Tarbes-Aurillac vendredi à 19h00

Bonus perdu à cause d’un essai très contestable

Le TPR a cédé, sans ramener le moindre point, de Biarritz. Une première depuis la 8ème journée et le déplacement à Lyon. Les Tarbais ont enchainé douze rencontres, dont six à l’extérieur, où ils ont pris des points à chaque match. Mais, si sur plusieurs de ces matchs, le TPR pouvait avoir des regrets, car la victoire lui échappait dans les toutes dernières minutes, là les Tarbais n’ont jamais fait illusion. Les Biarrots ont dominé physiquement et tactiquement des Bigourdans qui n’ont pas su s’adapter aux bourrasques de pluie et de vent. Ils se sont inclinés sur trois essais à zéro passe, dont deux marqués, en infériorité numérique, par un Lucu qui marchait sur l’eau. Le troisième essai aurait dû être invalidé pour un placage à l’épaule (signalé par l’arbitre de touche) de Borotu, qui était en plus hors-jeu. Cet essai transformé portait le score à 20-3 et privait les Tarbais du bonus offensif sur l’essai de Giudicelli.

Un match doublement capital

Pour les Tarbais, qui luttent pour le maintien sportif, une victoire est impérative, pour rien regretter en attendant la décision du CNOSF* et un éventuel recours au TAS, en cas de décision défavorable. Désormais les Tarbais, avec 32 points, se retrouvent en position de premier relégable à deux points de Dax (34 points) et à quatre points de Carcassonne (36 points) et devancent Aix de six points (26 points). Le hasard du calendrier fait bien les choses car tous ses rivaux se déplacent et cette rencontre est capitale. Le TPR en gagnant contre Aurillac repasserait devant Dax qui se rend à Lyon et reviendrait à hauteur de Carcassonne si celui-ci revenait bredouille de Montauban et distancerait Aix qui se rend à Bayonne. La tâche ne sera pas aisée car Aurillac est une équipe redoutable, qui commet peu de fautes (37 pénalités encaissées) avec un gros pack (9 essais de pénalité), une paire de demis très expérimentée (Boisset-Petitjean), un buteur hors-pair (251 points), une attaque de feu (48 essais) et un jeu très léché. De plus les Cantalous viendront en pleine confiance après leur nette et claire victoire contre Bayonne. Mais les Tarbais préfèrent les ’’gros’’. Le second Bayonne (19-10), le troisième Béziers (19-10), le cinquième Perpignan (18-16), le finaliste Mont-de-Marsan (33-13), le gros budget Biarritz (22-13), ont chuté. Seul Albi, sur un essai en contre en toute fin de match, s’y est imposé contre le cours du jeu (12-16), tout comme les seconds couteaux Carcassonne, Bourgoin et Narbonne. De plus les Tarbais seront doublement revanchards. D’abord à cause de leur défaite à Aguilera où ils ont à se racheter de leur petite prestation au niveau de la conquête et du jeu au pied. Malmenés en mêlée, ils devront se reprendre face à Aurillac qui a dominé Bayonne dans ce secteur. Ensuite par rapport à la correction du match Aller 39-14 et cinq essais à deux... Aurillac a tout de même un défaut, c’est sa défense (48 essais encaissés)... Mais qu’en sera-t-il de la solidarité et de la sérénité de ce groupe dont certains médias locaux et spécialisés se régalent de diffuser des désaffections chaque semaine...

*Une décision non rendue à l’heure où nous écrivions cet article (Mercredi 9 mars 20 h)

Pour les Aurillacois, qui visent une demi-finale à domicile, vaincre en Bigorre serait un pas important. Lyon 86 points (19 victoires, 10 bonus) est intouchable et jouera l’an prochain en Top 14. Bayonne, deuxième avec 64 points (14 victoires, 1 nul, 6 bonus) est bien placé pour disputer la première demi-finale à domicile. Béziers troisième avec 56 points (12 victoires, 1 nul, 6 bonus), Aurillac quatrième avec 55 points (12 victoires, 7 bonus), Perpignan cinquième avec 54 points (11 victoires, 1 nul, 8 bonus) sont candidats à la seconde demi-finale à domicile. Colomiers sixième avec 52 points (10 victoires, 3 nuls, 6 bonus) et Albi, septième avec 51 points (11 victoires, 2 nuls, 3 bonus) sont les autres candidats crédibles aux demi-finales. Une victoire permettrait à Aurillac de rester au contact de Béziers qui reçoit Colomiers, de distancer Perpignan qui se rend à Mont-de-Marsan et d’éviter le retour d’Albi qui accueille Bourgoin. Les Cantalous seront donc motivés pour faire un coup en Bigorre comme l’a fait son rival Albi. Ce serait aussi prendre des points par rapport à leurs rivaux Béziers et Perpignan qui ont lâché 3 et 4 points à Trélut.

Aurillac retrouve son jeu

Aurillac qui reste sur un beau succès contre Bayonne (23-10) et sur une large victoire bonifiée contre Narbonne (45-7) semble avoir retrouvé son envie et ses jambes du début de saison, si on fait exception du match bradé à Lyon (38-3). La lourde défaite surprise à Aix (30-16) a, semble-t-il servi de détonateur. Après un beau début de saison, dauphin de Lyon jusqu’à la 12ème journée, Aurillac occupe aujourd’hui la 4ème place avec 55 points (12 victoires, 7 bonus, dont 4 offensif). Sur ses douze victoires Aurillac, (qui est la seule équipe invaincue à domicile avec Lyon) en a obtenu dix contre Colomiers (40-10), Tarbes (39-14), Lyon (23-21), Dax (29-15), Aix (30-17), Albi (15-13) , Mont-de-Marsan (29-15), Béziers (24-10), Narbonne (45-7), Bayonne 23-10 et deux à l’extérieur à Biarritz (25-28) et à Montauban (5-31). Après ces deux victoires consécutives, le SACA (Stade Aurillacois Cantal-Auvergne) ne s’est plus imposé à l’extérieur depuis la 3ème journée. Il s’est incliné neuf fois en déplacement à Narbonne (32-30), à Béziers (54-40), à Bourgoin (25-22), à Perpignan (34-19), à Carcassonne (24-3), à Bayonne (13-10), à Colomiers (21-3), à Aix (30-16) et à Lyon (38-3).

Arbitrage

Mathieu Noirot 34 ans, (Languedoc), va diriger sa huitième rencontre de la saison (Bourgoin-Bayonne, Mont-de-Marsan-Montauban, Aix-Bayonne, Perpignan-Colomiers, Biarritz-Lyon) et pour la seconde fois Aurillac qu’il a arbitré contre Dax. Si le Languedocien n’a pas encore sifflé le TPR cette saison, les Tarbais le connaissent bien. L’an passé, il les a dirigés à trois reprises à Albi (19-6), à Agen (31-9), et à Mont-de-Marsan (47-19). Un match où les Bigourdans avaient pris 7 essais, dont 3 sur deux cartons jaune consécutifs (47ème et 50ème) à Casals et Costa-Repetto. Il y a deux ans, il a arbitré le TPR deux fois à Trélut contre Colomiers (20-15) et contre Mont-de-Marsan (29-25). Il y a trois saisons, c’était à Oyonnax (21-18) où les Tarbais avaient perdu à la dernière minute sur pénalité.

La continuité, la force d’Aurillac

Ce qui frappe à Aurillac, malgré un budget modeste de 4 M€, c’est la continuité des résultats malgré le départ de ses meilleurs joueurs à chaque inter-saison. La seule exception, c’est Maxime Petitjean qui a su résister à diverses sirènes pour rester fidèle au club de ses débuts après une petite escapade en Top 14. La force d’Aurillac, c’est la longévité de son Président Christian Millette, qui est à la barre depuis 24 ans et de son staff qui reste en poste quels que soient les résultats. Thierry Peuchlestrade, qui entraîne l’équipe depuis plus de dix ans, a succédé à son oncle... La seule exception est Pierre-Henry Broncan qui n’est resté que deux saisons, alors que son successeur Jérémy Davidson, après quatre années, vient de signer pour un nouveau bail de 5 ans ! De quoi construire un club solide et d’avoir une continuité et une philosophie de jeu, qui permettent d’avoir des résultats intéressants, malgré un des plus petits budgets de Pro D2. Une continuité de management qui permet de fidéliser, outre Petijean, des joueurs de qualité comme Mc Phee, Kemp, Boisset... Cette année, le Stade a perdu huit joueurs dont Lajarrije, Maréchal, Mc Allister, Ratu, Tokula et Tokotu’u... Comme à son habitude Aurillac a privilégié l’arrivée de jeunes prometteurs (Delli, Ostberg, Corbex, Lilomaiava, Luatua, Sharashidze) et de joueurs méconnus (Alves), qui se fondent dans le moule.

L’effectif est de grande qualité avec Mc Phee, Aubanell, Conor Gaston, Valentin, Jeudy, Sharikadze, Cassan, Kemp, Petitjean, Renaud, Boisset, Adriaanse, Nanette, Lescure, Maninoa, Nouhaillaguet, Briatte, Vialle, Maituku, Roussel, Datunashvili, Granouillet, Hézard, Escur, Fabro, Fournier, Taukeiaho, Katiasvhili, Catanzano, Pelissié, Leiataua... Aurillac présente la particularité de pouvoir présenter une équipe type composée de joueurs qui jouent ensemble depuis au moins une saison.

Confrontations antérieures

En vingt trois confrontations, Aurillac s’est imposé quatre fois à Trélut et Tarbes a été gagner trois fois à Jean Alric.

Tarbes-Aurillac : 25-15 (Décembre 2014)

Tarbes-Aurillac : 43-14 (Novembre 2013)

Tarbes-Aurillac : 15-9 (Janvier 2013)

Tarbes-Aurillac : 11-12 (Janvier 2012)

Tarbes-Aurillac : 28-21 (Décembre 2010)

Tarbes-Aurillac : 11-13 (Novembre 2009)

Tarbes-Aurillac : 15-16 (Septembre 2008)

Tarbes-Aurillac : 13-7 (Mars 2008)

Tarbes-Aurillac : 23-19 (Novembre 2005)

Tarbes-Aurillac : 17-20 (Septembre 2004)

Tarbes-Aurillac : 31-18 (Juin 2004)

Statistiques

Attaque

Aurillac : 504 points

Tarbes : 404 points

Essais marqués

Aurillac : 48 essais

Tarbes : 34 essais

Pénalités marquées

Aurillac : 55 pénalités

Tarbes : 53 pénalités

Drops marqués

Aurillac : 3 drops

Tarbes : 0

Défense

Aurillac : 433 points

Tarbes : 446 points

Essais encaissés

Aurillac : 48 essais

Tarbes : 35 essais

Pénalités encaissées

Aurillac : 37 pénalités

Tarbes : 60 pénalités

Drops encaissés

Aurillac : 1 drop

Tarbes : 1 drop

Cartons

Aurillac : 22 cartons

Tarbes : 23 cartons

Réalisateurs

Aurillac : Petitjean : 251 points (1 essai, 53 pénalités, 39 transformations 3 drops), Mc Phee : 12 points (2 essais, 1transformations), Renaud : 8 points (2 pénalités, 1 transformation)

Tarbes : Poet : 171 points (2 essais, 43 pénalités, 19 transformations), Smit : 38 points (1 essai, 9 pénalités, 3 transformations), Laharrague : 12 points (4 pénalités), Roussarie : 19 points (5 pénalités, 2 transformations), Cros : 10 points (1 essai, 1 pénalité, 1 transformation), Tranier : 3 points (1 pénalité)

Marqueurs

Aurillac : De pénalité (9 essais), Valentin, Lilomaiava, Nouhaillaguet, Cassan (4 essais), Maninoa (4 essais), Luatua, Briatte, Granouillet, McPhee, Kemp (2 essais), Hezard, Gaston, Pélissié, Nanette, Alves, Petitjean, Escur, Roussel (1 essai)

Tarbes : Costa-Repetto, de pénalité, (4 essais), Giudicelli, Vergallo, Rubio, Manu, Poet, Lamotte, (2 essais), Béziat, Demaï-Hamecher, Veau, Cros, Nemsadze, Garrault, Cocagi, Grobler, Collet, Smit, Casals, Lockley, Tranier (1 essai)

Jean-Jacques Lasserre