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Trentième jour de grève pour les salariés de la Polyclinique de Tarbes, qui recevront dimanche la visite de l’urgentiste Patrick Pelloux

mercredi 7 décembre 2016 par Rédaction

Les salariés de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées ont passé le cap des 30 jours de grève ce mercredi, et les négociations avec la direction n’ont toujours pas repris. Le personnel gréviste, qui occupe encore la clinique de l’Ormeau-Centre, a reçu aujourd’hui la visite de la secrétaire nationale CGT Santé et Action sociale, Mireille Stivala. Patrick Pelloux, le célèbre urgentiste, a promis de venir partager le déjeuner des salariés de la clinique dimanche. Le président de la Mutualité Française dans les Hautes-Pyrénées a écrit un courrier à son président national, pour lui demander de contacter Marisol Touraine.

Après 30 jours de grève à la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées, la situation reste toujours bloquée entre les salariés, soutenus par la CGT, et la direction de l’établissement, qui n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet mercredi soir. Les négociations avec le groupe Médipôle Partenaires n’ont toujours pas repris, même si beaucoup de monde essaie d’agir en marge du conflit. « Nous avons pris contact avec la Mutualité Française, et le président de la Mutualité dans les Hautes-Pyrénées a écrit un courrier à son président national, pour lui demander de contacter la ministre Marisol Touraine à propos de la situation à la Polyclinique », a indiqué Laetitia, l’une des infirmières grévistes, qui a lu cette lettre mercredi midi à la cafétéria de l’Ormeau-Centre. « Une délégation de grévistes sera reçue jeudi à 17h30 par le bureau du Grand Tarbes, pour lui présenter la motion que nous proposons », a souligné de son côté Laurence Charroy, déléguée CGT de la Polyclinique. « Une autre délégation doit être reçue vendredi matin à l’Hôtel du Département ». Les salariés en grève ont reçu aujourd’hui la visite de Mireille Stivala, secrétaire nationale du syndicat CGT Santé et Action sociale. De son côté, Patrick Pelloux, le célèbre médecin urgentiste, a promis de venir partager dimanche 11 décembre le déjeuner avec les grévistes sur le site de l’Ormeau-Centre.

Ce mercredi 7 décembre 2016, des échanges assez vifs ont eu lieu entre plusieurs cadres de la Polyclinique et des salariés en grève, dans le couloir contigu à la cafétéria, peu avant l’heure du déjeuner. « Certains de vos collègues se sentent menacés », lance une des cadres. « Deux d’entre nous ont failli être écrasés par un médecin en voiture, et là, il s’agissait vraiment d’une menace », réplique une infirmière en grève. « La situation est compliquée pour nous aussi », ajoute Stéphanie, une autre cadre. « Vous êtes là pour faire remonter les dysfonctionnements dans vos services, et pas seulement pour appliquer les ordres de la direction », répond Nadège, une secrétaire en grève.

 

La publication du communiqué de presse des médecins de la Polyclinique a choqué les salariés grévistes, qui ont tenu à répondre par un autre communiqué, publié ce mercredi soir. « Il n’est pas inutile de rappeler que le conflit entamé il y a près d’un mois, s’il comporte bien évidemment un volet salarial, trouve naissance également dans la dégradation constante des conditions de travail et la souffrance des personnels, notamment depuis la prise de contrôle de la clinique par le groupe Médipôle Partenaires », soulignent les grévistes. « Des situations de souffrance au travail qui ont largement été commentées jusqu’à ce jour, et qui ont fait l’objet de lettres ouvertes à Madame la Ministre de la Santé et aux médecins de la clinique les 14 et 23 novembre derniers. Ces lettres ouvertes, ainsi que les multiples témoignages qui ont pu être apportés aux autorités sanitaires et aux pouvoirs publics en général, n’ont jamais cherché à dénigrer le professionnalisme des équipes de soignants, dont nous faisons d’ailleurs partie, ainsi que la qualité des soins dispensés, encore moins à calomnier qui que ce soit comme le prétend le communiqué médical ». 

 

« Les salariés de la polyclinique, grévistes ou non-grévistes, sont profondément attachés à leur travail et à leurs missions de santé publique. Mais ils ont également toute légitimité à réagir lorsqu’une direction reste sourde aux situations de souffrance qui se multiplient et cherche au contraire à imposer les réorganisations avec la préoccupation constante des économies d’emplois sans se soucier des conséquences sur les salariés », ajoutent les grévistes, qui concluent ainsi : « les médecins se disent soucieux de la pérennisation de leur établissement de santé, nous y sommes tout autant attachés. Les médecins en appellent à la reprise des négociations, les salariés ne demandent que cela. Ils restent pour l’heure dans l’attente d’une réponse du groupe Médipôle Partenaires ».

 

Mireille Stivala, secrétaire nationale de la CGT Santé et Action sociale, présente mercredi à la clinique de l’Ormeau-Centre, évoque de son côté « une situation surréaliste et peu fréquente, où une direction refuse de se mettre autour de la table avec ses salariés pour tenter de mettre fin à un conflit social ». Elle attire aussi l’attention sur les discriminations envers les femmes, qui sont majoritaires au sein du personnel soignant, à la Polyclinique comme dans de nombreux établissements privés ou public de santé en France. « Les femmes n’ont pas les mêmes déroulements de carrière que les hommes, notamment parce qu’elles sont amenées à effectuer des pauses dans leur activité professionnelle pour leurs maternités. Cela a un impact au niveau de leurs salaires, et aussi pour le calcul de leurs retraites. C’est pour cette raison que l’enjeu salarial d’un conflit comme celui de l’Ormeau est important pour les femmes, en plus de la question des conditions de travail et de l’éthique professionnelle dans la relation avec les patients ».

 

Jeudi matin, les salariés en grève se rendront sur les marchés de Tarbes, pour y distribuer des tracts invitant la population à s’associer au loto de solidarité, vendredi soir à la salle Léo Lagrange de Séméac. Le Conseil départemental a accepté de prendre en charge le coût des repas qui seront servis ce soir-là. Les soutiens aux grévistes continuent chaque jour à la clinique de l’Ormeau. Mercredi midi, deux agents territoriaux, militants de la CGT, ont apporté une marmite de garbure confectionnée pour le déjeuner. Un repas qui a réchauffé le cœur des salariés de la Polyclinique, 30 jours après le début de leur mouvement social …

 

Jean-François Courtille