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Débrief Tarbes-Chambéry

mercredi 21 décembre 2022 par Rédaction

Une victoire contre le sort

Face à un Chambéry qui présentait dix-neuf des vainqueurs de Valence-Romans, renforcés par Cerqueira (international portugais) et Goneva (international 45 sélections, meilleur marqueur d’essai fidjien), les Tarbais, en plein doute après trois défaites dont deux à domicile et une pléiade de blessés, ont su faire front. Mieux, ils ont dominé une équipe savoyarde dont l’agressivité et l’engagement ont démontré qu’elle venait en Bigorre pour gagner. Malgré les coups du sort qui s’accumulent, avec les blessures de Bousquet, Lhusero, Belair la semaine d’avant contre Bourg-en-Bresse, la déchirure de Vakacegu la veille et la sortie de Millet d’entrée, les Bigourdans ont réussi à se défaire d’une équipe très accrocheuse et rude. Une victoire qui fait du bien aux têtes, tant dans le contenu que dans l’état d’esprit. Un état d’esprit qui s’est avéré enfin payant dans un scénario de match identique à ceux de Dax et de Bourg-en-Bresse où après avoir mené Tarbes s’est fait coiffer dans les dernières minutes. Le tout avec une équipe remaniée, privée de onze joueurs* et un banc composé de huit joueurs de moins de 22 ans ! 

*Berbizier, Dumestre, Paulet, Cantan, Pees, Belair, Vakacegu, Lhusero, Réal, Saint-Guilhem, Bousquet, Mondon

Fabien Fortassin : C’est un scénario qui démontre notre caractère

Le retour de Chambéry, en fin de rencontre, n’a pas particulièrement inquiété l’entraîneur bigourdan. « Oui et non. Oui par rapport au score parce qu’ils reviennent à 3 points (19-16) mais non par ce qu’ils proposaient et ce qu’on proposait. On encaisse cet essai un peu contre le cours du jeu, sur une action anodine. On se fait contrer, sur une touche à nous. » Contrairement aux deux dernières sorties à Trélut où les Tarbais malgré leur abnégation, avaient dû s’incliner, cette fois, ils ont su préserver leur victoire. « En même temps, c’est un scénario, qui démontre un peu notre caractère parce que tout était réuni pour qu’on s’effondre, qu’on doute, qu’on ait la peur. Puis non, malgré ça, on a su retrouver les ressources, je ne sais pas comment, ni où, mais on les a trouvé pour défendre ces deux pénaltouches à la fin. Pour récupérer le ballon, sortir du camp, avoir la maturité de tenir le ballon pendant les dernières minutes, en faisant des petits tas. »

Des jeunes irréprochables sur l’état d’esprit

Malgré sa jeunesse, avec Descoubet et Lartigue (20 ans), Dulucq, Coustalat, Estaque, Mansieux, Tchitchiasvhili (21 ans), Lamothe et Palisse (22 ans) et Duffau (23 ans), sur le terrain en fin de match, l’équipe a fait preuve de maturité, de maîtrise et de sang-froid. « Paradoxalement, avec l’équipe qui a terminé sur le terrain, avec beaucoup de jeunesse, on a fait preuve de maturité et de maîtrise et c’est une très bonne chose. Il fallait péter cette spirale de défaites et on l’a fait. Ce n’était pas facile, parce quand ils font rentrer Goneva, qui a x sélections avec les Fidji, nous on fait rentrer un petit jeune. » D’autant que marqué par les défaites précédentes et l’hécatombe de blessures, l’équipe aurait pu se déliter avec les sorties sur blessures de Millet et d’Alofa. « On a encore ce chat noir puisqu’on a encore un blessé au bout de dix minutes, un blessé grave en plus, je pense. Donc voilà, le contexte était réuni pour que les Garçons s’effondrent et au lieu de ça, ils ont démontré beaucoup de courage, de solidarité. Alors, c’est loin d’être le plus beau match, en termes de qualité rugbystique, mais dans le contexte et la situation où on est, c’est un très bon résultat. » Un résultat que les Tarbais ont été chercher avec leurs tripes et leurs dents. « Nous, on les attendait vraiment sur l’état d’esprit et ils ont été irréprochables. Bravo à eux et avec Romain, on est vraiment content qu’ils se soient récompensés, parce qu’ils bossent bien et qu’ils le méritaient.

Pierre Descoubet et Dorian Lartigue se sont mis au diapason

Alors qu’ils avaient perdu sept joueurs sur ce cinquième Bloc, les Tarbais devaient enregistrer le forfait de Vakacegu lors de la mise en place et la blessure de Millet en début de match. Faute de trois-quarts valides avec les blessures de Berbizier, Paulet, Dumestre, Pees, Cantan, Belair, Vakacegu, Lhusero, le staff a dû titulariser Pierre Descoubet et mettre Dorian Lartigue sur le banc. Les deux Espoirs ont fait une entrée plutôt réussie avec 80 minutes et 33 minutes au compteur, face à des centres expérimentés comme Pisano et Goneva. Et ce alors qu’Alofa, blessé, a dû quitter le terrain plus tôt que prévu. « Voilà, on a encore eu un souci avec Jo (Vakacegu) qui n’a pas pu débuter ce match. Pierre Descoubet, qui l’a remplacé, a fait une très belle partie. Il a fait une très belle performance, ce qui n’était pas évident. Quand il est entré, il paraissait sans pression. Il a été très généreux et il a fait un très bon match. Dorian Lartigue qui lui, avait fait la préparation avec nous, était un peu plus habitué à l’effectif, même si on le voit moins, car il fait des Etudes et a des cours. Les deux se sont mis au diapason. On n’avait aucun doute sur leur état d’esprit mais la question qu’on se pose, c’est de savoir comment ils vont aborder et comment ils vont gérer la pression. Et ce, dans un contexte pas facile, dans un match pas évident. Et là-dessus, ils ont fait preuve vraiment de caractère. Surtout Pierre qui lui, a fait 80 minutes. Il n’était pas prévu comme titulaire et je ne lui ai annoncé que le matin du match qu’il était titulaire. On avait l’impression que tout glissait sur lui. Il a une vraie force de caractère et c’est une qualité. » Pierre Descoubet, qui ne faisait pas partie de l’effectif premier, a réussi une entrée remarquée pour la plus grande satisfaction de Fabien Fortassin. « Une fois de plus la Formation tarbaise, fonctionne. On a des joueurs qui répondent présent quand on a les appellent. Comme on dit le malheur des uns fait le bonheur des autres. Si ça peut booster tout le monde en montrant qu’il faut que les jeunes bossent pour avoir leurs chances, parce qu’un jour ou l’autre, elle arrive et qu’il faut savoir la saisir. Et puis, ça va mettre un peu de pression aux anciens, pour montrer qu’ils ne sont pas installés et créer une émulation que malheureusement, on n’a plus derrière, depuis un bon mois puisqu’on n’a plus trop de choix à faire avec les blessures. Les mecs sont installés et c’est le risque, avec un effectif limité, quand il y a moins de concurrence, on tombe dans un ronronnement, dans une routine, qui font, qu’on ne se fait plus violence. C’est ce qui nous a manqué, ces trois dernières semaines, je pense, et qu’on a su retrouver au meilleur des moments. »

L’agressivité, la pression, c’est notre marque de fabrique

Les Tarbais ont retrouvé en partie l’agressivité qui avait fait déjouer les Albigeois et qui avait été moins prégnante contre Bourg-en-Bresse, voire contre Dax. « C’est un peu notre marque de fabrique et ce sur quoi on insiste avec Romain. C’est ce côté abnégation, de mettre l’adversaire sous pression. Bourg-en-Bresse joue beaucoup là-dessus aussi et l’a beaucoup mieux fait que nous, la semaine dernière. On l’avait fait un peu contre Dax mais par à coups. Contre Bourg, clairement, on était passé à côté-là-dessus, de mettre la pression à l’adversaire, de ne rien lui laisser facile. On a su le refaire contre Chambéry. Voilà, il y a des signes qui ne trompent pas. On contre, on se jette les premiers sur un ballon qui traîne, on met l’adversaire sous pression et on ne lui laisse rien de facile. Après, quand ils sont sous pression, ils font des erreurs. Ils manquent des pénaltouches, ils font des en avants parce qu’on les met sous pression. » Malgré une équipe rajeunie, remaniée et sous la pression du résultat, les Tarbais ont su se surpasser. « Clairement, on est satisfait de ça, avec l’équipe qu’on a aligné avec la cascade de blessures qu’on avait. On a parlé rugby bien sûr dans la semaine, mais on n’a pas réinventé notre jeu en une semaine. Nous on les attendait sur l’état d’esprit, sur les mettre constamment sous pression. Tout de suite, ça rend un match beaucoup plus confortable quand les adversaires jouent pressés. Les gestes sont plus approximatifs. C’est le point positif du match : On a retrouvé, dans un contexte délicat, on a retrouvé cet état d’esprit là, au meilleur moment. Juste avant les vacances, ça va nous permettre de partir la tête libérée et de se refaire un peu la cerise. »

Mettre nos certitudes et nos points forts en deuxième partie

La mêlée tarbaise, une fois encore comme contre Albi, a fait basculer le match, dans les moments clés, notamment en seconde mi-temps. « C’était un peu le but de la compo, de mettre nos certitudes, nos points forts en deuxième partie. C’est pour ça qu’on a fait commencer Flo sur le banc. Cette première ligne, avec les trois jeunes, Palisse, Lamothe, Tchitchiasvhili, ne nous a jamais déçue et l’idée, c’était de finir avec nos points forts. Parce qu’on s’attendait à un match serré, délicat et on voulait avoir cette certitude là. » L’ancien ouvreur souligne le rôle primordial du pilier dans le rugby moderne de haut niveau. « Le rôle de pilier aujourd’hui est de plus en plus dur. Son rôle à haut niveau ne s’arrête pas à sa tenue en mêlée. Le pilier doit courir, le pilier doit plaquer, le pilier doit porter le ballon, c’est un poste très dur. »

Avancer et gagner les duels

Les Tarbais ont su répondre et prendre le dessus sur une équipe de Chambéry, très accrocheuse, très agressive, notamment dans le jeu au sol. « C’était ce qu’on avait vu un peu à la vidéo cette semaine. Ça fait quelques temps, peut-être parce qu’ils étaient un peu dans le doute, qu’ils se rassurent vraiment dans le combat. Dans les rucks, ils sont vraiment pénibles. Ils ont vraiment emmerdé Valence la semaine dernière, comme ça en ne leur laissant aucun ballon rapide. On avait insisté à être agressif dans les rucks, à garder nos ballons. C’est la base, tous les week-ends. Avant de penser jouer au rugby, la balle à l’aile, la vie est facile, mais pour faire ça, il faut avoir une bonne conquête. Il faut avoir des rucks efficaces, il faut gagner ses duels, il faut se déplacer. C’est un sport compliqué, dont on avait pendant quelques semaines, oublié les bases d’avancer et de gagner ses duels. Quand ça, c’est en place, on peut jouer. »

On a fait preuve d’intelligence

Autre point positif, c’est la défense sur les ballons portés, un des dadas de Chambéry. « On prend une pénalité sur le premier maul, après, on les a contrés plus ou moins bien mais à la fin, on a failli en prendre un. Sur le dernier, on décide de défendre autrement et de ne pas contester le ballon en l’air et de ne pas défendre le maul. On a fait preuve d’intelligence là-dessus et on l’a bien fait. » Une défense fantôme qui a permis de récupérer le ballon et qui n’avait pas encore été appliquée. « On l’a sorti au bon moment. On gueulait pour le faire avant mais ils ne l’ont pas fait. »

Manque de centimètres

L’un des rares points négatifs, avec trois ballons perdus en touche, dont un qui a coûté un essai de 80 mètres, c’est la touche. Mais là aussi, comme tenu des absences du lanceur Mondon, des sauteurs Bousquet, Saint-Guilhem et Réal et des sorties de Seuvou, Ricart et Coustalat, les autres sauteurs patentés, rien de tragique. Sur la pénaltouche qui coûte l’essai Fabien Fortassin assure. « Le premier bloc était pris. On saute où les zones sont libres. Ce n’est pas parce qu’on lance devant que c’est plus facile, si les mecs en face sont prêts à sauter. On finit le match avec le joueur le plus grand qui fait 1,90 m. On finit avec Flo Mansieux, Léo Estaque, Mattéo Coustalat, Paul Sajous. A moment donné, quand il manque quelques centimètres, que ce soit devant, au milieu ou au fond, c’est difficile. Il manquait aussi Antoine Bousquet, le capitaine de touche, qui fait les annonces, qui a cette lucidité et cette intelligence. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre