REMISE DES DECRETS DE NATURALISATION

Vendredi 10 avril, , Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, préfète des Hautes-Pyrénées, a remis 34 décrets de naturalisation dans la nationalité française et 24 déclarations par mariage.

Les personnes concernées qui ont acquis ou recouvré la nationalité française par décret proviennent des pays suivants : Maroc (2), Portugal (8), Pologne (2), Togo (2), Algérie (6), Espagne (1), Russie (1), Italie (1), Azerbaïdjan (1), Bulgarie (1), République du Congo (1), Madagascar (1), Pakistan (1), Vietnam (1), Afghanistan (1), Comores (1), Arménie (1), Burkinafaso (2),

Ont été associées à cette cérémonie les personnes ayant acquis la nationalité française par mariage. Ces dernières sont originaires du Maroc (5), Pologne (1), Algérie (3), Egypte (1), Corée du sud (1), Maurice (1), Nigeria (2), Russie (1), Tunisie (2), Lituanie (1), Madagascar (2), Canada (1), Sénégal (1), Cameroun (1), Côte d’Ivoire (1) ainsi que 6 mineurs ayant acquis la nationalité française par déclaration auprès du tribunal de Tarbes.

Les maires des communes où résident ces personnes avaient été invités.

Lors de la réception donnée à cette occasion, Mme la Préfète a souhaité à toutes les personnes concernées, la bienvenue parmi la communauté nationale et leur a fait part des droits et des devoirs qui accompagnent leur nouvelle citoyenneté, parmi lesquels Mme la Préfète a particulièrement insisté sur l’importance, en devenant français, d’accueillir l’héritage historique, culturel, politique et social et de la France et de faire sienne les valeurs de notre République.

L’allocution de Madame la Préfète

Mesdames, Messieurs les maires,

Mesdames, Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs,

Tout d’abord, permettez-moi de me présenter. Je suis le préfet de ce département, c’est-à-dire que je représente l’Etat et le Gouvernement. Je suis un fonctionnaire civil, et si je me présente en uniforme devant vous ce matin, c’est que le moment est important.
Cet uniforme matérialise l’autorité de l’Etat, je ne le porte qu’en de très rares occasions, pour les cérémonies patriotiques mais aussi l’accueil des hautes autorités de l’Etat – le Président de la république, le Premier ministre ou les ministres quand ils viennent en visite officielle dans le département.

C’est donc un signe qui vous est donné de l’importance que nous attachons à cette cérémonie dans cette préfecture où je vous souhaite la bienvenue. Cette maison de la République, c’est le lieu le plus adapté, pour procéder à cette cérémonie de remise des décrets de naturalisation.

Je salue les maires et les élus de vos communes respectives, et je les remercie de leur présence ce matin. Ils ont voulu manifester combien ce moment était important pour vous mais également pour eux.

Mesdames, Messieurs,

C’est un moment solennel qui consacre le choix fait aujourd’hui par 68 d’entre vous de devenir Français.

La naturalisation, c’est l’aboutissement d’un long chemin, parfois difficile, toujours exigeant. Je mesure votre fierté, à chacun, en ce jour. Cette allégeance que vous faites à la République, à ses valeurs, à son Histoire, est un moment capital. Par ma voix, ce matin, c’est votre pays qui vous adresse ces simples mots : Bienvenue chez vous !

Depuis plusieurs siècles, notre patrie est une terre d’accueil. Avant vous, beaucoup d’hommes et de femmes – nos ancêtres – sont venus d’ailleurs et ont adopté la France, l’ont enrichie de leurs forces, de leur culture, de leurs expériences, l’ont aimée, et parfois servie au prix de leur vie.

Vous avez décidé de devenir Français, et c’est un choix de vie. Des motivations multiples vous ont conduit d’abord, à quitter votre pays et adopter, ensuite, la nationalité française. L’amour, le travail, l’asile...Chacun a sa propre histoire, et chacun gardera sa propre histoire avec son pays d’origine, son histoire, sa culture, sa langue. Cette histoire personnelle, c’est aussi un atout, une contribution, que vous apportez à la France.

Opter pour la nationalité française est un choix qui vous oblige comme il oblige la France qui vous accueille, vous, vos enfants, et les générations à venir.

En devenant Français, vous devenez dépositaires d’un héritage tout autant que les continuateurs d’un projet. Vous allez appartenir à une nation qui se singularise par une longue histoire. Une nation qui s’est souvent construite dans l’épreuve.

Quand vous écouterez tout à l’heure notre hymne national, la Marseillaise, vous vous souviendrez de tous ceux qui, par le passé, ont versé leur sang pour défendre une idée : celle de la Nation française.

Vous vous souviendrez de ceux qui ont défendu en 1792 une République encore balbutiante à Valmy ; de ceux qui ont vécu l’enfer des tranchées de la 1ère guerre mondiale ; de ceux qui ont résisté dans les maquis de la seconde guerre mondiale...parmi eux, il y avait des frères d’armes venus de nombreux pays du monde ! Vous vous souviendrez d’eux, et de combien d’autres, qui ont considéré que notre pays avait un prix, et que celui-ci avait plus de valeur que leur propre vie. Et comment ne pas penser aussi à ces événements tragiques du mois de janvier qui, en remettant en cause nos valeurs les plus fondamentales, nous poussent aussi à réfléchir à ce qui nous rassemble et à le faire exister, au quotidien, concrètement.

Construite dans l’épreuve, la France a choisi de préparer son avenir dans le cadre d’une Europe de paix. Elle est aujourd’hui un pays, 5^ème puissance économique du monde, qui a prospéré, notamment grâce à l’apport de tous ceux qui, comme vous, ont fait le choix de ce pays...La France, c’est aussi une conception du respect de l’individu, de la solidarité, et de la liberté d’agir, qu’elle défend au niveau international.

Devenir Français, c’est accueillir cet héritage historique, culturel, politique et social, c’est faire vôtres les valeurs de notre République.

Vous êtes désormais des citoyens et des citoyennes. A ce titre, vous bénéficiez des mêmes droits que l’ensemble des Français, des mêmes droits, et des mêmes devoirs.

A partir de ce jour, vous avez notamment le droit de voter à toutes les élections, être éligibles ou encore d’accéder à la fonction publique. Je vous engage à exercer pleinement ces droits civiques, car la vie démocratique dépend de l’engagement de chacun d’entre nous !

La nationalité française vous impose également des devoirs, et en premier lieu, le respect des lois de la République. Votre contribution personnelle au fonctionnement des instructions passe par l’impôt mais aussi la transmission à vos enfants des valeurs qui fondent la République.

La citoyenneté française s’exprime en effet d’abord l’adhésion, exigeante, à la devise de la République : liberté, égalité, fraternité.

La liberté est la base de la démocratie. Croyances, cultures, et différences y ont toutes leur place mais aucune ne peut prétendre s’imposer aux autres. Chaque Français est libre de ses opinions, mais chaque Français doit respecter celle des autres dans le cadre défini par la loi. La liberté, c’est également la liberté d’aller et de venir en toute sécurité. C’est la mission des forces de sécurité, police et gendarmerie, de garantir ce droit essentiel : vivre et aller en sécurité. La liberté, c’est également la liberté d’entreprendre, de créer ou de participer à la vie des entreprises, et par son travail, et ses mérites, d’accéder pour soi et les siens à la prospérité.

L’égalité constitue un idéal qui nous est cher. Il a une traduction concrète dans la cadre des relations entre les hommes et les femmes. La France est un pays où la femme a les m^mes droits que les hommes, exactement les mêmes droits. De la même manière, les discriminations ou les violences liées à la couleur de la peau, à la religion, à l’état de santé ou au handicap sont condamnées, au nom de ce principe d’égalité, par la loi.

La fraternité, enfin. C’est le respect conjoint de ces deux principes de liberté et d’égalité qui est la condition de l’accès à cette valeur supérieure qu’est la fraternité.

Liberté, égalité, fraternité, : cette devise va être la vôtre. Dans notre monde, traversé par la violence, la souffrance, la haine de l’autre, la misère, cette devise a du prix. A nous, ensemble, de la servir, de la faire vivre, de la faire grandir. Pour surmonter les épreuves et les crises.

Mesdames, Messieurs,

La remise de ce décret de naturalisation est un acte solennel. Au-delà, c’est bien sûr un moment de joie partagée, une sorte de mariage entre vous et la France, qui est aujourd’hui consacré.

Au nom de la République française, je suis très fière, mes chers compatriotes, et très heureuse de vous souhaiter la bienvenue dans notre communauté nationale, dans notre pays, la France.

Ce pays, aimez-le de tout votre cœur, protégez-le, servez-le.

Beaucoup d’entre vous connaissent cette très belle phrase du président américain assassiné John Kennedy, qui est inscrite sur son tombeau à Washington : « mes chers concitoyens  » -disait-il- « ne pensez pas d’abord à ce que l’Amérique peut faire pour vous mais à ce que vous pouvez faire pour l’Amérique ».

 Et moi je vous demande, ce matin mes chers compatriotes, au nom de la République Française, en vous souhaitant à nouveau la bienvenue dans notre communauté nationale, de ne jamais oublier que votre nouvelle patrie, qui vous apportera tant, a aussi besoin que vous la serviez avec enthousiasme et fidélité, chaque jour de votre vie.

A présent, avant de procéder à la remise de votre décret de naturalisation, je vous invite à chanter la Marseillaise, notre hymne national.

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