TARBES-BRIVE : UN MATCH AU SOMMET

Avec un peu plus de discipline (3 cartons jaunes) et plus de lucidité ou de chance (2 essais refusés pour en-avant) le TPR l’aurait emporté à Albi et trônerait sur le podium avec Oyonnax et Lyon. La venue de Brive, qui est à égalité de points parfaite (20 points) avec Tarbes : Même nombre de victoires (4), de défaites (2), de bonus (2) dont 1 offensif et un défensif, de match nul. Là aussi la comparaison est parfaite avec un match nul concédé contre les leaders : Lyon pour Brive et Oyonnax pour Tarbes. La seule différence, c’est que les Brivistes ont reçu 4 fois contre 3 aux Tarbais qui comptent 2 victoires à l’extérieur contre 1. Les deux équipes occupent la 6ème place et le vainqueur sera assuré de rester dans les 6 premiers alors que le vaincu reculera de 2 ou 3 places au classement. La pression est plus sur les Bigourdans qui jouent à domicile que sur les Corréziens qui n’ont rien à perdre à l’extérieur face à un concurrent direct.

Le CA Brive Corrèze Limousin, qui a gardé l’essentiel de son budget et de son effectif du Top 14, s’annonce comme un des favoris de la montée au même titre que Lyon. Si les lignes arrière ont été renouvelées de moitié, 80% du pack a été conservé. Derrière, Brive a su conserver ses cadres (J. Caminati, Mignardi, Noon, Swanepoel, Fior, Péjoine...) et s’est renforcé avec Ferrères (Bordeaux-Bègles), Sola (Bourgoin), et surtout avec l’international écossais Mike Blair. Idem devant avec les anciens Azoulaï, Ledevelec, Uys et les nouveaux arrivants comme le Fidjien Waqaniburoto (Waikato), Hirèche (Aurillac), Briatte (Stade Français) et Coetzee (Racing). Toute la seconde et la première ligne ont été conservées, ce qui un gage d’homogénéité mais c’est peut-être aussi le point faible, avec des joueurs peu habitués aux rudes combats de la Pro D2. Les Brivistes ont remporté leur seule victoire à l’extérieur à Béziers (20-27) lors de la première journée et ont cédé à Carcassonne (34-14) et à Aurillac (27-20). Après avoir concédé le match nul contre Lyon (19-19) les Corréziens ont remporté tous leurs autres matchs à domicile contre Narbonne (24-16), Auch (16-11) et Massy (30-3) avec le bonus offensif. Les deux équipes ont affrontés Aurillac, Lyon et Carcassonne. Les Tarbais s’ils se sont inclinés largement à Lyon (30-12), ont pris le bonus offensif contre Carcassonne (37-30) et ont battu Aurillac chez lui (24-29). Hormis le nul arraché à Lyon, les autres résultats plaident pour les Bigourdans. D’autant que les Brivistes hormis le bonus offensif décroché contre Massy n’ont pas encore convaincu en Pro D2 si on considère que le choc contre Lyon avait encore des relents de Top 14. Pourtant après des débuts mitigés, compte tenu de l’effectif et du budget, Brive semble monter en puissance. La victoire a Béziers lors de la première journée a été suivie d’une correction à Carcassonne où les Brivistes ont été pris dans le combat. Malgré le match arraché contre Lyon le CABCL n’a pas convaincu en suivant contre des Narbonnais plutôt moyens. A Aurillac, en proie au doute après la correction infligée par Tarbes, les Corréziens ont envoyé du jeu sans parvenir à passer. La mêlée d’Aurillac, dominée par la tarbaise 8 jours plus tôt, a fait exploser la briviste. Les avants brivistes se sont repris contre Auch qui a fini par céder sous leur densité et leur impact physique. Brive s’est définitivement rassuré contre Massy en dominant devant et notamment en mêlée un adversaire reconnu pour sa puissance. Le bonus offensif les a également confortés moralement avant de se rendre en Bigorre. Le TPR est donc averti. Une fois encore c’est dans le combat que se jouera le sort de la rencontre. Il faudra priver les Brivistes de ballons car ils sont loin d’être maladroits balle en main. Ils ont marqué à chacune de leur prestation et totalisent 12 réalisations pour 9 essais encaissés. Du côté tarbais c’est un peu moins bon avec 11 réalisations et 10 essais encaissés et surtout un match sans marquer contre Lyon. Au pied, les Bigourdans sont plus réalistes avec 119 points marqués contre seulement 82 pour les Corréziens. Ce qui tendrait à prouver que les Tarbais s’appuient sur une conquête plus forte. C’est cette conquête qui sera une fois encore la base du succès. Celui qui remportera la bataille de la touche, de la mêlée et des rucks ne sera pas loin de la victoire.

Jean-Jacques Lasserre