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Fédérale 1 : Réactions à la fin de la Poule d’Accession

mardi 1er mai 2018 par Rédaction

Même si les Présidents de l’ensemble des clubs de Fédérale 1, n’ont pas défendu le maintien de la Poule d’Accession, à l’exception du Président de Bourg-en-Bresse qui a voté contre, les quelques réactions que nous avons recueillies sont largement contre sa suppression.

A Bourgoin

Jean-Henri Tubert : Cette poule était vraiment intéressante

Le manager de Bourgoin est considéré comme un des meilleurs techniciens du rugby français. Ancien joueur de La Voulte et de Bourgoin, passé par le Bataillon de Joinville, il a mis un terme à sa carrière à 29 ans, après une rupture du tendon d’Achille. Après des débuts comme entraîneur à Bourgoin, il a fait monter le LOU en Pro D2 et a assuré son maintien. Il a donc connu la Fédérale 1 ancienne formule, avec Lyon, puis avec Mâcon et Chalons.

« D’un point de vue sportif, je suis déçu ne plus pouvoir s’expliquer dans une poule d’accession comme on l’a fait cette année. Il y a eu toute l’année des matchs de haut niveau. Des matchs avec beaucoup d’intensité, avec beaucoup de plaisir, pour nous, de rencontrer des équipes qu’on ne rencontrait plus depuis quelques temps. Je trouve que c’est dommage, par rapport au spectacle, par rapport à la préparation à la Pro D2, de repasser sur une poule où on se rassemble avec la poule basse. Maintenant, il y a sans doute des raisons économiques, mais pour moi, cette poule était vraiment intéressante. Le fait qu’elle n’existe plus est pour moi, dommageable pour former les équipes pour la montée en Pro D2. »

Bogdan Leonte : C’était vraiment la continuité de la Pro D2

Le capitaine de Bourgoin, sait de quoi il parle puisqu’il descend directement de Pro D2 avec Bourgoin où il a fait toute sa carrière et avec qui, il a connu le Top 14 et la Fédérale 1 classique.

« Pour ma part, je pense qu’il était important de garder cette poule de Fédérale 1 d’Elite. C’est dommage qu’elle ne continue pas, car pour moi, c’était vraiment la continuité de la Pro D2. C’était une sorte de Pro D3 où il y avait vraiment un gros niveau. Il y a des équipes qui sont équivalentes à celles qui jouent en Pro D2. C’est dommage pour la suite, ce ne sera pas les mêmes matchs tous les week-ends avec cette décision. »

Henri-Guillaume Gueydan : Il n’y a pas eu de grosses révoltes

A peine élu le nouveau Président de Bourgoin était présent à la réunion des Présidents de Fédérale 1 et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a été surpris. « Il n’y a pas eu de grosses révoltes, pour ainsi dire presque pas du tout. On était 30 sur 44 et c’est dommage. Car cette Poule avait un bel enjeu au niveau du jeu, avec des matchs très serrés globalement. Là, c’est vrai qu’il risque d’y avoir des matchs avec un peu plus d’écarts. Même s’il assure que ce ne sera pas le cas à Bourgoin, où il vient de constituer une holding de sept entrepreneurs locaux, Henri-Guillaume Gueydan craint une désaffection des partenaires des clubs de la poule d’accession. « Je ne suis pas sûr que ça nous touche trop chez nous mais dans l’ensemble il se peut qu’il y ait des gens qui soient gênés demain par le manque de médiatisation et d’exposition. Mais, c’est le choix de la Fédération qui a été approuvé par la plupart des Présidents présents à Marcoussis. Moi, je vois toujours le côté positif des choses et je crois que ça va donner envie aux clubs les plus modestes, sur le papier, de se défoncer face à des clubs un peu plus huppés ou avec un historique plus important. Espérons que le championnat soit beau. Ce qui est important, c’est qu’il y ait un vrai challenge à la fin avec un titre de Champion de France à la fin pour le vainqueur et un Challenge Yves Du Manoir pour les moins bien classés. Il y aura au moins un objectif réel car cette année, c’était un peu flou à ce niveau là.

A Tarbes

Jean-Baptiste Claverie : Il y aura une plus grande disparité de niveau

L’ouvreur a joué en Top 14 et en Pro D2 avec Mont-de-Marsan, avant de jouer en Fédérale Jean Prat avec Vannes, qu’il a conduit à la montée en Pro D2. « On pensait que cette Poule d’Accession préparait à la montée en Pro D2 comme ça a été le cas avec Nevers et Massy, mais Vannes et Soyaux-Angoulême se sont maintenus aussi. Donc je ne pense pas qu’il y ait de conclusions à tirer. » Pour autant Jean-Baptiste reconnaît : « Il y a une plus grande disparité de niveau, c’est certain, mais à la fin de la saison, lorsque les grosses échéances des phases finales arrivent, ce sont des matchs de haut niveau. Dans ces matchs là, les équipes augmentent naturellement leur niveau, les joueurs sont plus concentrés et plus appliqués. » L’ouvreur voit aussi des avantages à sa suppression : « Tout va plus vite et sincèrement, pour l’avoir vécu de l’intérieur, c’est peut-être moins exigeant physiquement sur l’ensemble de la saison d’avoir une poule classique que d’avoir une poule Elite. Mais l’essentiel, c’est d’être en forme au bon moment pour atteindre les objectifs. » Et ces objectifs sont clairs pour les Tarbais. « Nous cette année, on va tout faire pour remonter, c’est une certitude, c’est l’objectif affiché. Et si malheureusement, on n’y arrive pas, l’an prochain, on s’adaptera à la formule qu’on nous donnera pour faire remonter le Stado en Pro D2. »

David Bonnecarrère : Plus durs au niveau de l’intensité et des impacts

Le troisième ligne, formé à Tarbes, a connu la Pro D2 avant d’aller jouer plusieurs saisons à Bagnères en Fédérale 1 classique et de découvrir la Poule d’Accession pour son retour au TPR. « Dans la Poule Elite, toutes les équipes sont pros, donc les joueurs s’entraînent et se préparent physiquement tous les jours. Tous les matchs sont beaucoup plus durs au niveau de l’intensité et des impacts », reconnaît David Bonnecarrère. Le retour aux poules normales ne sera pas pour autant une sinécure : « On va aller dans des endroits où on va être la tête d’affiche, qu’il va falloir faire tomber et ça va être des matchs serrés et rudes. Il va falloir être prêt à ce type de match où on va être accroché où on va vouloir nous faire déjouer. En Jean Prat, on va rencontrer des soi disant ’’petites équipes’’ qui ont du coeur et qui s’accrochent, ce ne sera pas du tout le même type de jeu. Je ne pense pas que ça va être plus facile, car il va falloir sortir dans les deux premiers et après le chemin est long avec les quarts, les demis et la finale. Ce sera peut-être même plus compliqué qu’en passant par la poule Elite... »

Des baisses de ressources

Les réactions, d’un point de vue sportif à la suppression de la poule d’accession, sont dans l’ensemble négatives. Mais sur le plan financier les ex-clubs invités vont se retrouver avec des baisses de ressources importantes. D’abord, sur le plan des subventions pour les clubs qui descendaient de Pro D2 et pour les clubs de Jean Prat qui accédaient à la Poule Elite. L’ensemble des Collectivités, (Villes, Agglos, Départements, Régions) vont baisser leurs aides et supprimer les subventions qui étaient versées au titre de la Formation aux Centres de Formation ou aux Centres d’Entraînements labellisés, si ceux-ci sont supprimés. C’est aussi la fin des « gros » partenaires locaux ou régionaux et à plus forte raison nationaux, qui étaient attirés par la lisibilité médiatique et l’intérêt sportif de cette Poule, qui réunissait l’élite des clubs de Fédérale 1. Le seul intérêt financier, ce sont les diminutions des frais de déplacements et d’hébergements pour les clubs réunis dans des poules géographiques. On peut se poser des questions au niveau de la billetterie et des buvettes. Les derbies, seront-ils plus suivis que les grosses affiches de la Poule Elite ? Bruno Larroux, le Directeur Général du Stado est inquiet. « Surtout, quand il y a un de Top 14 à 40 kilomètres. Entre Pau et Toulouse la place va être difficile en Fédérale 1 traditionnelle. On aura du mal effectivement à conquérir des partenariats et on sera dans l’incapacité d’aller chercher des partenaires nationaux à ce niveau là. » Bruno Larroux craint aussi une érosion du partenariat local : »A partir du moment où on tire tout vers le bas, je pense qu’il va être difficile de maintenir nos partenaires au même niveau d’investissement qu’aujourd’hui. »

A Nevers

Xavier Péméja : On mélange les genres, on mélange les objectifs

L’entraîneur nivernais a tout connu : Le Jean-Prat, la Pro D2 et le Top 14, avec Montauban et la Poule d’Accession et la Pro D2, avec Nevers. Lui aussi regrette la formule actuelle. « C’est vraiment dommage pour le sportif, parce que c’était une poule qui préparait au Pro D2. La preuve, c’est que Massy et Nevers y sont toujours, alors que Massy, quand il est monté par les poules normales était redescendu. » D’un point de vue uniquement sportif, Xavier Péméja regrette la disparité que sa suppression va engendrer. « Pour se préparer au Pro D2, il faut de gros matchs tous les dimanches. Dans la Poule élite, tout le monde avait la même ambition. Dans les poules à 48, on va mélanger des équipes qui n’auront que pour ambition de battre une équipe qui veut monter. On mélange les genres, on mélange les objectifs. » Le technicien regrette, que la course à l’armement, la venue de joueurs étrangers et l’inflation des salaires, à ce niveau, aient conduit à la disparition de cette poule. « Elle a été mal gérée, il y avait plein de trucs à faire, qu’on n’a pas fait et des clubs se sont mis en danger. On n’a pas été assez loin sur les jeunes joueurs français qui sortent des Centres de Formation de Top 14 et de Pro D2 et qui n’ont rien. Il y avait des prêts à mettre en place qui auraient pu être intéressants. »

Régis Dumange : Les clubs qui vont monter vont souffrir

Le Président de Nevers est le père de la poule élite et même si son club est monté et s’est brillamment maintenu en Pro D2, il se sent concerné. « La poule d’accession nous avait bien préparé pour jouer en Pro D2. Avec sa suppression, je pense que les clubs qui vont monter vont souffrir. Cette poule d’accession préparait réellement à la Pro D2, alors que là, revenir à un système régional, où il n’y aura pas besoin d’un effectif aussi fort pour jouer les premières places, ce sera vraiment difficile en Pro D2. Il faudra alors faire des efforts considérables et, quand on voit la date à laquelle le championnat se termine, les clubs n’auront pas le temps de se préparer pour attaquer la Pro D2. » Moins de budget, moins de joueurs, la marche sera encore plus grande à franchir pour jouer en Pro D2 où il faut un effectif de trente joueurs et au minimum 4 M€ de budget, sans les droits de la Ligue et de la télé. 

Faire payer les droits télé

« Il y avait la place pour faire une Poule Elite en aidant financièrement les clubs d’élites pour qu’il n’y ait pas de soucis de budget. » L’une des pistes proposée par le Président Nivernais, c’était de faire payer des droits télés au diffuseur de la Poule Elite, comme en Top 14 ou en Pro D2. Des droits qui auraient pu permettre de reverser de l’ordre de 300 ou 400 000 euros à chaque club. Car pour lui, la suppression de la Poule Elite ne va pas amener plus de vertu : « On repart dans un système où la perversité va continuer. Refaire marche arrière et revenir sur quatre poules de régions, ça ne préparera pas à la Pro D2. »

Pas préparés à jouer de gros matchs

Régis Dumange, échaudé par plusieurs échecs, avait milité pour la Poule Elite qui offrirait des matchs plus équilibrés, entre les prétendants à la montée. « L’année, où on est passé à la trappe contre Lille, c’était l’année où on n’avait perdu qu’une mi-temps, dans toute la saison. On se ramasse sur le dernier match, alors qu’on avait fait une saison fantastique. On s’est aperçu, que tout compte fait, on n’était pas préparé à jouer de gros matchs. Alors que l’année dernière, les matchs contre Aix, Bourg-en-Bresse, Tarbes, etc…, c’était d’un tout autre niveau et ça nous apportait autre chose que de passer soixante points tous les dimanches... »

Jean-Jacques Lasserre