TGB : Entretien avec François Gomez

Le point sur le recrutement

Le nom de l’internationale sénégalaise Mame-Marie Sy-Diop circule depuis plusieurs semaines dans les coulisses du TGB pour remplacer la Russe Elena Antonenko. Les pourparlers, ont repris après la finale de la Coupe d’Afrique remportée par le Sénégal contre le Cameroun 81-66. Une bonne nouvelle, car les négociations avaient été rompues, même si François Gomez se montre très prudent.

La venue de Mame-Marie Sy-Diop est-elle actée ?

’’Pas du tout. On a repris contact mais on n’a pas avancé. On a repris des pourparlers avec son agent pour une éventuelle venue à Tarbes. De toute façon elle ne rentre pas de suite, elle va d’abord fêter le titre avec son équipe au Sénégal. ’’ 

Lui avez-vous déjà parlé directement ?

’’Oui, je l’ai eu au téléphone et on serait très content tous les deux de travailler ensemble mais il faut qu’on trouve un accord. ’’

C’est une question de finances ?

’’Non, ce n’est pas une question d’argent. Nous, c’est clair, on sait ce qu’on peut lui donner...’’

Donc a priori, ça lui convient ?

’’Si elle vient, c’est que ça lui convient et que ça rentre dans le moule qui nous est imposé par la Fédération avec une masse salariale bloquée.’’

Si elle vient, c’est une bonne pioche qui, en plus, est en forme après la Coupe d’Afrique...

’’Exactement ! C’est une poste 4 efficace et si on a la possibilité de la récupérer, on est content...’’

Vous êtes optimiste à combien, plus de 80% ?

’’Ouiiéé... Elle, elle n’est pas contre, son agent a été le mien, les choses se passent bien, mais on est toujours en pourparlers. On espère que ça débouche, mais on n’a aucune certitude.’’

Qu’est ce qui achoppe ?

’’Sa situation est assez particulière, son mari est ingénieur et il travaille en région parisienne. Elle a un enfant qui a un an. Il y a tout un contexte familial et professionnel à régler.’’

Une ’’perle’’ dans une botte de foin

Espérons que la situation va se débloquer favorablement parce que François Gomez avait réussi à trouver une ’’perle’’ dans une botte de foin. C’est à dire une joueuse cadre qui n’a pas joué depuis au moins une saison. Elle s’appelle Mame-Marie Sy-Diop, elle est âgée de 30 ans et possède une grosse expérience de la LFB qu’elle a découvert à Arras. Elle y est restée cinq ans avant de rejoindre Reims (2006-2009), Nantes (2009-2011) et Lyon (2011-2014). Sur ses sept dernières saisons en LFB, elle a marqué 10,75 points de moyenne (Max. 13 points/min. 8,8 points). 

Une ’’perle’’ et non une aiguille dans une botte de foin, parce que Sy-Diop est une internationale en activité qui vient de remporter ce week-end du 3 octobre la Coupe d’Afrique (AfroBasket 2015) et sa qualification directe pour les Jeux Olympiques de Rio ! C’est donc, une joueuse en pleine forme, complètement remise de sa maternité, qui pourrait débarquer en Bigorre. Mamé-Marie Diop, qui est une des joueuses majeures du Sénégal, vient de disputer les huit matchs de la compétition avec plus de 25’ de temps de jeu, avec 8,8 points de moyenne, soit un total de 70 points avec 52,8% de réussite.

Montbrison :

Un match très important à gagner

Avant d’aborder la venue de Montbrison, nous avons fait un retour sur le match de La Roche-Vendée pour aborder les cas de Najad Ouardad, qui est restée sur le banc et de Sylvie Gruszczynski qui n’a marqué que deux points.

Ouardad a joué moins de 2’, est-elle blessée ?

’’Non, c’est ma méthode pour bien faire comprendre aux gens que pour avancer il faut avoir envie et faire des efforts pour ne pas se laisser porter par de mauvaises habitudes. La petite Morgane Alvarez a répondu présent. Sans être extraordinaire, elle a été un peu plus respectueuse du jeu que j’attendais d’une meneuse.’’

Gruszczynski n’a marqué que 2 points, comment l’expliquer-vous ? Manque de prise de responsabilité aux tirs ou blocage à cause de son nouveau rôle de meneuse ?

’’Sylvie a beaucoup joué au poste 2 ces dernières saisons derrière Cousseins-Smith et Bentley. Elle a perdu l’habitude de trouver la bonne alternance entre diriger une équipe tout en étant quand même scoreur. Il y a tout ça à retrouver pour diriger et marquer mais quand Najad aura bien compris ce que j’attends d’elle, on pourra revoir Sylvie à son poste et à son niveau.’’

Avec le recul, êtes-vous toujours satisfait du comportement de l’équipe ?

’’Je suis surtout déçu. Ce qui est décevant, c’est qu’on perd sur des choses qu’on avait identifié avant le match. On manque de discipline collective. Pendant deux ou trois minutes, c’est parti un peu à vau-l’eau, avec des joueuses qui, pour le bien de l’équipe et non par égoïsme, ont essayé de sauver la patrie mais ça ne marche pas, ça ne rentre pas. Puis après, on n’a pas été bon aux lancers-francs, on a fait quelques erreurs défensives qu’on n’aurait pas dû faire car on avait arrêté une stratégie qui d’ailleurs a fonctionné à 80% . On n’a encaissé que 56 points contre 80 en moyenne pendant toute la préparation. On a fait de gros progrès défensifs et je suis très déçu de ne pas avoir pris ce match. Mais j’ai envie de voir le verre à moitié plein...’’

C’est en attaque et sur le jeu extérieur que ça se joue aussi ?

’’Oui, sincèrement, à un moment j’ai demandé de courir un peu plus pour être en rythme, mais on n’a pas su. On a manqué de jus, on n’a pas su passer la vitesse supérieure qui nous avait vraiment aidé contre Basket-Landes. On est bon quand on court mais là, on n’a pas réussi à courir. On a joué sur un faux rythme et quand on est pas dans un bon rythme, c’est plus difficile pour réussir des tirs à 3 points.

Samedi, c’est Montbrison, avec un très bon cinq majeur...

’’Oui, il y a un très bon cinq mais c’est une équipe qui monte et qui est moins bien armée que La Roche. Je pense qu’il y a un très bon cinq mais que le banc est un peu moins efficace. Il y a un très bon cinq majeur avec la Serbe, qui est aux portes de l’équipe nationale, une internationale roumaine, Duvivier qui a longtemps trainé ses guêtres en LFB, Carlier qui est un excellent poste 4, Cabaton qui a marqué 16 points... Après, c’est vrai qu’il y a moins de rotations, mais c’est une équipe qui est coachée par Corinne Benintendi, même si à cause d’une suspension, elle ne sera pas sur le banc.’’

Normalement, le banc tarbais devrait faire la différence ?

’’On a déjà la petite Nbomi qui est blessée avec une petite entorse mardi à l’entraînement et elle va nous manquer en rotation extérieure. On va avoir un peu la pression parce qu’on joue à la maison. On va avoir, je l’espère, un peu de monde pour notre premier match de Ligue 2. Il faut absolument sportivement et médiatiquement, en terme de communication, qu’on fasse un bon match.’’

C’est aussi un match piège par excellence contre un promu qui a un peu le même type de jeu, agressif en défense, avec 5 contres, 14 interceptions, et très collectif, avec 16 passes décisives, que La Roche...

’’J’ai beaucoup de respect pour cette équipe de Montbrison que je connais pour avoir coaché contre elle en NF1 et qui est Championne de France. J’ai beaucoup de respect pour Corinne Benintendi et ses joueuses. Il faudra faire un bon match pour gagner notre premier match à la maison. Mais vu nos ambitions, c’est indispensable. C’est vraiment un match qui compte. C’est le premier à la maison et il compte. Il faut le gagner !

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre