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Retour sur Tarbes-Albi

mercredi 21 février 2018 par Rédaction

Du côté albigeois

Les Albigeois sont restés longtemps dehors avec leurs supporters et leurs familles avant de regagner les vestiaires. Des joueurs heureux d’avoir gagné mais pas exubérants après cette quatrième victoire à l’extérieur (en comptant Aubenas, même si le match est à rejouer.)

Jérémy Wanin : « On essaie de garder beaucoup de joueurs compétitifs »

L’entraîneur des trois-quarts justifie son choix : « Nabaro au centre vient pour apporter une solution de plus parce que notre 13 habituel est blessé. Cela fait longtemps que l’on travaille aux entraînements pour le recycler d’ailier à second centre. Comme ça marchait bien, on essaie de l’installer pour la seconde partie de championnat à ce poste là. Ce qui nous permet d’avoir une doublure, sachant qu’on est assez fourni au poste d’ailier. C’est aussi un pari d’avenir pour la saison prochaine. » Pour venir à Tarbes, huit changements ont été opérés, par rapport à Bourg-en-Bresse dans le même état d’esprit : « Il y a des changement pour blessures parce qu’on a trois ou quatre joueurs qui étaient en délicatesse après Bourg-en-Bresse et on a dû faire tourner. Ensuite on essaie de faire des rotations pour garder un groupe compétitif, de trente, trente-deux joueurs, y compris les jeunes du centre de formation. L’avantage, c’est qu’on garde beaucoup de joueurs compétitifs, l’inconvénient, c’est qu’on ne joue jamais avec la même équipe qui se retrouve. Par contre, sur des postes clés, on garde en général, les mêmes hommes. »

Sans demi-de-mêlée sur le banc

Contre Tarbes, Albi avait fait le choix de sacrifier un demi-de-mêlée sur le banc. « On s’attendait à des conditions un peu plus compliquées en terme de météo. Tarbes est une équipe assez dense, plutôt bien en place sur les phases de conquêtes, que sont la touche et la mêlée, et on avait décidé de faire un six et deux avec six remplaçants devant et deux derrière. Benjamin Caminati, qui est rentré à l’arrière, est capable de jouer à l’ouverture ou à la mêlée et on l’avait fait travailler dans la semaine à ce poste. »

Mis en difficulté sur les sorties de camp

Albi, malgré tous ces changements de postes devant et derrière, reste une équipe solide devant et efficace derrière. Contre Tarbes, les Albigeois se sont montrés à leur avantage dans la continuité du jeu debout et dans les intervalles. « On travaille pour. On a essayé de se faire des passes dans la défense, parfois même un peu trop, puisqu’on a tombé des ballons, mais la ligne de trois-quarts s’est montrée à son avantage. Là où on a péché, c’est sur les sorties de camp où on a été mis en difficulté par l’équipe de Tarbes qui, elle au contraire, a réussi à revenir dans notre camp facilement avec de la longueur de pied. Nous, on a encore un peu de travail à faire dans la semaine de ce côté là. » Même si Jérémy Wanin ne conteste pas la défaite à Bourg-en-Bresse (qui a interrompu une série de six matchs invaincus), il fait remarquer : « On mérite certainement de perdre, même si on se retrouve deux fois dans l’en-but sans aplatir, en faisant des en-avant. »

« Une entame vraiment en notre faveur »

Alors que les Albigeois sont montés en régime depuis le match Aller (6 victoires, 1 nul, 2 défaites), contre (2 victoires, 6 défaites) pour Tarbes, l’entraîneur albigeois tempère : « Je n’ai pas vu une équipe tarbaise, qui restait sur une bonne dynamique, en baisse. J’ai vu, sur le visage des joueurs, qu’ils étaient très déçus parce qu’ils s’attendaient vraiment à un autre résultat. Je dirais que, depuis le match aller, les deux équipes ont élevé leur niveau de jeu dans l’ensemble. Celle qui a joué, un tout petit peu plus, a gagné le match. On a eu une entame qui a été vraiment en notre faveur, qui nous permet de marquer deux essais, assez rapidement, qui nous ont fait du bien. Après, il a fallu tenir ce match. Je vois Tarbes évoluer et je pense qu’ils ont en vue, au delà des matchs qu’ils ont à jouer, la préparation des phases finales où ils savent qu’ils vont être qualifiés et c’est, peut-être, une équipe qu’on va être amené à recroiser par la suite. »

Romain Barthélémy :

« Tarbes nous a mis en difficulté mais le score est logique »

L’ouvreur et capitaine albigeois a été le maître d’œuvre de son équipe par son coup d’œil et l’alternance de son jeu distillant des chandelles et des coups de pieds d’occupation judicieux et millimétrés. « On a pris le match par le bon bout en menant du début à la fin de la rencontre. On a vite pris le large, assez aisément et du coup, ça nous a permis de bien gérer. Tarbes nous a quand même mis en difficulté sur la fin du match. Ils auraient pu revenir sur un ballon récupéré dans leurs vingt mètres sur leur toute dernière action. Cela leur a donné une balle de match, qu’ils ont failli saisir. Cela nous a souri cette semaine alors, qu’à Bourg-en-Bresse, on a fait deux en-avant dans l’en-but. Contre Tarbes, je pense que le score est logique vu la physionomie du match. »

Patrick Toetu « Tarbes, c’est chez moi ! »

Le Néo-Zélandais de naissance, mais international Samoan, n’a pas oublié : « C’est chez moi ici. Tarbes c’est mon premier club quand je suis arrivé en France. J’ai fait 5 ou 6 ans ici, je suis content de revenir mais je ne connais plus personne, sauf Adrien Domec (rires). » ’’Pat’’, qui a joué en Top 14 avec l’UBB et Brive, est étonné du niveau de cette Poule Elite de Fédérale 1. « Des équipes comme Aix ou Tarbes, c’est du niveau de la Pro D2. Tarbes, c’est costaud devant. Heureusement, il n’y a pas eu beaucoup de mêlées » (rires).

Russlan Boukerou :

« C’est ici, que j’ai vécu ma plus belle aventure humaine. »

Le puissant seconde ligne n’a pas oublié son passage à Tarbes : « Je n’ai joué qu’un an ici mais c’était une année exceptionnelle, avec l’aventure humaine qu’on a eu. Franchement, ça m’a fait quelque chose, même si je n’y ai joué qu’un an. C’est mon club de cœur, même si c’est différent du Stade Toulousain où j’ai été formé et où j’ai débuté. C’est ici, que j’ai mes plus beaux souvenirs et où j’ai vécu ma plus belle aventure humaine. » Lui aussi a connu le Top 14 et la Pro D2 et il juge la Poule Elite : « C’est sûr que c’est beaucoup moins intense que la Pro D2 mais ça reste d’un très, très, bon niveau. Un match comme celui-là c’est, je pense, du niveau du dernier carré de Pro D2. Ce n’était pas tout à fait de la même intensité mais ça s’en rapprochait. Dans l’ensemble, c’est une poule très resserrée et il y a quand même pas mal d’engagement et ça pique de plus en plus. Contre les plus belles équipes, c’est du niveau de bas de tableau de Pro D2. » L’ex-Tarbais confirme les ambitions albigeoises : « Effectivement, on venait avec l’intention de gagner et on avait préparé ce match en conséquence, avec beaucoup de travail cette semaine. Ce n’a pas été facile, Tarbes nous a accroché tout du long. A la mi-temps, s’ils passent la pénalité, ils reviennent très près. On s’est donné un peu d’air en première mi-temps parce qu’on marque deux essais rapidement, mais jusqu’au bout, ils nous auront mis la pression. Après ça pouvait se jouer sur un dernier placage perdu, comme sur l’ailier sur la dernière action. Je trouve que Tarbes a fait un beau match avec beaucoup d’engagement. »

Romain Casals  : « J’ai tous mes amis ici »

Le talonneur retrouvait lui aussi Trélut. « C’était spécial pour moi, même si je suis content de la victoire. J’ai passé quatre ans ici et j’y étais très bien. J’ai tous mes amis ici. J’ai gardé de bons amis au club, comme Adrien (Domec), Morgan (Rubio), Max (Bats) et Lacroix, qui sont tous de très bons amis. » Des émotions qu’il a pu revivre pendant une première mi-temps passée sur le banc. « Je reviens d’une petite blessure et j’ai dû ronger un peu plus mon frein sur le banc. » L’ancien tarbais n’a pas manqué d’aller encourager ses anciens co-équipiers. « J’ai dit aux Tarbais de s’accrocher. Ils ont montré quelque chose de bien. Ce n’est plus la même équipe qu’on avait joué en début de saison. Il faut qu’ils s’accrochent et qu’ils n’oublient pas qu’ils sont en demi-finale, eux aussi. » Romain est vraiment ému et partagé sur ses sentiments : « Je suis très content d’avoir cette victoire, même si c’est contre mon ancien club. C’est toujours assez spécial, mais c’est le rugby. » Pour le talonneur aussi, tout s’est joué en début de rencontre. « On le savait. On savait très bien qu’il fallait répondre présent pendant les vingt premières minutes. On l’a très bien fait, on a pris le score et même bien pris. Mais on savait qu’ils allaient prendre un soufflon dans les vestiaires et qu’ils allaient monter en intensité en seconde mi-temps. C’est ce qu’ils ont très bien fait mais on n’a rien lâché. On a tenu le score, même si, à la fin on aurait pu faire mieux pour gagner le match plus tôt. »

Benoit Sevestre « La plus grosse mêlée de cette poule »

Le jeune pilier a lui aussi joué contre son club formateur. « C’est bizarre de revenir ici, mais c’est un plaisir car j’y ai passé de très belles années. » Mais sur le terrain, pas question de se faire des cadeaux. « On se voit après ou avant mais sur le terrain, on ne se connaît pas. » D’autant qu’Albi avait annoncé la couleur. « On était venu pour gagner et on voulait gagner. On s’attendait à une équipe très costaud et c’était le cas. C’est une équipe très solide, notamment devant et on a réussi à trouver les solutions en les déplaçant un maximum. » Au match Aller Brive avait souffert en mêlée notamment. « On a fait une équipe pour pouvoir les contrer. On savait que c’était une des plus grosses mêlées de cette poule, pour ne pas dire la plus grosse. Du coup, on a beaucoup travaillé pour essayer de les contrer. »

Côté tarbais

Côté tarbais, c’est plutôt la soupe à la grimace et les consignes présidentielles étaient de faire profil bas et de ne pas s’épancher dans la presse. Jean-Paul Gerbet, Yannick Vignette, Nicolas Escouteloup et Mickaël Etcheverria, essaient de débriefer à chaud cette quatrième défaite à domicile. La seconde consécutive depuis l’arrivée du nouveau manager sportif, qui semble dubitatif et ne comprend pas comment les Tarbais n’ont pas pu se sublimer en début de rencontre. Au contraire, c’est Albi qui a pris le jeu à son compte pour inscrire un premier essai en moins de cinq minutes de jeu.

Yannick Vignette : « On n’a pas du tout fait le job en première période. »

Le nouveau manager corrobore : « Clairement, on est mal rentré dans le match. En première mi-temps, on n’a fait que subir, on les a regardés jouer. On n’a mis aucune agressivité sur les montées défensives et on les a laissés prendre le score. C’est ce qu’on a déploré à la mi-temps et on a essayé de rectifier et c’était beaucoup mieux en deuxième période. » Ce qui laisse beaucoup de regrets : « La deuxième mi-temps est à notre avantage alors que la première était largement à leur avantage. On vient échouer à six points mais c’est mérité pour Albi car nous, on n’a pas fait ce qu’il fallait. » Les deux équipes se sont neutralisés sur leurs points forts qu’étaient la mêlée pour Tarbes et la touche et les ballons portés pour Albi. « Le match s’est joué sur un peu plus de maîtrise. Albi est une équipe un peu mieux rodée que la nôtre à l’heure actuelle. Ils ont mieux maîtrisé les temps où ils avaient le ballon. Ils ont su nous mettre en difficulté sur des choses simples mais bien organisées de leur part. Et nous, encore une fois, on leur a permis de s’organiser facilement dans la mesure, où on n’a pas du tout fait le job en première période. » Un comportement inexplicable, à ce niveau, alors que c’est l’essence même du rugby. « C’est décevant parce que ça ne correspond pas à l’ADN du Stado habituel, avec de l’agressivité. C’est un visage que je souhaite ne plus jamais voir. »

Nicolas Gal « On n’a pas su couper la vie du ballon »

Nicolas Gal, qui a assisté à la première mi-temps depuis le banc des remplaçants, pointe le manque d’agressivité en début de rencontre. « Quand on joue une équipe comme ça, sans monter défensivement et sans stopper la vie du ballon, on n’arrive pas à gagner ce type de match. On fait une seconde mi-temps assez correcte qui nous permet de refaire notre retard, mais quand on court après le score, c’est plus difficile. » Le jeune troisième ligne ne jugeait pas cette équipe albigeoise imprenable : « Je ne sais pas si c’est la meilleure, mais c’est solide, ils se déplacent bien. Le problème, c’est que quand ils sont dans l’avancée, ils continuent d’avancer et nous, on n’a pas su couper la vie du ballon. Et, après, on prend des essais et on prend des pénalités. »

Mickaël Lacroix : « Il ne nous manque pas grand chose à la fin »

L’ex-seconde ligne auscitain qui, d’habitude n’aime pas s’exprimer après une défaite, livre son analyse : « Albi, pour moi, a fait le match parfait à l’extérieur. Ils ont été plus pragmatiques que nous. En première mi-temps, ils ont su porter le ballon et nous, on a été un peu laxiste en défense, ce qui les a mis dans l’avancée. Après, ils marquent cet essai, un peu casquette, sur une chandelle. En deuxième mi-temps, on remet la main sur le ballon et on met notre jeu en place et ça va mieux. Il ne nous manque pas grand chose à la fin. Je crois qu’on loupe huit points au pied, mais c’est comme ça. » Mickaël Lacroix reste tout de même confiant : « On est quand même sur la bonne voie et il faut continuer à travailler pour préparer les phases finales. On a eu deux gros matchs contre Bourg-en-Bresse et Albi et on sait exactement où on en est et ce qu’il faut qu’on travaille pour rivaliser avec ces équipes du haut de tableaux dans deux mois et demi. » Deux équipes qui seront les futurs adversaires sur la route de la montée en Pro D2.

 

Jean-Jacques Lasserre