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Communiqué de l’Association de Sauvegarde de l’Hôpital et de la Santé des Hautes-Pyrénées

samedi 25 février 2023 par Rédaction

Mardi 21 février, une réunion publique a été organisée à Aureilhan par l’Association de Sauvegarde de l’Hôpital et de la Santé des Hautes-Pyrénées.

Une centaine de personnes se sont ainsi retrouvées dans la salle Albert d’Ozon qui avait fait le plein pour évoquer le sujet ô combien d’actualité de la santé publique et, plus précisément, du projet d’hôpital unique à Lanne qui est censé se substituer aux hôpitaux de Tarbes et de Lourdes.

L’association qui compte désormais 280 membres est adhérente de la Coordination Nationale de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité (http://coordination-defense-sante.org/) avait invité élus locaux et citoyens à cette première réunion publique.

Elle s’était assigné un objectif principal pour l’occasion. Face au déficit flagrant d’informations sur la teneur exacte et les conséquences de ce projet d’hôpital unique : contribuer à ce que les populations s’emparent d’un sujet qui les concerne au premier chef, celui de l’organisation du système de soins hospitaliers dans notre département.

En effet, le projet que porte l’Agence Régionale de Santé et nombre d’élu.e.s locaux va engager la santé et l’organisation du système de soins des habitants du département pour des décennies.

Or, un constat s’impose lors des nombreuses rencontres que nous avons eues avec la population à l’occasion de différentes initiatives que nous avons organisées (rencontres sur les marchés, devant les hôpitaux de Tarbes et Lourdes) : un véritable DEFICIT DEMOCRATIQUE et une réelle absence de débat public.

S’il en était besoin, les 17 000 signatures récoltées contre ce projet démontrent que le consensus sur l’hôpital de Lanne, dont se targuent certains élu.e.s, n’existe pas.

L’opposition au projet a d’ailleurs été rappelé par Yannick Boubée (maire d’Aureilhan et conseiller départemental), Geneviève Isson (conseillère départementale), Philippe Baubay (Maire de Séméac), Pierre Lagonelle (conseiller municipal Tarbes et Conseiller communautaire), Jean Michel Lehmann ( ancien maire d’Odos) qui ont pris la parole lors de la réunion.

Ils ont insisté tour à tour sur les insuffisances et carences du projet d’hôpital unique, qualifié de projet du passé, dont les coûts financiers sont manifestement sous valorisés, ne tenant pas compte des impératifs environnementaux, ne chiffrant pas à la hauteur des réalités les coûts d’infrastructures de transports et de réseaux d’assainissement par exemple....... un projet qui ignore quasiment les contraintes liées à l’obligation de non artificialisation des sols etc.

Tant et si bien que la rénovation des deux hôpitaux de proximité existants seraient assurément moins coûteuse que le projet de Lanne.

A cet égard, il n’est pas inutile de rappeler que Cécile Argentin (présidente régionale de France Nature Environnement) avait déjà insisté lors de l’assemblée générale de l’association le 13 décembre 2022 sur les graves insuffisances du projet en matière environnementale, sur les surcoûts très importants pour les collectivités locales ainsi que sur l’inconsistance des documents présentés aux élu.e.s pour leur demander de se positionner sur le projet.

Elle avait rappelé à cette occasion l’impérieuse nécessité pour les élu.e.s de disposer d’un VERITABLE DOSSIER TECHNIQUE qui leur permettrait de juger sur le fond de l’opportunité d’un tel projet et non sur la base de documents que l’on peut qualifier de "promotionnels".

Il est d’ailleurs intéressant de noter que Geneviève Isson a souligné que son vote favorable au conseil départemental lors de la présentation d’un vœu de soutien au projet d’hôpital unique n’avait pu reposer sur une connaissance approfondie d’un projet qu’elle combat à présent. Une évolution qui illustre bien qu’un consensus basé sur des informations lacunaires ou incomplètes est un consensus friable et factice.

Lors de la réunion, l’association de défense de l’hôpital de Bagnères (B2B) s’est également exprimée, soulignant les difficultés du centre hospitalier de Bagnères de Bigorre dont les urgences sont fermées le soir, provoquant dès lors un engorgement des urgences à Lourdes et Tarbes.

Un témoignage précieux également lors de cette soirée : celui de Roland Vachon (membre de la Coordination nationale de défense des hôpitaux de proximité -témoignage ci-dessous - qui a rappelé les dégâts provoqués dans les Deux Sèvres par la création d’un hôpital unique à Bressuire en lieu et place de ceux de Thouars, Parthenay et Bressuire (une fusion 3 en 1 donc).

Comme un miroir de ce qui risque de se passer dans les Hautes-Pyrénées, on retrouve dans les Deux Sèvres la même démarche que celle que nous vivons dans notre département.

Au départ, un projet présenté comme étant le seul à même d’être attractif pour la communauté médicale et soignante et une opacité totale ou presque sur les orientations en matière d’emplois et de lits d’hospitalisation.

En dépit de la mobilisation et un combat de près de 20 ans, le projet d’hôpital unique a fini par voir le jour et se solde par la fermeture de près de 100 lits, la suppression de 300 emplois, une baisse d’activité et la fermeture des services d’urgence des communes de Thouars et de Parthenay.

Une leçon à retenir et une expérience dont il nous appartient de tirer les enseignements.

Ces projets sont des projets du passé, marqués du sceau des impératifs financiers, de réduction budgétaire et de marchandisation à terme de pans entiers de la santé publique.

L’effondrement de la santé publique dans notre pays (103 000 lits d’hospitalisation supprimés en 25 ans, et 21 000 de plus entre 2017 et 2022) est le résultat des politiques de rationnement de l’offre de soins qui se sont succédé et on voudrait nous faire croire que ces mêmes recettes sont celles qui vont à présent "sauver" l’hôpital public.

L’attractivité, de fait la concurrence entre territoires, ne peut tenir lieu de politique de santé.

Ce qui nous attend, à l’image de ce qui s’est passé dans les Deux Sèvres, si nous n’arrêtons pas ce projet, c’est la mise en place d’un hôpital de seconde zone pour les populations du département.

Dès lors, et plus que jamais, nous considérons que le débat public doit s’imposer, la santé publique et son avenir pour les 50 ans à venir ne peut être un débat confisqué.

C’est pourquoi en conclusion de la réunion il a été décidé de multiplier les rencontres sur le terrain auprès des élu.e.s locaux et des populations pour qu’ils deviennent des acteurs de ces décisions majeures.

Un premier rendez-vous public sera proposé pour la remise au Préfet des 17 000 signatures s’opposant au projet et de prochaines réunions de terrain seront programmées.

Pour la santé publique dans notre département il y a URGENCE ! 

Pour notre association il s’agit bien de contribuer à son niveau à ce combat pour la santé publique avec d’autres acteurs : personnels soignants, élu.e.s, syndicats, organisations politiques, associations (comme B2B).

C’est bien par ce travail collectif que nous parviendrons à ce que la raison finisse par l’emporter.

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• Réunion publique Aureilhan du 21 février 2023 :Intervention de Roland Vachon, membre de la coordination nationale de défense des hôpitaux et maternités de proximité.

Le diaporama diffusé lors de la réunion


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