Retour Journée 23 et sur Albi-Tarbes

Les jeux ne sont pas encore faits

A trois journées de la fin, seuls les relégués Cognac et Rennes sont connus. Les Bretons se sont définitivement condamnés en s’inclinant à Hyères-Carqueiranne le premier non relégable. Devant, Dax en prenant le dessus sur Valence-Romans s’est assuré une place en demi-finale avec quatorze points d’avance sur Albi qui devrait signer trois victoires bonifiées alors que les Landais resteraient Fanny. Par contre, les Albigeois peuvent de nouveau lorgner sur la seconde place synonyme de demi-finales directes avec Retour au Stadium. Les résultats de la journée ont permis aux équipes du Top 6 de renforcer leurs positions et de creuser l’écart avec les autres prétendants. Tarbes (7^ème, 60 points), est relégué à cinq points de Bourgoin qui se rend à Cognac et se retrouve sous la menace de Nice (8^ème, 59 points) qui va à Blagnac, de Narbonne (9^ème, 58 points) qui se déplace à Rennes et de Chambéry (10^ème, 56 points) qui reçoit Suresnes.

Un arbitrage défavorable en fin de match

Mathématiquement, Tarbes peut encore espérer se qualifier même s’il doit affronter le deuxième Valence-Romans et se rendre chez le premier Dax et le cinquième Bourg-en-Bresse. Ce sera très dur, voire impossible mais les Tarbais ont démontré à Albi un courage énorme et une volonté hors-norme. Sans ballon, dominés en touche et ballotés en mêlée, les Tarbais, ont fait trembler les Tarnais jusqu’au bout, avec un point de retard à la fin du temps règlementaire (17-16). On peut se demander ce qu’il serait advenu si M. Beuriot, à la demande de son assesseur, avait accordé la pénalité à Tarbes au centre du terrain en guise de renvoi pour le plongeon dangereux de Guillaume sur Trotta. D’autant que M. Beuriot connait bien la règle, puisqu’il avait sanctionné Jarreau pour avoir plongé sur Coustalat au sol, pour l’ouverture du score par Fuertes (50^ème). On peut s’étonner aussi que M. Beuriot ait accordé dès la seconde mêlée l’essai de pénalité à Albi au bout des arrêts de jeu. Un essai qui donnait le bonus offensif à Albi et privait Tarbes du bonus défensif. Il faudrait, à l’instar des avantages sur pénalités, que les arbitres harmonisent leur arbitrage. Sur les mêlées à cinq mètres, c’est selon l’humeur des arbitres qui peuvent faire refaire cinq ou six mêlées à cinq mètres, sans aller entre les poteaux et même retourner la pénalité à la septième !

Mêlées, touches, ballons portés, le triptyque albigeois

Des décisions qui ont pesé lourd, en termes de points terrains et qui permettent à Albi d’espérer décrocher les demi-finales directes. Même si on peut regretter les décisions arbitrales et les trois essais à zéro passe et l’essai de pénalité qui ont permis à Albi de s’imposer, sa victoire est logique au vu de sa domination et des occasions d’essais manquées dans le jeu en première mi-temps. Une première mi-temps où Albi a essayé de proposer du jeu sans arriver à marquer face à une défense féroce et bien organisée. Si l’absence de véritable seconde ligne a pesé du côté bigourdan à la fois en touche et en mêlée, la présence de nombreux troisième ligne a facilité la mobilité en défense et en attaque. A la mi-temps, la force du staff a été de revenir au basique de l’ADN albigeois, la mêlée, la touche et les ballons portés. On peut ne pas apprécier mais l’essentiel, c’est de gagner même « moche », comme l’a déjà déclaré Fabien Fortassin, au sujet de son équipe. Là visiblement, l’entraîneur tarbais n’a pas apprécié le pragmatisme et le réalisme des Tarnais comme il l’a confié à « Actus Rugby » : « C’était un match qui nous rappelle que le rugby commence devant. C’est avec beaucoup d’aigreur que je félicite les Albigeois d’avoir gagné à 7 contre 14, grâce à 4 magnifiques essais à zéro passe ! Apparemment Mathieu Bonello attache beaucoup d’importance à la notion de plaisir dans son groupe ! Permettez-moi d’avoir une grosse pensée pour les 3/4 tarnais pour qui ce ne doit pas être tous les jours drôle de jouer dans une équipe qui aime si peu le jeu. J’espère sincèrement qu’il n’y a pas de place en Pro D2 pour ce rugby-là ! »

Déception mais pas abdication

Malgré l’immense déception ressentie par tout le Groupe, les Tarbais n’ont pas encore abdiqué et veulent finir leur saison en beauté. D’abord, samedi à Trélut, malgré encore trois ou quatre joueurs en moins, Mondon (acromio), Saint-Guilhem (suspension), Alofa (épaule) et peut-être Fuertes. Un match couperet, car une défaite mettrait fin à tout espoir de qualification, alors qu’une victoire maintiendrait cet espoir. Un dernier match en Bigorre que pourrait disputer Lhusero, le « Petit Prince de Trélut », en guise d’adieu à ses supporters face à son futur club et peut-être Berbizier, qui pourrait anticiper son retour, avec l’accord médical, en cas de pénurie derrière. 

Jean-Jacques Lasserre