Colère et mal-être en agriculture (Communiqué de la CFDT)

Depuis des mois, la colère gronde dans nos campagnes. Elle éclate aujourd’hui.

Une mobilisation initiée en Occitanie trouve son écho dans les Hautes-Pyrénées. Certains d’entre vous sont impactés par les blocages dans vos déplacements et votre vie quotidienne. Faire un point d’information nous parait important.

Dans le prolongement des revendications débutées à l’automne dernier, que nous avions pu entrevoir avec le retournement des panneaux de nos villes et villages, les agriculteurs avaient déjà alerté sur leur mal-être : " on marche sur la tête ! "

Faute de réponses des pouvoirs publics et du gouvernement, la profession agricole va aujourd’hui plus loin pour se faire entendre.

L’Union Départementale CFDT des Hautes-Pyrénées et le Syndicat Général Agroalimentaire CFDT 65 sont allés le 25 janvier à la rencontre des agriculteurs sur les barrages, organisés en intersyndicale agricole, afin d’écouter leurs difficultés et revendications, qui portent sur :

L’augmentation continue des charges

La hausse du coût de l’énergie, de l’électricité, la baisse annoncée de l’avantage fiscal du gouvernement sur le Gazole Non Routier, la future hausse de la redevance eau pour les agences de bassin ... pèsent fortement sur l’économie des exploitations.

Une concurrence déloyale

L’import de denrées alimentaires issues d’autres pays, y compris en Europe, soumis à des réglementations moins exigeantes, constitue une concurrence qui va à l’encontre des principes de transparence que la loi Egalim impose.

Un excès de normes et d’administratif

La profession est écrasée par un "mille-feuille" de règles et de normes, sans cesse modifiées, se cumulant, voire se contredisant parfois .... vécu comme une remise en cause permanente des pratiques agricoles et du métier d’agriculteur.

Pourtant l’ensemble des engagements des agriculteurs dans le respect des réglementations nationales et européennes, leur rôle dans la protection de l’environnement et de la biodiversité, dans l’entretien des paysages et la production d’une alimentation de qualité ... ne se traduisent pas dans les prix payés aux producteurs.

Les agriculteurs souhaitent que leur travail soit mieux respecté et reconnu, pour pouvoir vivre décemment de leur métier.

L’enjeu est plus large, à l’heure où le renouvellement des générations est problématique, avec un vieillissement de la moyenne d’âge des exploitants agricoles, dans les Hautes-Pyrénées comme ailleurs. Il s’agit de donner des perspectives d’avenir aux jeunes agriculteurs.

Il en va de même pour les salariés en agriculture. L’Occitanie est la seconde région française employeur de main d’œuvre salariée : lorsque l’agriculture va mal, le marché du travail des salariés permanents ou saisonniers est impacté, comme l’ensemble de l’économie de nos territoires ruraux.