TPR : Le point avant Romans

Tarbes pour valider et confirmer

Les Tarbais se doivent de continuer à valider les efforts fournis à l’entraînement où, depuis un mois, ils en bavent de l’avis de tous. Mais sur terrain, ça paye et ils ont tiré, à Aubenas et contre Aix, les dividendes de ce rude travail. Les joueurs doivent tirer les enseignements du succès contre le leader, qui venait pourtant chercher sa qualification à Trélut. Un match qui s’est gagné à l’envie, à l’engagement dans le combat, au terme d’un pressing constant de la première à la dernière seconde. Pourtant l’enjeu était important pour Aix, qui était averti que le match serait un long combat, encore plus dur que celui mené contre Albi. La motivation était donc là mais celle du Stado, bien que sans enjeu important, a été plus forte. Les Tarbais devront en tirer les enseignements face à une équipe qui n’a plus rien à perdre si ce n’est la fierté. Les rôles seront cette fois inversés.

Aubenas aussi dur qu’Aix

Contrairement à ce que beaucoup pensent, les Tarbais ont dû aller au bout de l’engagement pour gagner à Aubenas. Et c’est peut-être là, que s’est fondée la victoire contre Aix. Après des joueurs, Yannick Vignette confirme : « Aubenas, en intensité, ça claquait, c’était dur. Ils se sont filés et ils ont tout fait pour nous battre chez eux. Ce n’est pas notre faute, si leur buteur a raté 12 points au pied en première mi-temps. » La chance fait aussi partie du rugby car si Massip n’avait pas raté trois tirs face aux poteaux, le sort du match contre Aix aurait pu être changé. Mais les Tarbais y sont aussi pour quelque chose. Car tenter des pénalités du centre du terrain au lieu de tenter des pénaltouches, pour enclencher un ballon porté, démontrent que les Provençaux étaient fébriles et doutaient. Aux Tarbais de rééditer les mêmes prestations en terme d’envie et d’intensité et le succès à Romans ne devrait pas être loin.

La renaissance de Jean-Baptiste Claverie

L’ouvreur, accueilli l’an passé comme un Messie, était devenu cette année la cible de pseudos supporters qui n’hésitaient pas à le critiquer plus ou moins ouvertement et même à le siffler depuis les tribunes. Son efficacité aux tirs au but avait chuté et son jeu était décrié. Son poste à l’ouverture avait été même menacé et il avait été replacé à l’arrière pendant deux ou trois matchs. Pourtant Jean-Baptiste Claverie était reconnu par ses pairs comme un demi-d’ouverture de qualité qui avait conduit Vannes en Pro D2, notamment par ses trois drops en demi-finale. Le meilleur buteur de Fédérale, menait aussi le jeu d’une équipe qui n’était pas réputée pour fermer le jeu, bien au contraire. Contre Aix, Jean-Bâ pour ses coéquipiers, a dominé son vis à vis Régis Lespinasse* dans la conduite du jeu et Massip, le meilleur buteur de la poule, dans l’exercice du tir au but. Cette renaissance s’explique par la confiance. L’ouverture au rugby, est le poste qui demande le plus de confiance. Et de la confiance découle la réussite dans le jeu au pied et dans les tirs au but, tous les ouvreurs le disent. Cette confiance, Jean-Baptiste Claverie l’a retrouvée avec l’arrivée de Yannick Vignette qui lui a confié les clés du jeu en s’appuyant sur ses qualités intrinsèques. « On essaie de jouer avec lui et autour de lui et pas à contresens de ses qualités. On essaie de jouer avec ses qualités, il en a et il l’a prouvé » confie le Manager qui a réorganisé le jeu autour de ces qualités. Une organisation mise en pratique au cours des entraînements où toute la panoplie des situations est étudiée, avec toutes les formes de jeu au pied, en fonction aussi des adversaires. » Et Jean-Baptiste Claverie entre parfaitement dans ce cadre de jeu bien défini qui s’appuie sur ses qualités naturelles. Du coup, l’ouvreur joue plus libéré et ses qualités s’expriment pleinement. La confiance est aussi revenue. Face aux poteaux, le buteur a réalisé un 100% (5/5) et a réussi deux drops sur trois tentés face à Aix. Là aussi, ce n’est pas le fruit du hasard, le drop doit être préparé par une série de jeu au ras qui met le buteur face aux poteaux à une trentaine de mètres. Et c’est aussi, ce qui est préparé aux entraînements, avec un premier drop réussi à Aubenas. « Le drop, c’est quelque chose qui rentre dans mes convictions » avoue Yannick Vignette qui, là aussi, a su tirer bénéfices des qualités de Claverie dans cet exercice.

*Régis Lespinasse est un ouvreur confirmé et reconnu, passé par Brive (2003-2005 et 2010-2011), Montpellier (2005-2008), Montauban (2008-2010), Lyon (2011-2013), Oyonnax (2013-2016) et Aix depuis 2016. Sans club en 2013, après un échec à Gloucester, il part à l’aventure en Nouvelle-Zélande et pose ses valises dans un club amateur. Repéré, il intègre le Championnat des Provinces (ITM Cup) avant de rejoindre Oyonnax en cours de saison

Retour d’Havéa dans le groupe, six roulements dans le quinze de départ

Le staff bigourdan a décidé, pour la troisième fois consécutive, de faire confiance au même groupe victorieux d’Aubenas et d’Aix. Car pour la seconde fois le groupe, malgré l’intensité du combat, est revenu sans blessé. Mais cette fois, des roulements vont être effectués au sein du groupe, notamment avec une permutation de la première ligne au complet, un roulement en seconde ligne, entre Taulava et Percival, en troisième entre Bernad et Gal et à la mêlée entre Vergallo et Bats. Le reste de l’équipe reste inchangée derrière. Le jeune Piveteau sera sur le banc, car Yannick Vignette qui l’a ’’découvert’’ ne veut pas le brûler. « Il ne faut qu’on le grille, il ne faut pas aller trop vite. Ce qu’il a fait à Aubenas, c’est bien et on a voulu l’économiser contre Aix. Il prend ses marques avec nous et on l’emmène tranquillement. » Paula Havéa, de retour de blessure, intègre le groupe comme 24ème à la place de Thibaud Paris. Adrien Domec reprend avec la B et David Dadunasvhili va se faire opérer dès mardi de son épaule. Fin de saison probable pour le Georgien qui n’était plus dans le groupe depuis Albi.

La composition

1 Duny, 2 Loncan, 3 Koberidze, 4 Lacroix (Cap.), 5 Taulava, 6 Bernad, 8 Bonnecarrère, 7 Armary, 9 Bats, 10 Claverie, 11 Rubio, 12 Vunisa, 13 Bréthous, 14 Esteves, 15 Pees

Remplaçants : 16 Laspassouse, 17 Basile, 18 Percival, 19 Gal, 20 Vergallo, 21 Piveteau, 22 Bouhedjeur, 23 Kazalikasvhili, 24 Havea

Jean-Jacques Lasserre