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Cognac-Tarbes, dimanche à 15h00 au Stade des Sports à Cognac

vendredi 13 janvier 2023 par Rédaction

En marge du match, les extraits de l’interview des co-présidents réalisée par « La Charente Libre », sont instructifs pour comprendre les erreurs qui ont conduit à la situation actuelle de l’UCS et doivent être méditées.

L’UCS n’est pas morte

Si on compte la saison dernière, Cognac cumule 32 défaites pour 8 victoires en 40 journées et sa chute en « Nationale 2 » est inéluctable. Les deux co-présidents, Lilian Tessendier et Christophe Lacombe, issus de la fusion de Cognac et de Saint-Jean-D’Angély, l’ont acté et se sont déjà projetés sur le futur en Division inférieure. D’ores et déjà, à moins d’être poussés vers la sortie, ils ne quitteront pas le navire à la fin de la saison et l’UCS continuera son aventure à l’échelon inférieur. « La descente ce n’est pas la mort du club », assènent en cœur les deux co-présidents qui ont acté la relégation mais qui espèrent une réaction de leurs joueurs lors des matchs Retours. « Nous sommes à 99,9% en Nationale 2 mais il y a une seconde partie de saison à faire et nous devons respecter le championnat, nous devons respecter nos adversaires. Les joueurs et le staff doivent respecter le club et le maillot et cette deuxième partie de saison sera jouée à fond », a assuré Lilian Tessendier au micro de La Charente Libre qui l’avait convié, avec Christophe Lacombe, à participer à une émission sur l’avenir du club.

Une saison cauchemardesque

Les deux hommes, en quatorze ans de présidence pour l’un, et vingt-quatre ans pour l’autre, ont avoué n’avoir jamais connu pareille situation. Les deux co-présidents ont apporté aussi des éclaircissements sur l’éviction de Fabrice Landreau suite à un vote de défiance des joueurs. Avec huit victoires en trente-deux journées l’an passé, plus six défaites consécutives en début de saison, le Manager était déjà sur la sellette. Le vote des joueurs n’a fait qu’accélérer une décision qui semblait probable après le lourd échec contre Blagnac. « Avec le résultat du vote des joueurs, plus le bilan de six victoires en trente-deux matchs, qu’on avait tiré, on a pris des décisions », précise Christophe Lacombe qui ne remet pas en cause les qualités de son ex-entraîneur. Il est vrai que Fabrice Landreau, contraint par l’enveloppe budgétaire allouée, avait dû se séparer de nombreux joueurs et avait fait un recrutement minimaliste. Un handicap dans une Division qui fait de plus en plus la course à l’armement avec des budgets de plus en plus conséquents. « On se rend compte qu’il y a des disparités importantes au niveau des budgets. On joue des clubs qui ont deux fois et trois fois notre budget », souligne Christophe Lacombe. « C’est un championnat qui est relevé mais nous, on est obligé d’agir en bon père de famille. »

Des erreurs de recrutement

Les co-présidents reconnaissent une erreur de casting, au niveau du recrutement de joueurs plus âgés pour compenser la jeunesse de l’an passé. « En emmenant des joueurs plus confirmés, on avait un groupe moins grand », constate Christophe Lacombe. La défaite contre Blagnac « une équipe de notre championnat, avec un contenu de match où il n’y avait rien », a été celle de trop pour Fabrice Landreau. L’autogestion des joueurs pendant quatre rencontres et l’arrivée d’un nouvel entraîneur, n’ont pas fait bouger les choses avec sept nouvelles défaites. « On pense que le recrutement a été raté dès le départ » avance Lilian Tessendier, qui constate : « Nous avions une enveloppe qui correspond à celle, que d’autres équipes de la Poule peuvent avoir. L’entraîneur fait ses choix, nous, on n’est pas là pour dire : On veut ou on ne veut pas ce joueur là. Dès le départ, il y a eu un problème de recrutement, le Groupe a été mal constitué. » Un constat qui exonère en partie la responsabilité de Yannick Vignette sur les résultats qui ont suivis, avec quatre nouvelles défaites contre Nice (13-28), à Bourgoin (48-7), contre Suresnes contre le cours du jeu (18-24) et à Albi dans un non jeu (76-15).

On a pris la décision de ne pas envoyer des jeunes se faire massacrer

Mais le pire, une première au niveau du rugby professionnel, c’est le forfait, suite au refus de report du match par Valence-Romans. Lilian Tessendier assume : « Je n’avais jamais vécu une épidémie de blessures graves, surtout sur la première ligne… Nous avons pris la décision, très difficile, de ne pas envoyer des jeunes se faire massacrer. On a été énormément critiqué mais si nous avions envoyé des gamins et s’il y avait eu un blessé grave, je crois que les critiques auraient été différentes. Cette décision était peut-être critiquable mais avec Christophe, on a beaucoup mieux dormi, que si on avait dû envoyer des gamins. » D’autant que l’UCS était encore sous le choc du coma de son pilier emblématique Hygonnet. L’équipe ne pouvait pas aligner une première ligne complète, malgré ses six piliers, entre les blessures et le départ de Kakabadze en cours de saison. Seul Tougne, tout juste sorti d’une opération aux cervicales, était disponible. Il aurait dont fallu aligner trois piliers Espoirs face à un des plus gros packs de Nationale, avec les risques encourus.

Rebondir en Nationale 2

La mission du nouvel entraîneur est claire, redresser la barre au niveau des résultats, des contenus et des comportements, pour faire honneur au club et au maillot, pour terminer la saison du mieux possible. Les co-présidents eux, s’occupent de l’avenir du club qui s’inscrit désormais en « Nationale 2 ». A ce jour, ils auraient même reçu le soutien de la plupart de leurs partenaires qui devraient rester fidèles la saison prochaine. Dans un championnat mieux approprié aux moyens du club les résultats devraient être meilleurs et faire revenir le public au stade. « Pour beaucoup, le niveau n’est pas important, ce qui compte, c’est de gagner et de voir beaucoup d’essais », analyse Christophe Lacombe qui a vingt-quatre ans de présidence derrière lui. Une analyse que partage largement Lilian Tessendier. « Quand on parle aux sponsors, ils nous disent : La « Nationale 2 », tant mieux, parce que l’équipe va avoir sûrement un niveau plus adapté à ses possibilités. Il y aura plus de victoires. Ce n’est pas une question d’engouement, c’est une question de résultats sportifs ! Il faut à un moment donné, se rendre compte de ça et jouer dans une division dans laquelle les spectateurs prendront du plaisir et deviendront un peu plus supporters. » Lilian Tessendier affirme que les sponsors resteront fidèles à l’UCS en Nationale 2. « Je suis étonné et agréablement surpris d’entendre beaucoup de partenaires nous dire : C’est une saison cauchemardesque mais on sait que vous allez rebondir… L’année prochaine ça va être un autre championnat, l’équipe aura forcément de meilleurs résultats. On va vous accompagner, on va vous suivre. » 

Recréer une identité locale

Lilian Tessendier a aussi fait remarquer que les temps ont changé au niveau de la Formation. Auparavant les « profs de gym » étaient des rugbymen ou des anciens rugbymen du cru. Aujourd’hui d’autres sports à l’école sont venus concurrencer le rugby qui souffre d’une réputation de sport violent et dangereux. Les jeunes qui jouent au rugby, l’envisagent professionnellement et rejoignent les plus gros clubs. « Aujourd’hui, nous perdons nos meilleurs gamins dès les U14 », explique Lilian Tessendier. « Nous avions une très belle équipe de U14 il y a deux ans et nous avons perdu cinq-six leaders qui sont partis à Angoulême et à La Rochelle. Il y a trente ans, ces gamins restaient sur le territoire. » En « Nationale 2 », un Championnat moins exigeant que la Nationale, l’UCS veut changer de philosophie de recrutement. « C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de turn-over depuis deux saisons », reconnait Christophe Lacombe. « Avec ce turn-over, on ne s’inscrit pas dans la durée et on ne fixe pas les gens. On ne veut pas continuer dans cette dynamique. On veut s’inscrire sur le territoire et sur la durée. » Lilian Tessendier est sur la même ligne. « Peut-être que la « Nationale 2 » nous donnera plus de marges de manœuvres sur le fait de recréer cette identité… Cette montée en Nationale nous a emmenés à aller chercher des joueurs pour ce niveau là. La « Nationale 2 », va peut-être nous donner un peu de respiration. » L’idée, c’est aussi de se rapprocher de Soyaux-Angoulême pour avoir une politique commune au niveau de la Formation pour que les meilleurs jeunes aillent au SAXV et que les autres restent à l’UCS.

L’Institution doit perdurer dans le temps

Les co-présidents ont affirmé que l’Union entre Cognac et Saint-Jean-d’Angély n’était pas remise en cause. « On a le devoir d’assurer la pérennité du club et de monter un projet » assure Lilian Tessendier. « Nous sommes complètement mobilisés avec Christophe sur le projet de l’année prochaine. C’est notre devoir de construire l’avenir. » Christophe Lacombe surenchérit : « C’est nous manquer de respect, à Lilian et à moi, de croire que le club va disparaitre. Notre rôle de présidents, c’est d’assurer la pérennité du club. » Une pérennité qui passe par les écoles de rugby des deux entités et par l’intégration des Espoirs de l’UCS à l’équipe fanion en « Nationale 2 ». Pour Lilian Tessendier  : « Intégrer des Espoirs en Nationale, ce n’était pas possible, mais en « Nationale 2 », il y aura une transversalité avec l’équipe première qui sera plus facile. » Pour autant, s’ils ne veulent pas quitter le navire en pleine tempête, les deux présidents ne veulent pas non plus s’incruster. « Nous sommes au service du club, » tranche Lilian Tessendier. « On sera là tant qu’on sera utile. Le jour où on nous dit : On est capable de faire mieux que vous. On laissera la place à d’autres. » Christophe Lacombe ajoute : « Si demain, quelqu’un arrive avec un projet qui peut révolutionner le club, on pourra même accompagner cette personne. Ce qui compte le plus c’est l’Institution qui doit perdurer dans le temps. »

Jean-Jacques Lasserre