrouvent dans le « bon » collège, ou exigeons-nous la même qualité du service public d’éducation sur l’ensemble des territoires ? ».

Les syndicats ont défini cinq revendications pour l’avenir du collège. Des horaires disciplinaires nationaux garantissant une égalité de traitement pour tous les élèves, dans tous les collèges. Des effectifs réduits dans toutes les classes, pour pouvoir mieux s’occuper de chacun. Les embauches d’enseignants « promises par Hollande mais non honorées à ce jour ». Des programmes cohérents avec une interdisciplinarité progressive et les moyens nécessaires à leur mise en œuvre. Une formation initiale et continue de qualité pour les enseignants, leur donnant tous les outils pour leur permettre de mieux répondre aux besoins de tous les élèves.

Lors du rassemblement de fin de manifestation, devant la Préfecture des Hautes-Pyrénées, l’intersyndicale a exprimé sa solidarité avec les salariés et syndicalistes de Goodyear. Elle a dénoncé « l’infâmie qui consiste à traiter comme de vulgaires voyous des personnes qui se battent pour sauver leur emploi » et pointé « des condamnations pour l’exemple ». Elle a invité les manifestants à participer « à toutes les initiatives qui auront lieu prochainement en solidarité avec les huit de Goodyear ». François Dousseau, secrétaire général de l’UD-CGT, a lié l’histoire des salariés de Goodyear à « celle des Molex, des Air France ou des Cegelec ici, chez nous. Et plus largement, à celle de tous les salariés en lutte contre une entreprise, un groupe, qui dégage des profits faramineux et qui, avec la complicité active de l’Etat, licencie pour enrichir ses actionnaires ». Il aussi critiqué un gouvernement « qui promet la baisse du chômage, lorsque dans le même temps il condamne des ouvriers pour avoir défendu le maintien de l’emploi ».

Les manifestants se sont ensuite dispersés dans le calme, après un ultime appel de l’intersyndicale à « une prochaine action le 4 février ». Un rendez-vous auquel répondra peut-être cette fois la CFDT, grande absente de la journée du 26 janvier.

Jean-François Courtille

PHOTOS J-F COURTILLE