Retour sur Tarbes-Bourgoin
Un combat de Titans qui tourne à l’avantage des Bigourdans
Une fois encore les tribunes étaient vides et les joueurs se sont entraînés devant une trentaine de supporters au lieu de la centaine habituelle. Les vrais « supporters », ceux qui supportent leur équipe quand ça va mal, ont crié des « Stado, Stado, Stado » dans les moments forts mais aussi dans les moments faibles, pour encourager les joueurs qui commençaient à courber l’échine devant les coups de boutoirs de Bourgoin. Ceux qui connaissent le rugby n’ont pas déserté après la piquette niçoise car ils savaient que les joueurs feraient tout pour se racheter de leur piètre prestation du week-end dernier. Ils étaient sûrs que des joueurs, qui sont capables de dominer Blagnac 23-6 pendant 76 minutes, allaient se ressaisir contre Bourgoin. C’est ce que les Tarbais ont fait et en prime ils ont battu Bourgoin sans lui laisser le bonus défensif. Les vrais supporters auront apprécié ce combat de Titans devant et cet affrontement acharné, entre deux équipes qui voulaient l’emporter. C’est Tarbes qui a raflé la mise à grands coups de courage avec une défense de fer. Les chocs étaient rudes mais ce sont les Berjalliens qui restaient au sol, preuve de l’intensité des contacts à l’avantage des Bigourdans. Tour à tour, Morton (17ème), Khribache (33ème), Rivoire (67ème), Bouet (77ème) et Lavetanakoroï (79ème), sont sortis soutenus par leurs soigneurs. Alors que du côté bigourdan, seul Paulet épaule douloureuse a dû quitter le terrain.
Les réactions
Du côté bigourdan
De la joie bien sûr de la victoire contre une grosse équipe de Bourgoin qui avait affiché ses prétentions mais satisfaction d’avoir redoré le maillot huit jours après la déception niçoise. Cette fois les Tarbais ont répondu présent dans le combat en respectant les fondamentaux et en n’oubliant aucun des ingrédients nécessaires pour remporter un match de rugby.
Romain Terrain : Ils m’ont prouvé que Nice était un accident
Romain Terrain avait retrouvé son sourire. « Sans combat, au rugby, tu n’existes pas. Tu dois faire au moins le minimum. Il faut qu’on prenne conscience qu’en mettant les bases en place on est capable de battre des gros, des prétendants à la montée. » Pour lui, le non match contre Nice était un accident de parcours. « On les connait, ça fait trois qu’ils se battent sur le terrain. Ce n’est pas une excuse d’avoir le plus petit budget mais ils n’ont pas le même confort que les mecs qui jouaient en face. Ils se sont imposés par leur caractère. J’attendais qu’ils me démontrent que c’était un accident. Ils me l’ont prouvé aujourd’hui. On a eu la chance de pouvoir rejouer de suite à la maison face à une grosse écurie de la Poule qui avait affiché partout qu’ils venaient pour gagner chez nous. » On sent la fierté retrouvée de Romain Terrain qui n’avait pas du tout apprécié le comportement de ses joueurs la semaine dernière. Cette fois ce sont les Berjalliens qui ont failli. « Ils nous ont pris pour une équipe de tocards et ils repartent avec 0 point et de la casse. On est capable de se mettre à leur niveau, il faut qu’on en prenne conscience. Il faut continuer à travailler, à bosser physiquement, à bosser techniquement. » L’entraîneur a retrouvé la confiance. « On a la chance d’avoir les arrivées de Rawaca et de Nasoko, plus Duny qui revient avec une Coupe du monde. C’est positif pour lui et il va y avoir un vent de fraîcheur. » Malgré la défaite à 0 point contre Nice, Romain Terrain est globalement satisfait sur le plan comptable. « On prend 9 points alors qu’on avait trois réceptions. Je peux vous dire que c’est compliqué à gérer trois réceptions. » Le positif, au-delà de la victoire, c’est le comportement notamment dans les temps faibles en début de seconde mi-temps. « A 14-9, ça aurait pu être inquiétant mais le caractère a été là. On leur a même enlevé le bonus et ça c’est bien pour la suite. »
Lionel Terré : On ne peut-être que satisfait
Le président, très serein, attend tranquillement que la Presse ait terminé l’interview de son entraîneur. « C’est un sport, où quand tu as plus envie que l’autre, tu as fait une bonne partie du boulot. On ne peut-être que satisfait de notre prestation face à une très, très, grosse équipe, qui avait des intentions en venant à Tarbes. » Une satisfaction d’autant plus grande que l’équipe est décimée par les blessures, surtout derrière. « Et nous, pas au complet, toujours en effectif limité, avec des jeunes. Quand vous regardez la ligne de trois-quarts que nous avions, Latorre et Camou sont des Espoirs. » Sans oublier Dulucq et Cantan, qui sont toujours Espoirs jusqu’en janvier. « On ne peut être que satisfait de la victoire. Et j’irai au-delà, je suis satisfait du premier Bloc. Avec notre petit budget et beaucoup de joueurs en moins, on l’a optimisé. A nous, maintenant de confirmer. Nos recrues sont arrivées, Alex Duny, qui est important dans le Groupe, revient. On a vraiment limité la casse dans ce premier Bloc, qui était vraiment très dangereux pour nous. » Le Président précise : « Oui nos recrues sont arrivées. L’un est arrivé et l’autre est dans l’avion, il devrait arriver mardi. Nasoko a mis 72 heures pour arriver. Là, on sait qu’il a le visa, qu’il a le billet et qu’il a la volonté de venir. Il n’y a pas de raison de douter. Dans la semaine, il sera là. »
Anthony Fuertes : On a su se remettre en question
Le métronome tarbais est tout sourire. « On a mis tout ce qu’il faut mettre à tous les matchs au rugby d’autant plus au Stado, quand on joue à domicile. Ce qu’on avait réussi à faire la saison dernière. » Sans qu’on l’y invite Anthony Fuertes revient sur Nice. « Inconsciemment, on s’est peut-être endormi après la victoire contre Blagnac. On n’a pas mis les ingrédients contre Nice. On a été honteux. On a eu une semaine très dure mentalement. On s’est remis en question, on s’est beaucoup parlé. Ça a été très, très, tendu mais on voit que quand on met les ingrédients, on arrive à bousculer une équipe de Bourgoin qui venait chercher quelque chose clairement. C’est un des plus gros packs de Nationale et on voit qu’on arrive à rivaliser et même à faire mieux qu’eux et à les battre sans leur laisser un point. Ce qui prouve qu’on est capable. » Malgré un jeu restrictif, (nécessité par l’enjeu après la débâcle niçoise) avec beaucoup de jeu au pied d’occupation et de pression, Tarbes s’est procuré plus d’occasions de marquer que Bourgoin. « On a pu s’appuyer sur notre défense, on n’encaisse pas d’essai aujourd’hui. Donc, c’est un point très, très, positif. L’attaque, c’était un peu secondaire et malgré tout, on marque un bel essai, après un beau mouvement. On se crée des occasions, qu’on ne finit pas. C’est un peu notre mal récurrent depuis le début de la saison. Avec la confiance, je pense que plus tard, on les mettra au fond ces occasions. C’est ce genre de match qui sert à prendre confiance. » L’ouvreur se régale déjà à l’idée de mettre sur orbite les deux centres fidjiens Rawaca et Nasoko, sans oublier de rendre hommage à sa ligne de trois-quarts actuelle. « Evidemment qu’on les attend, pas comme le Messie, parce qu’on a déjà des joueurs de qualité. Mais évidemment qu’ils vont apporter une plus value à notre milieu de terrain. On est toujours content de jouer avec des internationaux, encore plus avec des Fidjiens qui adorent le jeu. » Une double arrivée qui tombe à pic avec une ligne de trois-quarts qui était décimée par les blessures de Duffau, Berbizier et Descoubet. Ce qui obligeait le staff à ne mettre que deux arrières sur le banc au lieu des trois habituels. « C’est vrai qu’on n’a pas eu de chance pendant l’intersaison où on a eu pas mal de casse. Après, on ne va pas pleurer sur notre sort. On arrive à faire une équipe. On s’en sort plutôt bien et là, on se crée pas mal d’occasions. On a fait avec ce qu’on a et on voit que ce sont des joueurs de très bonne qualité. » Après cette prestation contre Bourgoin, avec le retour des blessés et l’arrivée des Fidjiens, Anthony Fuertes est confiant. « On va rentrer les Fidjiens et il va falloir qu’ils intègrent bien le moule. Berbize est sur le retour donc on peut faire des choses. »
William Pees : Il fallait se remettre la tête à l’endroit
Absent contre Nice, le couteau suisse de l’attaque tarbaise, avait à cœur de faire tomber Bourgoin après une semaine compliquée moralement. « On venait de prendre une tôle contre Nice et il fallait se mettre la tête à l’endroit. C’est plus facile de réagir une fois qu’on a été blessé. On a réussi à faire une semaine sérieuse et on a remis les bons ingrédients, notamment le combat et l’enthousiasme dans tous les duels. On a réussi à avancer, on a produit du jeu de mouvement en première mi-temps. On les a franchis, on s’est trouvé sur des offload mais on n’a pas su bien finir les coups. Après dans l’enthousiasme, dans le combat, dans les efforts, tout le monde a répondu présent. » Le centre reconnait que pendant le carton jaune de Taufa l’équipe a tangué. « On a eu un petit trou d’air, les dix premières minutes en seconde mi-temps. On fait presque jeu égal mais les pénalités tombent pour eux. » Une victoire qui fait du bien mentalement après la déroute niçoise. « Ils étaient venus pour gagner et ils repartent avec 0 point. Et ça, c’est pas mal, c’est cool. Ils ont une très grosse équipe, ils vont jouer encore le haut du tableau cette saison mais nous aussi, on est capable de faire de très belles choses avec, pour l’instant, un jeu un peu plus restreint mais ça fonctionne et tout le monde y trouve son compte là dedans. »
Du côté berjallien
Gueules d’enterrement, silence glacial, à la hauteur de la déception de repartir sans rien alors que les Berjalliens avaient claironné qu’ils venaient pour prendre des points. On peut comprendre la déception de Pascal Papé mais on ne comprend pas qu’il se défile, après avoir promis de s’exprimer. Après avoir tancé ses joueurs dans les vestiaires Pascal Papé et son staff ont longuement débriefé le match à l’entrée des vestiaires puis sur le terrain pour être plus tranquille. Le retour en car risque d’être long et le début de semaine compliqué car la colère rentrée de l’ancien seconde ligne international n’était pas feinte.
Kemueli Lavenatakoroï : Manque de précision et de finition
Le N° 8 fidjien, énorme par son abattage a dû quitter en titubant la pelouse avant la fin du temps règlementaire. Il récupère en bord de terrain alors que ses coéquipiers et le staff ont regagné les vestiaires. Rien de bien grave, a priori, si ce n’est de l’épuisement au vu de son essoufflement. « On est venu pour chercher un résultat mais on a manqué de précision et de finition. On a encore du boulot à faire et à se poser les bonnes questions pour repartir de l’avant très vite. » Cette fois, les Berjalliens ont répondu présents dans l’engagement mais l’agressivité tarbaise les a poussés à commettre des fautes et des en avants. « Oui, on a gagné des duels mais on manque de continuité pour finir le boulot. C’est dommage, parce qu’on ne ramène même pas le point bonus. » Frustré Kemueli Lavenatakoroï donne rendez-vous à Rajon. « On va attendre le match Retour pour bien s’employer à les recevoir. »
Sébastien Bouillot : C’est frustrant et très décevant
L’entraîneur des trois-quarts est le seul à faire preuve de professionnalisme en venant à notre rencontre dans le couloir des vestiaires malgré la déception de rentrer bredouille, d’un match qu’on venait pour gagner. « C’est une grosse déception. Une fois de plus, on rate notre première mi-temps. C’est un peu notre mal depuis le début de la saison, on n’arrive pas à rentrer correctement dans nos matchs. On est très, très, déçu, parce qu’on a vu, en seconde mi-temps, que lorsqu’on a mis les choses en place notre équipe a été plus cohérente. » Une réaction à chaud avant d’avoir la mise au point de Pascal Papé dans les vestiaires et avant le long débriefing du staff. L’ancien ouvreur est cash. « Il faut reconnaître qu’on n’est pas prêt, il faut dire ce qui est. On devait prendre des points ici, on avait ciblé ce déplacement et on repart avec 0 point. C’est frustrant et très décevant. » Sébastien Bouillot reproche à ses joueurs leur début de match. « Notre analyse, à la mi-temps, c’est qu’on n’est pas assez agressifs. On les laisse jouer, on a beaucoup subi. L’essai de Tarbes arrive sur deux placages ratés. Ce sont des erreurs individuelles mais si on veut ramener des points de l’extérieur, il faut qu’on soit plus consistant défensivement. A la mi-temps, il y a 11-0 et c’est très compliqué de gagner un match quand on a 11 points de retard contre une équipe comme Tarbes. C’est une bonne équipe qui a eu une grosse réaction après cette défaite contre Nice. On était prévenu et on n’a pas répondu présent sur la première mi-temps. On gagne la seconde 6-9 mais ce n’était pas assez. On avait trop de retard et c’est très décevant une fois de plus. » Une fois encore, inconsciemment, malgré les mises en garde, les Berjalliens ont peut-être mésestimé une équipe tarbaise diminuée par les absences et qui venait d’encaisser 40 points sur sa pelouse. « Oui, oui, peut-être inconsciemment. Mais notre discours avait été clair. Toute la semaine on les a prévenus qu’il y allait avoir une grosse réaction des Tarbais après cette défaite. On a tous connu ça, mais ce n’est pas une excuse. »
Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre
Rédaction
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