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Réactions après le match Tarbes-Carcassonne

lundi 20 janvier 2025 par Rédaction

Du côté audois

Les vestiaires de Carcassonne sont longuement restés fermés à savourer un quatrième succès de rang, le troisième en déplacement. Puis les Carcassonnais ont organisé un point presse télévisé dans une salle réquisitionnée au bout du couloir des vestiaires avec le Président, des joueurs et le staff. Ce qui n’a pas empêché le Président Mestre et Bernard Goutta de s’arrêter à notre micro pour une interview exclusive.

Benoît Mestre : On vient de démontrer qu’on avait des valeurs contre une équipe valeureuse…

Soulagé par une quatrième victoire de rang le Président audois a rendu hommage aux Tarbais qui l’ont fait douter jusqu’au bout. « On revient d’un mauvais passage et ça fait du bien au Groupe bien sûr mais aussi un peu à tout le monde, après un début d’hiver un peu compliqué. On a bien réenclenché et on vient de démontrer qu’on avait des valeurs contre une équipe valeureuse qui a chèrement défendu sa peau et qui pouvait revenir. Il n’y avait pas grand-chose, ils sont allés chercher jusqu’au bout et jusqu’au bout ils nous ont contré. On s’est peut-être un peu compliqué les choses mais je tiens à saluer tout le Groupe pour l’état d’esprit qu’on a. » Le pari de se séparer de ses deux entraîneurs au lendemain de la 11ème journée et à la veille d’un Derby à risques contre le rival Narbonnais, a été bien réussi avec le choix de Bernard Goutta. « Il y a eu des prises de conscience. Une équipe c’est compliqué, des fois il suffit de pas beaucoup pour que ça s’enclenche d’un côté ou que ça s’enclenche de l’autre. Il y a du travail qui a été fait depuis des années par les entraîneurs et des fois, on ne sait pas pourquoi ça ne fonctionne pas et il faut un déclic. Malheureusement c’est plus facile d’appuyer sur le bouton des entraîneurs que sur celui des joueurs. » Benoît Mestre souligne le travail de Jean-Marc Aué et Eric Escribano, sans toutefois les nommer. « Mais il ne faut pas dire que tout était à jeter, loin de là. Le travail a été fait depuis des années et il ne faut pas oublier que l’année dernière on a fait une demi-finale avec un petit budget et je ne l’oublie pas. Je n’oublie pas le travail qui a été fait et aujourd’hui c’est dans la continuité, sauf que ça s’enclenche bien. Après, il y a le travail et l’expérience de Bernard (Goutta) qui apportent beaucoup mais il ne faut pas non plus oublier le travail qui a été fait par le passé. »

Bernard Goutta : Notre touche a pesé énormément

Le nouveau Manager est longuement resté dans le vestiaire à l’écoute de ses joueurs, à débriefer le match avec son adjoint et à prendre des nouvelles des joueurs auprès du staff médical. Avant de rejoindre la salle de presse improvisée par l’USC, Bernard Goutta a livré le secret de sa réussite avec Carcassonne invaincu depuis son arrivée. « C’est une équipe qui doutait et qu’on a rassuré par le travail. Après il faut dire que j’ai un super Groupe avec un mélange de jeunes et de joueurs expérimentés. Avec le staff, on leur a redonné un peu de confiance au niveau de l’organisation. On a changé un peu notre semainier et notre méthodologie de travail. Après, c’est sur l’aspect mental que ça a joué surtout. Les joueurs arrivent à prendre confiance en eux et à se lâcher davantage dans le rugby et le projet qu’on veut mettre. » Le Manager lui aussi tient à rendre hommage aux Tarbais. « On est tombé sur une belle équipe de Tarbes, qui défensivement, avait mis une stratégie pour nous couper les extérieurs après avoir vu notre match contre Rouen. On n’a pas su trouver la solution en première mi-temps même si on l’a trouvée un peu en seconde mi-temps sur un jeu un peu plus direct, un peu plus frontal et à gagner les courses avec cette équipe qui, franchement a fait une grosse défense et qui nous a posé énormément de problèmes. On savait que Tarbes jouait son maintien et un peu sa survie. C’est une équipe qui est très difficile à manœuvrer, heureusement que notre conquête et notamment notre touche a énormément pesé sur la rencontre. » Après avoir entraîné en Top 14 et en Pro D2, l’ancien troisième ligne international découvrait la Nationale. « C’est d’un très bon niveau. Il y a de très bons entraîneurs, il y a de très bons joueurs. Par exemple, on a joué Rouen la semaine dernière avec 35 minutes de temps de jeu effectif, ce qui se rapproche de la Pro D2. Il y a des équipes qui veulent faire évoluer ce jeu et qui mettent en place un jeu plus ambitieux, un jeu de mouvement. On n’est plus sur des clichés où il n’y a que des mêlées et des ballons portés. Il y a un peu plus d’alternance et de vitesse dans le jeu. »

Du côté tarbais

Les vestiaires ont mis encore plus de temps à s’ouvrir que ceux de Carcassonne avec des joueurs et un encadrement, dévastés par cette nouvelle défaite à domicile. Les premiers à sortir étaient le Président Terré et l’entraîneur Nicolas Cabannes, suivis longtemps après de petits Groupes de joueurs têtes basses et visages fermés.

Lionel Terré : A un moment de bascule, on ne bascule pas

Une fois de plus les Tarbais qui ont répondu présent dans le combat ont été victimes de leurs erreurs. « Oui, c’est dommage de voir une équipe qui fait autant de jeu avec autant d’enthousiasme, ne pas être récompensée. C’est le propre des équipes jeunes où il manque un peu quelque chose tous les week-ends. Là sur le contenu, on ne peut pas leur reprocher grand-chose mais à un moment de bascule (cdf 19-21, 62ème) on ne bascule pas. Eux c’est chirurgical, 3 points par 3 points mais on va retenir l’état d’esprit et ce point gagné sera peut-être important dans le décompte final. » Des ballons de bascule notamment manqués en touche (70ème, 72ème). « On revient dans le match, on n’est plus qu’à 2 points et on perd deux touches d’affilée et c’est là qu’on manque la bascule » confirme le Président qui veut croire que la roue va tourner. « Quand je vois des joueurs qui travaillent et qui font des efforts, je me dis qu’on va être récompensé un jour. Je ne suis pas défaitiste du tout, je suis surtout déçu pour les joueurs mais je suis satisfait de leur engagement. Carcassonne a l’ambition affichée de remonter vite en Pro D2 avec un staff expérimenté et un budget important et nous on progresse avec nos jeunes. »

Nicolas Cabannes : Il nous a manqué des ballons

Comme le Président l’entraîneur des trois-quarts est tout à la fois déçu par le résultat et satisfait par le comportement des joueurs. « On rivalise avec une grosse équipe de Carcassonne qui bat tout le monde ces derniers temps mais on perd une fois de plus à Trélut. On perd parce qu’on manque de précision à certains moments et qu’on loupe un peu des placages en première mi-temps. C’est dommage parce que ce sont des choses qu’on ne peut pas louper contre des équipes de ce niveau. » Les trois-quarts ont marqué trois beaux essais suite à des touches même si ce ne sont pas des essais en première main. De quoi faire attiser les regrets. « Bien sûr, les ballons perdus en touche nous coûtent le match. Nos lancements étaient plutôt bons, on dominait même sur les contacts et sur la vitesse des trois-quarts. On a fait de beaux enchaînements mais il nous a manqué des ballons pour produire plus. » Avec une ligne de trois-quarts reconstituée suite à une série de blessures, l’entraîneur est plutôt satisfait. « L’arrière (Cellier) et les ailiers (Artaud, Paulet) ont été bons sur les côtés, le milieu de terrain (Rawaca-Waqaninavatu) a été bon parce qu’il y avait des costauds en face (Puletua-Barka) et tous ont très bien joué ensemble. »  

Amona Artaud : On finit sur un temps fort

Passé pour l’occasion de l’arrière à l’aile, Amona Artaud qui s’est montré décisif sur les essais de Brocal et de Latorre, était très déçu du résultat. « On a beaucoup de regrets car même si en début de deuxième mi-temps ils nous distancent, on arrive à recoller. A la fin, on est dans un temps fort et on perd la balle sur un en-avant et le match se termine. On a beaucoup de regrets parce qu’on pouvait aller chercher la victoire contre une grosse équipe. C’est pour ça qu’on est beaucoup déçu. » Menés 0-11 (39ème) et 7-21 (51ème), les Tarbais sont revenus 7-11 (40+2) et 19-21 (62ème) de quoi avoir beaucoup de regrets. « On revient en fin de première mi-temps et ils nous remettent un essai et là c’est compliqué. Mais on revient et on termine le match dans un temps fort. Ils ont la pression, ils paniquent mais on fait des erreurs de précision qui nous coûtent le match. Si on veut gagner contre de grosses équipes il faut que dans nos moments forts on finisse nos coups. »

Ximun Bessonart : C’est frustrant…

Le pilier affiche sa déception et sa frustration d’avoir encore perdu un match à portée. « C’est frustrant, ça fait plusieurs matchs qu’on est dans le coup, on rivalise physiquement. Là physiquement on était bien et on a répondu présent sur les collisions et même en conquête à l’exception de la touche. » Une touche catastrophique avec 8 ballons perdus, si on compte un lancer pas droit. « C’est le haut niveau, on manque des détails techniques et en face il y a de bons joueurs et de bonnes équipes qui sont prêtes. Collectivement il nous manque toujours un petit truc. La touche nous a vraiment fait défaut, avec des lancers sur des zones où on ne s’est pas trouvé. On est tombé aussi sur un bel alignement avec des joueurs d’expérience comme Mantia, avec des mecs qui captent et qui montent très vite et c’est compliqué. La touche nous fait très mal. » Les Tarbais sont tombés sur une équipe de Carcassonne en pleine confiance qui a changé depuis l’arrivée de Bernard Goutta. « Au match Aller ils nous agressaient plus physiquement et là ils jouaient bien debout, ils jouaient après contact, avec une belle troisième ligne qui jouait debout et des trois-quarts bien présents. » Ximun Bessonart ne veut pas se focaliser sur le nom des équipes à rencontrer. « Si on se concentre trop sur l’équipe adverse ça ne marchera pas. Il faut qu’on regagne de la confiance en nous même et point par point avancer. On joue le maintien et il faut marquer point par point pour aller chercher le maintien. »

Romain Terrain : On ne tue pas l’adversaire parce qu’on n’a pas les ballons

A la sortie des vestiaires Romain Terrain s’est arrêté devant les caméras de France TV qui tourne un reportage sur les rugbymen ultra-marins comme Luka Vea. Pour l’entraîneur les matchs se suivent mais ne se ressemblent pas au niveau des touches. « La semaine dernière, on a manqué d’efficacité alors qu’on avait plus de ballons que l’adversaire mais qu’on n’a pas su les utiliser. Là on n’a pas eu les ballons au moment où on pouvait prendre le dessus mentalement et dans le jeu. Tu ne tues pas l’équipe en face et tu ne mets pas forcément l’arbitre dans de bonnes conditions pour avoir la pénalité qu’il faut, quand il faut. Quand tu dois tuer l’adversaire, tu ne le tues pas parce que n’as pas les ballons. » Romain Terrain est surtout déçu pour ses joueurs qui s’investissent aux entraînements et sur le terrain. « Je suis déçu pour eux parce que les pauvres ils ne se récompensent pas du travail qu’ils ont fait et de l’abattage qu’ils ont mis. Puis on marque trois essais magnifiques et c’est ça qui est vraiment râlant. On va rester positif parce qu’il faut rester positif et parce qu’on travaille bien et c’est obligé qu’à un moment donné ils se récompensent. C’est obligé, il faut que ça paye. » Un déplacement difficile se profile le week-end prochain face une autre équipe qui vise la montée après avoir échoué de peu la saison dernière. « On sait qu’on va jouer des équipes très efficaces et ce sera le cas à Narbonne la semaine prochaine. C’est une équipe qui maîtrise le jeu, c’est une équipe qui est très efficace et la moindre faute, sans forcément forcer plus que toi, ils vont la mettre au fond. On apprend, on grandit mais il faudrait qu’on grandisse un peu plus vite. Mais il faut féliciter les joueurs pour l’investissement qu’ils ont mis. je leur tire un gros chapeau parce qu’ils ont été bons dans le combat. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre