Tarbes-Périgueux, samedi à 18h30 à Trélut (En lever de rideau : Tarbes-Périgueux Cadets à 17h00 / Retransmissions Angleterre-Samoa à 17h45 / Irlande-Ecosse à 21h00)

Périgueux joue les premiers rôles

Avec son budget de 3,2 M€ et son effectif XXL, on pouvait s’attendre à ce que Périgueux tienne la route en Nationale mais pas au point de jouer les premiers rôles. Après cinq journées, le Promu Champion de France de Nationale 2, trône avec 20 points (4 victoires, 1 défaite, 2 bonus), à la seconde place, à égalité de points avec Albi, Carcassonne et Nice, juste derrière Narbonne 22 points et cinq victoires. Outre sa seconde place au classement Périgueux, deuxième marqueur d’essais (15 essais), possède la troisième attaque (117 points) et la meilleure défense (49 points), la seconde au nombre d’essais encaissés (6 essais). Quinze essais dont huit marqués par les avants et sept par les trois-quarts, preuve d’un jeu complet. Le troisième ligne Lambert et l’ailier Muller sont les meilleurs marqueurs avec trois essais.

Si le calendrier a été plutôt favorable avec quatre réceptions, les Périgourdins ont rencontré quatre « Gros bras », candidats auto déclarés à la montée, Nice, Bourgoin, Bourg-en-Bresse et Albi. Les victoires nettes à domicile contre Nice (25-14), Bourgoin (22-7), Bourg-en-Bresse (18-11), la large victoire bonifiée contre Vienne (45-7), et la courte défaite à Albi (10-7), ont conforté les Périgourdins dans leurs ambitions de jouer le haut de tableau. Invaincu à domicile, Périgueux entend le rester dans huit jours contre Narbonne. C’est sans doute pourquoi le staff a fait le choix de venir en Bigorre avec une équipe remaniée. Les Périgourdins peuvent se le permettre avec un effectif de quarante-trois joueurs, dont six Espoirs si on compte Bordenave et Borges qui sont dans le Groupe de Tarbes. Un effectif composé de joueurs du cru qui évoluent ensemble depuis au moins trois saisons et qui ont développé un vrai esprit d’équipe. Des joueurs expérimentés dont une vingtaine ont joué en Top 14 ou en Pro D2 et une douzaine qui sont passés par Brive. Périgueux au complet, c’est un gros paquet d’avants avec deux piliers droits de plus de 130 kg (Pelmard, Kawake), trois solides talonneurs expérimentés, deux gros secondes lignes (Pace, Willemse) et des troisièmes lignes costauds de 113 kg (Amosa, Storm, Konaté). Soit un gros pack qui tient la route en mêlée fermée et qui sait faire parler sa puissance dans le jeu. C’est aussi une bonne conquête en touche, avec des secondes lignes d’1,97 m (Rousserie), de 2,00 m (Fourcade) et de 2,01 m (Willemse) et des troisièmes lignes de plus d’1,90 m, dont deux d’1,95 m (Lanen) et d’1,96 (Storm)… Derrière, c’est du tout bon aussi, avec Hickes, un centre fidjien qui casse les lignes, Muller, le puissant ailier argentin, qui s’est illustré avec Brive et Scholes l’arrière irlandais.

Périgueux fait tourner

Le Manager périgourdin ne fait pas de mystères, comme d’autres, qui annoncent leurs compos juste deux heures avant la rencontre. La veille du match Didier Casadéi a dévoilé à Sud-Ouest qu’il avait pris la décision de faire tourner son effectif, qui commençait à s’émousser après huit matchs en neuf semaines, loin des cadences de Fédérale 1 ou même de Nationale 2. Une manière aussi de concerner l’ensemble de l’effectif et de récompenser les joueurs qui ont fait toute la préparation et qui font opposition toute la semaine. D’autant que dans ce Championnat dense et très dur physiquement, les risques de blessures sont importants. Pace, Storm et Couturier, qui ont enchaîné tous les matchs, ont rejoint l’infirmerie cette semaine. A huit jours d’accueillir Narbonne le staff a choisi la prudence. D’autant qu’averti de la déconvenue de Bourgoin, après le désastre Niçois, on peut s’attendre à une grosse réaction tarbaise après la Bérézina tarnaise. Pour autant Didier Casadéi, ne fait pas l’impasse et attend que ses joueurs saisissent leur chance. Cependant, le Manager, tient en haute estime les Tarbais malgré leurs résultats contradictoires : « C’est une équipe joueuse, avec beaucoup de bons jeunes. » L’ancien pilier a aussi noté « une bonne mêlée » et un demi-de-mêlée (Dulucq) « qui ne devrait pas rester longtemps en Nationale. » L’arrivée des Fidjiens devrait aussi, selon lui « amener de la densité ». Le Manager s’attend « à un match difficile…, dans un contexte difficile », face à une équipe tarbaise en quête de rachat devant ses supporters.

Le Groupe des vingt-huit

Après avoir aligné la meilleure équipe contre Vienne, onze cadres et titulaires ont été préservés pour se rendre en Bigorre. Le pilier Tawake (5 matchs/5 titulaires), le talonneur Marijon (5 matchs/4 titulaires), les secondes lignes Pace (5 matchs/4 titulaires) et Rousserie (3 matchs/2 titulaires), les troisièmes lignes Amosa (5 matchs/5 titulaires), Storm (4 matchs/3 titulaires), le demi-de-mêlée Faltrep (4 matchs/3 titulaires), les centres Hickes (5 matchs/5 titulaires) et Couturier (5 matchs/4 titulaires), l’ailier Muller (5 matchs/5 titulaires) et l’arrière Scholes (4 matchs/4 titulaires), ont été laissés au repos. Sur le Groupe des vingt-huit joueurs annoncés, des Espoirs qui font leur entrée comme le pilier Borges, le demi-de-mêlée Bordenave, devraient rester en tribune tout comme le talonneur Jaubert (1 remplacement). Devant ça reste malgré tout solide avec les piliers Pelmard, Augeix, Vidal, Tindillière, les talonneurs Martin, Arvouet, les secondes lignes Willemse, Fourcade, Lavergne, les troisièmes lignes, Lanen, Lambert, Labattut, Konaté… Derrière, c’est plus innovateur avec des joueurs qui ont peu ou pas joué, comme les demi-de-mêlées Hardy et Chapon, les trois-quarts Tuilagi, Yarde, Cavalière, Tournebize, Rabourdin et l’arrière Ouchène. Seuls les ouvreurs Hurley, Caillat et l’ailier Fouillade, font partie des joueurs les plus utilisés.

Avants : Augeix, Lavergne, Martin, Pelmard, Vidal, Borges, Arvouet, Jaubert, Tindillière, Willemse, Fourcade, Vialle, Konate, Labattut, Lambert, Lanen

Arrières : Hardy, Chapon, Bordenave, Caillat, Cavalière, Hutley, Tuilagi, Fouillade, Tournebize, Yarde, Rabourdin, Ouchène

Tarbes : Se remobiliser après Albi

Ce match est un véritable match charnière pour Tarbes qui devra se remobiliser après Albi. Une victoire le relancerait moralement et comptablement, alors qu’une défaite le plongerait dans le doute et au fond du classement. Comme contre Bourgoin, les Tarbais devraient être avides de se racheter après la claque reçue à Albi. Une large défaite qui fait mal, car les Bigourdans étaient partis dans le Tarn pour s’étalonner. Pourtant ce lourd revers n’a rien à voir avec celui contre Nice où les Tarbais n’avaient pas répondu physiquement et défensivement. Cette fois, même s’ils ont été dominés dans les rucks, par manque d’engagement parfois, ils se sont plutôt bien comportés en défense, malgré les cinq essais encaissés. Plusieurs fois, ils ont bien défendu, en obligeant Albi à se débarrasser du ballon au pied. Pareil sur leur ligne où ils ont écœuré les Albigeois qui, après plusieurs mêlées, pénaltouches à cinq mètres et percussions sur la ligne, se sont résolus à prendre la dernière pénalité au pied. Les Tarbais ont fini par craquer sous la puissance et la vitesse des Tarnais qui alternaient jeu dans l’axe et jeu au large, en balayant le terrain d’une touche à l’autre, tout en jouant debout dans la défense.

Déficit physique rédhibitoire

Offensivement, les Tarbais, malgré Nasoko, ont payé leur déficit de puissance derrière pour finir les actions et devant avec les absences de Taufa, Lamothe, Bousquet et Ricart, qui sont de gros porteurs de balles. Car les Tarbais n’ont pas hésité à envoyer du jeu et à enchaîner de longues séquences sans être récompensés, avec des ballons perdus ou récupérés au sol par Albi. Des Tarbais, qui ont été trop contrariés en touche et en mêlée, pour pouvoir lancer leur jeu. Les rentrées derrière de Rawaca et devant de Taufa, Lamothe et Ricart, devraient apporter un surplus de puissance indispensable pour rivaliser avec Périgueux, même diminué par six absences devant. Pour le reste, comme contre Blagnac et Bourgoin, les Bigourdans devront répondre présent dans le combat, dans l’engagement, dans l’intensité, assurer en conquête, gagner les duels et être disciplinés. S’ils mettent les mêmes ingrédients que contre les « Caouecs » et les Berjalliens, les chants retentiront dans les vestiaires. Les Tarbais devront se méfier toutefois d’une équipe périgourdine qui a été beaucoup remaniée avec onze changements au total. Ils devront éviter de la prendre à la légère, comme ils l’avaient fait, il y a deux ans avec une équipe de Suresnes remaniée qui les avait battus 30-40. Les Palisse, Duny, Lamothe, Mondon, Saint-Guilhem, Manu, Dulucq, Berbizier, Paulet, Pees, doivent encore s’en souvenir.

Débuts de Rawaka, retours de Taufa, Lamothe, Ricart, Berbizier

Savenaca Rawaka va faire ses débuts à Trélut avec son compère Kalione Nasoko qui a débuté à Albi. Akino Taufa, Florian Lamothe, reviennent de l’infirmerie tout comme Aurélien Ricart et Mathieu Berbizier, de retour de longues blessures. Le staff a effectué six changements par rapport à Albi avec les sorties d’Aleksi Tchitchiashvili (carton rouge) et sur roulements d’Alexandre Combier, Arnaud Puyo, Léo Estaque, Julien Cantan, Thibaud Trotta, remplacés par Akino Taufa, Antoine Palisse, Florian Lamothe, Aurélien Ricart, Mathieu Berbizier et Savenaca Rawaka… Six changements aussi dans le XV de départ, avec la première ligne Erasmus, Lamothe, Taufa, le troisième ligne Ricart, l’ailier Rawaka et l’arrière Camou. Le banc sera composé d’une première ligne Palisse, Dolier, Duny, de Seuvou, Bonnin, Thébault, Berbizier et Pees, avec le retour au classique 5/3 après trois 6/2, puisqu’à Albi, le centre Cantan est entré en troisième ligne.

Tarbes : 1 Erasmus, 2 Lamothe, 3 Taufa, 4 Peytavi, 5 Saint-Guilhem, 6 Armary (Cap.), 8 Massyn, 7 Ricart, 9 Dulucq, 10 Fuertes, 11 Rawaka, 12 Nasoko, 13 Paulet, 14 Latorre, 15 Camou

Remplaçants : 16 Dolier, 17 Palisse, 18 Seuvou, 19 Bonnin, 20 Thébault, 21 Berbizier, 22 Pees, 23 Duny

Jean-Jacques Lasserre