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Plus de 130 personnes devant le Palais de Justice de Tarbes pour dénoncer le « délit de solidarité »

Un rassemblement symbolique a été organisé jeudi soir à Tarbes, à l’appel du Réseau Education Sans Frontières et de plusieurs associations ou syndicats, pour dénoncer le « délit de solidarité » avec les réfugiés. Plus de 130 personnes se sont retrouvées pour écouter les mots de l’écrivain Patrick Chamoiseau et les discours des responsables associatifs. Les manifestants souhaitaient, ainsi, réaffirmer leur solidarité avec les personnes en détresse qui fuient leur pays pour rejoindre l’Europe et la France.
« Non au délit de solidarité » : les 130 manifestants rassemblés devant le Palais de Justice de Tarbes, dans le crépuscule du jeudi 9 février, reprennent en chœur à trois reprises le slogan lancé par Jean-Louis Imbert. Le coordinateur du Réseau Education Sans Frontières 65, qui a organisé cette manifestation avec plusieurs associations et syndicats bigourdans, vient d’achever son discours. Derrière lui, sur la porte du Tribunal, une affiche a été posée par une main anonyme. Elle résume la protestation exprimée par les personnes présentes : « Je suis solidaire délinquant ». Comme dans de nombreuses autres villes de France, les défenseurs des Droits de l’Homme et du Citoyen se sont rassemblés, en réaction avec les procès des habitants de la vallée de la Roya. Mais aussi pour dénoncer les « mesures d’intimidation, poursuites, et parfois, condamnations, de personnes ayant agi en soutien de Migrants ou de Roms : à Calais, Paris, Norrent-Fontes, Boulogne, Loos, Perpignan, Saint-Etienne ou Meaux ». Lors de son intervention sur le perron du Palais de Justice, Jean-Louis Imbert résume ainsi les revendications des manifestants. « Nous affirmons la légitimité du droit de regard des citoyennes et des citoyens sur les pratiques de l’administration, de la justice et de la police. Nous voulons que soient encouragés celles et ceux qui se montrent solidaires avec les personnes en précarité, que leur situation soit régulière ou non. Nous refusons que des populations visées par des politiques ou des pratiques xénophobes soient privées de soutien. C’est l’avenir du principe même de solidarité qui est en jeu. Affirmons haut et fort que si la solidarité est un délit, nous sommes tous délinquants ! ».
Deux manifestantes prennent alors le micro, pour lire les mots de l’écrivain Patrick Chamoiseau. « Les poètes déclarent que, quelles que soient les circonstances, un enfant ne saurait naître en dehors de l’enfance. Que l’enfance est le sel de la terre, le sol de notre sol, le sang de tous les sangs. Que l’enfance est donc partout chez elle, comme la respiration du vent, le salubre de l’orage, le fécond de la foudre, prioritaire en tout, plénière d’entrée et citoyenne d’office ». Puis, trois autres manifestants interviennent à tour de rôle. « Nous ne pouvons pas accepter que l’on puisse associer la solidarité à un délit, dès lors que des salariés ou des bénévoles viennent en aide à des personnes en situation de très grande précarité, telles que les Migrants, les Réfugiés, les Roms ou les Sans-Papiers », lance un responsable du Secours Catholique Pyrénées-Gascogne. « Nous sommes scandalisés que le simple fait de donner à manger ou de proposer un toit à une personne en détresse soit considéré comme un délit », déclare l’une des participantes aux « Cercles du Silence », organisés à Tarbes tous les derniers mardis du mois de 17h30 à 18h30. « Dans cette période d’état d’urgence, prolongée pour la cinquième fois, l’Etat ne recule devant aucun moyen pour intimider, et même terroriser les citoyennes et les citoyens, comme Cédric Herrou, qui n’adhèrent pas aux politiques de non accueil », dénonce Marie-José Plantat, de la Ligue des Droits de l’Homme Hautes-Pyrénées. Dans la foule, Jacques, l’un des manifestants, arbore un sourire lumineux. « Je suis ici pour le respect des Droits de l’Homme. Il faut continuer cet accueil et cette lutte. Je voyage souvent à l’étranger. La solidarité et la fraternité sont universelles. Elles ne connaissent pas de frontières ».
Jean-François Courtille
Rédaction
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