Finale aller LFB - Même affiche mais casting différent

Le Bourges 2011 présentera 8 des 10 finalistes 2010. Lardy, Miyem, Kaltsidou, Digbeu, Salagnac, Ndongue et Burgrova seront de nouveau sur le parquet du Quai de l’Adour. Seulement deux joueuses Manic et Lelas ont quitté le club. Le TGB a perdu 7 joueuses : Maïga-Ba, Breitreiner, Eldebrink, Castets, Sacko, Yacoubou et Randall, dont 4 faisaient partie du cinq majeur. Sans oublier que Yacoubou et Eldebrink, les deux meilleures marqueuses du TGB, étaient aussi les MVP françaises et étrangères de la saison.

C’est dire si Tarbes a du mérite à se retrouver en finale, car Alain Jardel a dû presque tout reconstruire. En plus, le coach tarbais a dû composer avec les blessures et les changements de joueuses alors que Bourges a toujours pu aligner son équipe au complet toute la saison.

Au match aller du 21 octobre 2010, Tarbes avait sur sa feuille de match 4 joueuses : Thorn, Eric, Sipaviciute et Cata-Chitiga, qui n’étaient pas au match retour du mois de mars. Si Thorn a été remplacé par Hodges, Eric par Arrondo (retour de blessure) et Sipaviciute par Smith, l’absence de Cata Chitiga pèse lourd. Certes Pavicevic l’a remplacé numériquement mais pas sur le parquet. Ce qui entraîne une rotation importante de moins pour le TGB et 10, 1 point de moyenne de moins. Florence Lepron est la seule rescapée du cinq majeur des Champions de France 2010. Isis Arrondo et Pauline Jannault-Lo, les autres anciennes étaient reléguées sur le banc par les étrangères, et Naura El Gargati ne jouait pratiquement pas. Cette année El Gargati, à 31 ans, a réalisé une saison exceptionnelle et elle est entrée dans le cinq majeur avec Smith, Hodges, Lepron et Dubljevic.

Au niveau des statistiques Bourges avec 1797 points (69,11 de moyenne) dispose de la 2ème attaque (derrière Nantes 1829 points) et de la 1ère défense avec 1418 points (54,54). Tarbes est classé 5ème en attaque avec 1726 points (66,38) et 4ème défense avec 1619 points (62,26).

La grande force de Bourges, c’est l’homogénéité d’un groupe qui travaille depuis deux saisons au complet et l’homogénéité des joueuses au niveau des points. Bourges, 2ème attaque, ne possède aucune joueuse dans le top 20 des meilleures marqueuses. Les 9 joueuses qui sont alignées sur la feuille de match à chaque rencontre présentent des stats homogènes. Catherine Joens, la meilleure marqueuse tourne à 11 points de moyenne et la moins bonne, Maja Miljkovic à 4,9 points. Paoline Salagnac (9,5), Emmeline Ndongue et Nwal-Endene Miyem (9,2), Kaltsidou (8), Anaël Lardy (6,2), Burgrova (6,1) et Jennifer Digbeu (5,6) complètent le tableau d’affichage.

A Tarbes deux joueuses, Jelena Dubljevic, 15,5 point (4ème) et Roneeka Hodges 13,3 points (14ème), sont dans le top 20 des meilleures marqueuses. Le différentiel des points entre les joueuses est plus important. Le TGB s’appuie, à cause de l’absence de Cata-Chitiga, sur 7 joueuses et l’écart va de 15,5 points à 2,2 points.

Mais Tarbes possède aussi un cinq au capital points plus important. Dubljevic (15,5), Hodges (13,3), Smith (10,2), Matic (10) et Lepron (7,4). Matic souffrante du dos depuis quelque temps joue moins et El Gargati (4,8) monte en puissance.

Pour cause de suspension, pour fautes techniques répétées, le TGB a dû disputer 3 rencontres, dont la demi-finale aller, sans Dubljevic, sa meilleure scoreuse. Contre Hainaut, dans une rencontre capitale pour la qualification en demi-finale, Tarbes a dû jouer sans Dubljevic et sans sans sa meneuse et capitaine Flo Lepron. Un match référence, car en cas de défaite c’était l’élimination et les autres joueuses ont su se surpasser pour s’imposer largement 80-52. En particulier, Isis Arrondo qui tourne à 2,2 points de moyenne et qui a marqué 14 points dont 4 précieux tirs à 3 points. Laura El Gargati a été aussi énorme. Alors qu’elle totalise 4,8 points de moyenne, elle a inscrit 16 points et a pris 7 rebonds dont 4 offensifs. Pauline Jannault-Lo, elle aussi en demi teinte jusqu’alors (6,3 de moyenne), a réussi 15 points dont 4 importants paniers à 3 points ! Confronté à l’absence de deux cadres majeur, le groupe a su réagir et ces trois joueuses, jusqu’ici dans l’ombre, ont su prendre leurs responsabilités pour qualifier le TGB et l’amener en finale. C’est peut-être ce déclic qui pourrait être la clé de la finale.

Jean-Jacques Lasserre