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Les grévistes débutent l’occupation 24 heures sur 24 de la clinique de l’Ormeau-Centre à Tarbes

dimanche 4 décembre 2016 par Rédaction

Le conflit social de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées est monté en intensité ce dimanche soir, avec l’occupation du site de l’Ormeau-Centre par le personnel en grève depuis 27 jours. Près de 150 personnes, grévistes et soutiens, ont participé à cette action collective. Objectif : convaincre la direction du groupe Médipôle Partenaires de reprendre la négociation sur la base du cahier revendicatif des salariés.

Ils sont arrivés discrètement, par petits groupes, dans le crépuscule du dimanche 4 décembre 2016, sur le site de la clinique de l’Ormeau-Centre à Tarbes. Le personnel soignant en grève s’est installé dans la cafétéria de l’établissement, y apportant matelas et sacs de couchage en prévision de la nuit, ainsi que des provisions pour le repas du soir et le petit déjeuner. Pendant ce temps, un groupe de soutiens des grévistes a acheminé furtivement une quarantaine de moellons agglomérés. Objectif : emmurer l’accès au service de facturation de la clinique, puis l’accès au Programme des Médicalisations des Surveillances Informatisées. Deux activités stratégiques pour l’économie de l’établissement. Une opération rondement menée. Débutée vers 19h, elle s’est achevée moins d’une demi-heure plus tard. Un peu plus tard, dans le hall d’entrée de la clinique, Isabelle et Bernadette commencent à installer leurs matelas et leurs sacs de couchage. « Nous allons passer la nuit ici ». Leur collègue Myriam les encourage. Elle doit rentrer ce soir pour s’occuper de ses enfants, mais compte rejoindre le mouvement dans les prochains jours.

A la cafétéria, la déléguée syndicale CGT de la Polyclinique, Laurence Charroy, explique les motifs de cette action d’éclat. « Nous avons décidé d’occuper la clinique de l’Ormeau Centre 24 heures sur 24 à compter de ce dimanche 4 décembre. Cette action découle de la dernière rencontre de négociation avec la direction du groupe Médipôle Partenaires, qui a dû jeter le masque devant le représentant de la préfecture. Notre message aux membres de la direction est simple : nous ne lâcherons rien jusqu’à ce qu’ils reviennent avec des propositions acceptables, basées sur notre cahier revendicatif ». Les grévistes vont se relayer pour assurer durablement l’occupation du site. Elles organiseront sur place leurs assemblées générales. Et elles savent pouvoir compter sur un important soutien logistique et financier pour mener leur action. « Grâce à la solidarité de la population des Hautes-Pyrénées, ainsi qu’à l’appui de la CGT, de plusieurs associations, et même de certains élus locaux, nous avons de quoi tenir longtemps », assure Laurence Charroy.

Vers 22h30 ce dimanche soir, après le repas à la cafétéria, les grévistes s’entraident avec bonne humeur pour installer leur matériel de couchage dans le hall d’entrée de la clinique de l’Ormeau. Au même moment, d’autres grévistes déploient des paires de draps dans le couloir contigu à la cafétéria, pour préparer les banderoles qu’elles comptent afficher à l’extérieur du site le lendemain. L’un des soutiens présents, Francis, explique ses motivations pour accompagner ce mouvement social. « Je me retrouve dans leurs revendications visant à construire d’autres choix de société. Elles luttent pour que la finance tienne enfin compte de l’être humain. Comme l’eau ou la culture, la santé doit rester dans le domaine de l’intérêt général, et non glisser dans le secteur marchand. C’est cela qui me fait adhérer à leur action collective. Quand on voit ce personnel soignant au quotidien, on ne peut que constater son éclatante humanité ». Et Francis s’interroge sur l’évolution de la société. « Que construisons-nous pour les générations futures ? Quelle santé veut-on leur léguer, et quelle organisation va-t-on leur laisser ? Le mouvement social de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées a un caractère éducatif, pour les grévistes et pour nous tous ». Dans la nuit tarbaise de ce 4 décembre 2016, quelques dizaines de femmes déterminées essaient de réécrire à leur manière l’histoire sociale des Hautes-Pyrénées.

Jean-François Courtille

Diaporama - Photos JF Courtille