Rugby : Poule d’accession Fédérale

Une sixième journée décisive

La configuration de cette poule d’Accession, qui réunit les meilleurs clubs de Fédérale 1, offre tous les week-ends des chocs décisifs qui influent directement sur le futur classement final. Ce sera encore le cas avec Aix-Auch et Tarbes-Massy, deux matchs qui seront déterminants pour la montée en fin de saison. Tarbes risque gros et joue déjà ses maigres chances de qualification sur cette rencontre. Auch se rend sans pression à Aix qui doit se reprendre après sa chute à Nevers, sous peine de voir s’échapper son rival numéro un, qui se rend à Saint-Nazaire*. De leurs côtés les outsiders se départageront entre eux avec les rencontres Romans-Chambéry et Aubenas-Limoges. Bourg-en-Bresse est exempt.

*Après la démission de Karl Misse le 7 octobre, de la Présidence du club, les membres du Conseil d’Administration du SNR, ont décidé de continuer en poule d’accession, après avoir reçu des assurances de soutien par la Ville.

Tarbes-Massy, samedi à 13h30 à Trélut

Le même horaire inhabituel que la semaine dernière pour cause de retransmission TV. La diffusion de Auch-Tarbes par l’Equipe 21 a attiré au total près de 250 000 téléspectateurs. Une première réussie pour cette petite chaine avec 1,5 % de part de marché contre son record de 2,3% de juillet dernier, avec la diffusion de la finale de l’Euro de football U19 France-Italie, remportée 4-0 par les jeunes Français.

Réserves à 15h30

Arrêter d’urgence l’hémorragie

Le TPR doit d’urgence arrêter l’hémorragie et mettre un terme à une série de trois défaites consécutives pour préserver ses dernières chances de remontée en Pro D2. De plus une quatrième défaite, la seconde sur sa pelouse, engendrerait le doute et la sinistrose au sein du groupe et du club. La montée directe, qui n’a jamais été envisagée compte tenu de la reconstruction de l’effectif, est définitivement compromise et devrait se jouer entre Aix et Nevers, voire Massy s’il s’impose à Trélut. Le TPR peut encore espérer se qualifier pour les phases finales, s’il bat Massy, un concurrent direct à la qualification. Les Franciliens, qui comptent un match de moins, devancent les Tarbais de trois points au classement. Pour l’instant Tarbes occupe la septième place juste devant Aubenas qui compte un match de moins.

Les Tarbais sous pression

Toute la pression est donc sur les Tarbais qui se retrouvent le couteau sous la gorge après seulement cinq journées. Mais plus que les défaites, c’est la manière qui interpelle. Le TPR avait pourtant débuté de la meilleure des manières par deux victoires. Une à Saint-Nazaire, contre l’équipe la faible de la poule et l’autre contre un des outsiders Aubenas, avec un bonus offensif chanceux à la clé. Puis la mécanique s’est grippée après l’heure de jeu à Limoges avec une défaite 26-21 alors que les Tarbais dominaient 0-15 à la pause. Les Bigourdans ont rendu la même copie huit jours plus tard contre Nevers avec une domination en première mi-temps 17-3 et une nouvelle défaite 18-23. La troisième défaite, contre le « cousin ennemi » gersois, est à la fois traumatisante par le scénario et humiliante par le score 33-10 devant les caméras de télévision. Dominateurs et monopolisant le ballon pendant une demi-heure les Bigourdans se sont ensuite fait transpercer à trois reprises. Une nouvelle fois, on pourra arguer que l’indiscipline a coûter très cher au TPR mais dans l’ensemble les joueurs ne se sont pas montrés aussi solidaires que leurs adversaires. Les Tarbais devront chercher au plus profond d’eux-mêmes les ressources pour réagir face à un adversaire de taille. Les deux clubs se connaissent bien pour s’être affrontés plusieurs fois en Pro D2 même si Massy n’a jamais réussi à se maintenir. Côté tarbais, Koberidze, Casals, Domolaïlaï, Antonescu, Collet, Vergallo, Laharrague, Rubio et Domec, étaient présents lors de la saison 2014-2015 tout comme Denoyelle, Chauveau, Guedourri, Dessassis, Prier, Coudol, Ratinaud, Rodrigues, Mendes et Girard du côté massicois. Les Tarbais qui s’étaient largement imposés 26-7 en 2012 ont souffert en 2015 pour l’emporter 29-26.

Massy sur le podium malgré un match de moins

Malgré un match de moins Massy, 14 points (3 victoires, 1 défaite, 2 bonus), occupe la troisième place à égalité avec le surprenant Limoges et Bourg-en-Bresse, qui comptent un match de plus derrière Nevers 17 points (4 victoires, 1 défaite, 1 bonus) et Aix 15 points (3 victoires, 1 défaite, 3 bonus). Massy a débuté en fanfare en s’imposant à Auch 14-21. Exempt de la deuxième journée, Massy a dominé Chambéry lors de la troisième avant de tomber la journée suivante à Bourg-en-Bresse 25-15. Massy s’est relancé après la trêve avec une victoire bonifiée sur Romans 24-3. C’est donc un sacré client qui vient à Trélut sans complexe, si on se réfère à la référence gersoise. En quatre rencontres, Massy a inscrit onze essais et en a encaissé 5, alors que les Tarbais ont marqué neuf essais, dont un de pénalité, et en ont pris dix ! Malgré une vingtaine de départs, Massy a su s’appuyer sur un noyau d’anciens et sur ses jeunes, pour réussir un excellent début de saison. Une équipe vaillante, dynamique et très mobile qui devrait, à l’instar d’Auch, s’appuyer sur une grosse défense et jouer très vite pour prendre de vitesse les Tarbais qui ont montré leurs limites samedi dernier.

Un groupe très jeune

En quatre matchs, Didier Faugeron a utilisé trente joueurs dont cinq, l’ailier Dumas, l’ouvreur Grimoldby, le numéro huit Gorciolia, le talonneur Dunoyelle et le capitaine Desassis, étaient dans chaque quinze de départ. Les autres joueurs les plus utilisés sont le centre-ailier Leota, le centre Delage, le demi-de-mêlée Coudol, le troisième ligne Ancely et la seconde ligne Kbaier-Cazac, qui ont débuté à trois reprises. Les arrières Girard et Mallet, l’ailier Mendes, le centre Sella et les piliers Stragiotti et Chellat, ont commencé deux fois. Le demi-de-mêlée Prier, le troisième ligne Pleindoux, la seconde ligne Chauveau-Maréchal, le pilier El Ansari ,ont débuté une seule fois mais sont souvent inscrits sur les feuilles de matchs. L’ailier Etien, le talonneur Dobson, les piliers Abraham et Soave, n’ont joué que lors du dernier match, pour pallier à des blessures. Un groupe très jeune avec dix-huit joueurs de moins de 25 ans, deux de 26 ans, trois de 27 ans, deux de 28 ans, deux de 29 ans et deux de 30 ans. Le plus âgé Coudol a 33 ans ! Une équipe qui possède une belle ligne de trois-quarts Girard (25 ans, 1,87 m, 86 kg), Dumas (23 ans, 1,77 m, 80 kg), Sella (23 ans 1,81 m, 91 kg), Ratinaud (28 ans, 1,85 m, 94 kg), Leota (29 ans, 1,80 m, 94 kg), une excellente paire de demis Grimoldby (22 ans, 1,80 m, 84 kg), Coudol (33 ans, 1,73 m, 74 kg), une très bonne troisième ligne Ancely (23 ans, 1,93 m, 102 kg), Gorcioala (28 ans, 1,92 m, 110kg), Desassis (27 ans, 1,83 m, 93 kg), une seconde ligne de taille avec Kbaier (24 ans, 2,12 m, 120 kg) et Cazac (25 ans, 1,96 m, 118 kg), une belle première ligne Currie (26 ans, 1,83 m, 113 kg), Denoyelle (30 ans, 1,76 m, 104 kg), Chellat (26 ans, 1,80 m, 115 kg). Plus un banc de qualité avec Delhommel (20 ans, 1,81 m, 100 kg), Chauveau (24 ans, 1,95 m, 118 kg), Maréchal (30 ans, 1,93 m, 111 kg), Pleindoux (27 ans, 1,89 m, 110 kg), Mendes (23 ans, 1,74 m, 74 kg), Prier (25 ans, 1,69 m, 78 kg), Delage (25 ans, 1,80 m, 90 kg), Mallet (23 ans, 1,81 m, 90 kg), Oleon (27 ans, 1,73 m, 108 kg), Straggiotti (23 ans, 1,78 m, 136 kg), El Ansari (19 ans, 1,88 m, 120 kg), Dobson (29 ans, 1,83 m, 109 kg) et les jeunes piliers Abraham (21 ans, 1,85 m, 109 kg) et Soave (20 ans, 1,80 m, 100 kg), qui ont tenu le choc contre Romans.

Massy a fait le ménage à l’inter-saison

Massy, managé par Didier Faugeron, a raté de peu la remontée immédiate en s’inclinant en demi-finale contre Vannes, (après avoir battu Nevers en Barrage) et en a profité pour faire le ménage en écartant, après douze saisons, l’entraîneur des avants Victor Didebulidze (remplacé par Benoït Larousse de Bobigny 93) et en se séparant de vingt joueurs. Pour pallier à tous ces départs le club n’a effectué que neuf recrutements dont cinq devant. Le pilier montalbanais Sofiane Chellat (26 ans, 1,80 m 115 kg), le pilier anglais James Currie (26 ans, 1,83 m, 113 kg), le pilier du Stade Français Adrien Oléon (27 ans, 1,73 m, 108 kg), le pilier Espoir de Béziers Luigi Stragiotti (23 ans, 1,78 m, 136 kg), le seconde ligne de Valence d’Agen Mohamed Kbaier (23 ans, 2,12 m, 120 kg) et les 3èmes ligne de Valence d’Agen, Andreï Gorcioaia (28 ans, 1,92 m, 110 kg) et d’Aubenas Jordi Pleindoux (27 ans, 1,89 m, 110 kg), le demi-de-mêlée Espoir du Stade Français Quentin Dauvergne (20 ans, 1,67 m, 69 kg) et l’ouvreur Espoir d’Albi Vincent Mallet (23 ans, 1,81 m, 90 kg). Pour le reste Didier Faugeron s’appuie un noyau de bons joueurs qui ont connu la Pro D2, il y a deux ans (cf plus haut), des recrues conservées comme le Sud-Africain Robson, l’ex-Tarbais Cazac, l’ex-Aurillacois Maréchal, l’ex-Bayonnais Ancely, l’ex-Briviste Delage, l’ex-Biarrot Sella, l’ex-Parisien Dumas, l’ex-Montois Leota et l’ex-Harlequin international U 18 anglais Grimoldby. Pour compléter son groupe où figure Etien, formé au club, Didier Faugeron fait confiance à onze jeunes de son Centre de Formation : Soave, El Ansari, Abraham, Delhommel, Azagoh, Woki, Danton, David, Iraguha, N’Gandebe et Rabut, dont quatre ont déjà joué. Un des meilleurs Centres de Formation qui a sorti des dizaines d’internationaux comme Matthieu Bastareaud, Jimmy Marlu, Grégory Lamboley, Arnaud Marchois, Romain Millo-Chlusky, Yacouba Camara et de grands joueurs comme Alexandre Bias, Arthur Cestaro, Emmanuel Felsina, Arthur Joly et surtout Macalou.

Arbitrage

Rémy De L’Isle (Lyonnais), 28 ans, a été désigné pour arbitrer ce duel entre deux des favoris de la poule. Meilleur jeune arbitre 2011 à 23 ans, il est médecin dans la vie. Ancien trois-quart centre, sorti de l’Ecole de rugby du LOU, il a privilégié ses études de médecine et s’est lancé dans l’arbitrage pour garder un lien avec le terrain. Il fait partie des « Arbitres Espoirs Nationaux » qui officient comme 4ème ou 5ème arbitre en Top 14 et comme arbitre de touche en Pro D2. Ce sera son troisième match en Poule d’Accession après Aix-Limoges (4ème journée) et Nevers-Chambéry (1ère journée).

Jean-Jacques Lasserre