Le record de l’heure cycliste de Marcel Pouyllau : une belle victoire dans la lutte contre Parkinson

Pédaler plus de 24 kilomètres pendant une heure sur le vélodrome de Tarbes : Marcel Pouyllau a réussi cet exploit sportif samedi 20 mai 2017. Une victoire dans la lutte contre la maladie de Parkinson, et une belle leçon de fraternité sportive. Le conteur gascon, pionnier du Bibliobus de Tarbes et ancien directeur de la Médiathèque Louis Aragon, a été encouragé, pendant sa course au record, par de nombreux supporters. Au premier rang, les cyclistes de la Roue Libre de Bernac Dessus et les membres de l’association France Parkinson.

Il roule sur le vélodrome de Tarbes, le coup de pédale régulier, le corps impeccablement positionné sur sa machine. Parfois, il doit lutter contre les rafales de vent, et à d’autres moments, elles le poussent vers son exploit. Devant et derrière lui, d’autres coureurs cyclistes, moulés comme lui dans le maillot rose de la Roue Libre de Bernac Dessus, l’accompagnent et l’encouragent. Spectacle émouvant d’une fraternité collective digne de la « Petite Reine », cette bicyclette qui porte Marcel Pouyllau dans sa lutte contre Parkinson. Quand il pédale, sur la route ou sur l’anneau d’un vélodrome, Marcel se sent pousser des ailes. Personne ne pourrait imaginer en le contemplant ainsi, transfiguré par son effort sportif, que Marcel souffre depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson. « Si je pouvais vivre et dormir sur le vélo, je n’entendrais jamais parler de la maladie », confie cet athlète qui repousse ainsi chaque jour ses limites physiques et mentales. « Allez Marcel, encore 25 minutes, tu es dans le rythme », lance le speaker du Vélodrome. Sur le gazon au milieu de la piste, plusieurs dizaines de personnes, certaines en vêtements de ville, d’autres en tenue cycliste, regardent Marcel Pouyllau accomplir son exploit. De temps à autres, l’un des sociétaires de la Roue Libre enfourche son vélo et entre sur la piste pour suivre le petit peloton, au sein duquel le futur recordman de l’heure occupe toujours la troisième ou la quatrième place. Les bénévoles du club cycliste de Tarbes surveillent les abords de la piste, pour éviter les intrusions intempestives en plein milieu de la course. A l’extérieur de l’anneau, Francis Touya, adjoint au maire de Tarbes chargé des sports, observe la course. Au milieu de la piste, Daniel Larregola, adjoint au maire d’Aureilhan chargé de l’environnement et cycliste amateur, échange ses impressions avec quelques amis. Monika Patacq-Sapijanskas, neurologue tarbaise, et Didier Robiliard, président national de l’association France Parkinson, se relaient au micro. Ils expliquent les recherches effectuées sur cette maladie, et les traitements mis en place pour aider les patients à lutter du mieux possible contre cette pathologie. « Vas-y Marcel, c’est le dernier tour », crie le speaker, sous les applaudissements de la foule, alors que la cloche retentit. Désormais seul en tête, et détaché du groupe qui l’accompagne, Marcel Pouyllau sourit en bouclant cette ultime rotation, le visage rayonnant malgré la fatigue. « Quatre, trois, deux, un, oui ! », clame le public. Le cycliste a relevé son défi : plus de 24 kilomètres en l’espace d’une heure.

Sous les vivats de la foule, Marcel prend la parole, remercie toutes les personnes qui l’ont soutenu. Le président de la Roue Libre et le président de France Parkinson lui succèdent au micro. Robert Cazala, ancien cycliste professionnel bigourdan, qui porta le maillot jaune dans le Tour de France, vient saluer Marcel Pouyllau. Il mesure la somme de courage qu’il faut pour relever de tels défis. « Robert Cazala est un seigneur, c’est toute ma jeunesse. Qu’un champion comme lui, âgé de 85 ans, vienne m’encourager, j’en pleure », avoue le nouveau recordman de l’heure. Puis, tous les membres de son club cycliste rejoignent le héros du jour sur la pelouse, pour une photo souvenir. Avant de retrouver les spectateurs présents et de partager le verre de l’amitié. Marcel Pouyllau, conteur gascon dans l’âme, évoque avec humour son combat quotidien contre la maladie de Parkinson. Il cite son ami Faure, ancien international de rugby, atteint de la même pathologie. « Jacques me dit : quand je me lève le matin, pour me donner du courage, j’imagine que Parkinson est le nom du deuxième ligne anglais que je devais affronter avec l’équipe de France ! ». Le sport, l’humour et la fraternité : trois atouts maîtres dans la vie de Marcel. Son prochain défi : « peut-être une jonction avec l’Aragon l’année prochaine ». Ce samedi 20 mai 2017, sur le vélodrome de Tarbes, un jeune retraité au cœur de lion a gagné son duel de l’espoir contre Parkinson. Et offert une bouffée d’oxygène à toutes les personnes qui combattent la maladie.

Jean-François Courtille

https://www.youtube.com/watch?v=DBPHN8kl2Fg