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Ours dans les Pyrénées : les Pyrénéens ont trop bien préservé leur territoire

jeudi 13 février 2014 par Rédaction

Par le passé, les Pyrénéens ont toujours été mis devant le fait accompli dès lorsqu’il s’agissait d’ours. On interdit la chasse et donc une forme de protection / défense des troupeaux, on veut imposer les réserves Lalonde, on charge les associations écologistes de la protection des ours, on impose un Parc National dans des conditions étonnantes puis ce sera le tour de la directive habitat le plus souvent en trompant les acteurs locaux, et c’est l’introduction d’ours à deux reprises….

Mais pourquoi un tel acharnement sur les Pyrénées ?

Tout simplement parce que les Pyrénéens ont eu le malheur de bien gérer et préserver leur territoire et que vu de Paris, c’est la « frontière sauvage » un peu comme l’Alaska est pour les Américains, « The last frontier ». Dans les couloirs d’un ministère de l’Environnement en gestation dans les années 1970 on se prend à rêver aux fantasmes des romantiques du 19ème siècle en écrivant encore dans un dossier justifiant la présence des ours : "Jusqu’à récemment encore zone isolée et inaccessible, les Pyrénées sont un des derniers refuges en Europe pour quelques-uns de nos mammifères et oiseaux les plus spectaculaires et menacés : l’ours brun…. ». Mépris total de l’homme qui, à leurs yeux, ne compte pas ou est absent. Il en sera ainsi dans tous les processus mis en place pour faire croire à une acceptation sociale.

Une expertise contestée

Cette fois, les ministres prennent quelques précautions en sollicitant une expertise. Problème : les experts ne sont pas indépendants. C’est le cas de Luigi Boitani, Président de la LCIE http://www.pyrenees-pireneus.com/Faune/Etudes-Rapports-Reflexions/LCIE-Large-Carnivore-Initiative-for-Europe/LCIE-Presentation.html et Pierre-Yves Quenette, le patron de l’Equipe Technique Ours (ETO) dépendant de l’ONCFS, établissement public de l’Etat. Et là, on veut nous faire gober les mouches. La preuve : l’absence de communication et d’information du public. Une procédure bien loin des obligations de la charte de l’environnement adossée à la constitution comme le fait remarquer l’ADDIP dans son dossier de presse.

Au-delà du formalisme, dans son dossier de presse, l’ADDIP relève plusieurs anomalies, erreurs et inexactitudes importantes quant à l’appréciation de la situation. Quelle valeur peut-on accorder à un tel rapport d’expertise ?

Le piège déjoué ?

Si l’ours n’a pas d’impact immédiat sur la faune sauvage, rien ne permet de dire qu’il en sera différemment lorsqu’ils seront plusieurs centaines pour atteindre une population viable. Par contre, établir un tel rapport sans parler de l’impact sur les troupeaux, sur l’activité économique, les incidences sociales relève de l’irresponsabilité. A moins que ce soit une manœuvre pour faire accepter un plan dont personne ne veut. Séparer le biologique des composantes du développement durable, voilà une manipulation à laquelle nous avons souvent assisté. Les élus du Comité de massif tomberont ils dans le piège ? Avant une validation par ce même comité ne faut-il pas consulter le public et le faire participer à l’élaboration du projet. Et si ce public concerné ne veut pas…..

Le piège est quand même trop gros. Nous ne sommes plus en 2006. Jusqu’où les pouvoirs publics iront-ils dans l’illégalité ? Nous le saurons dans les prochains mois.

L’avertissement est clair

« L’ADDIP fédère et coordonne les actions des associations citoyennes du massif pyrénéen pour une biodiversité à visage humain ». Dans cette structure nous trouvons tous les milieux sociaux et professionnels mais aussi des syndicats agricoles, des élus politiques, des communes, etc… Et la conclusion du communiqué de presse est clair à l’égard de l’Etat : «  Si malgré tout il s’engageait sur la pente dangereuse des réintroductions alors que rien ne l’y oblige, cette position serait très clairement une déclaration de guerre. L’ADDIP, comme elle l’a toujours fait, mobiliserait les milliers de Pyrénéens qui sur le terrain n’ont cessé de dire qu’ils voulaient, pour eux comme pour tous ceux, français ou étrangers, qui aiment jouir librement des beautés du massif, un autre avenir que l’ensauvagement. Il faut entendre cette déclaration avec toute sa force. La colère déjà forte deviendrait difficilement maîtrisable ».

Louis Dollo