Pour une gestion citoyenne des usages de l’eau (Communiqué Attac 65)

La presse locale, récemment, nous a informés de la volonté de certains élus 65 de s’approprier la gestion de l’eau. Messieurs Pélieu, Cazaubon et Mournet soutiennent la FDSEA (Fédération départementale des syndicats des exploitants agricoles) : «  Il faut stocker l’eau l’hiver pour les périodes de sécheresse. » disent-ils. Quelle hérésie et absence d’analyse fondée illustrent cette affirmation ! Lisent-ils les expertises et les préconisations des scientifiques de l’agence Adour-Garonne, dont certains d’entre eux sont membres ? Ils vont jusqu’à promouvoir la construction de « bassines », en toute méconnaissance des menaces qu’elles représentent pour la biodiversité, la ressource et les sols. On ne lutte pas contre le réchauffement climatique en réduisant le grand cycle de l’eau et surtout en spoliant nos seules vraies ressources durables et de qualité : les eaux souterraines. Messieurs, il faut revoir votre copie !

Dans leur système, c’est l’usager qui paie et perd :

Par ailleurs, nous apprenons que Bagnères de Bigorre et AGTLP vont s’associer pour construire une usine d’eau potable à Médous. Certes, les captages qui alimentent ce site ont des eaux de qualité, exemptes de pesticides et de nitrates, précise le Monsieur « Eau  » de TLP. On nous informe que la moitié géographique du 65, rive gauche de l’Adour, pourrait être alimentée par cette usine, dont le coût est estimé à 5 millions d’euros. Un prêt à 0% de l’agence Adour-Garonne financerait cette installation. Sachant que ce sont les usagers d’eau potable qui abondent à hauteur de 78/80% les besoins financiers des Agences de l’eau, alors que ces mêmes usagers ne consomment que 8 à 10% des masses d’eau, il est pour le moins cocasse que les élus réclament une hausse de 10 à 15 % du prix du mètre cube de l’eau potable issue de cette usine. Attac 65 revendique donc que les usagers soient consultés et prennent part aux décisions engageant leur future alimentation en eau potable.

Toujours la même méthode au détriment de l’usager :

Attac 65 n’oublie pas le grand projet de maillage de réseaux de distribution d’eau potable, vieux de 20 ans environ, dont le but était de diluer les pollutions en intrants chimiques, alors que des taux de nitrates à plus de 80mg/l avaient été relevés dans des communes au nord de Tarbes. La dilution aurait permis alors de ramener la teneur en nitrates conforme à la norme, soit moins de 50 mg/l, tout en maintenant les pratiques agricoles néfastes à la nature et à notre bien commun : l’Eau. N’est-ce pas ce que suggère le responsable de TLP en mentionnant la bonne qualité des eaux de Médous , dont l’exploitant actuel est Véolia ? Mailler les réseaux c’est aussi offrir l’éventualité d’un grand syndicat d’AEP (adduction d’eau potable) qui fait rêver les majors de l’eau (Véolia, Suez, Saur). Un regard attentionné sur l’existant dans TLP montre que Véolia détient une part importante de la distribution, certes moins visible depuis que TLP a pris la compétence eau et assainissement. Il suffit de regarder l’intitulé de vos factures pour mesurer le pouvoir de cette société. TLP a vocation à entretenir les réseaux, mais c’est Véolia qui facture.

Conclusion : Pour Attac 65, la seule vraie solution profitable aux usagers et non à l’un ou à l’autre des majors de l’eau, c’est la Gestion en Régie. Régie avec des citoyens impliqués, qui participent aux décisions de gestion et la contrôlent. Dans une régie, il n’y a pas d’actionnaires rémunérés, il n’y a pas de frais de siège, ce qui rend la facture 25% moins chère pour l’usager. Cette extension d’usine d’eau potable, dont l’exploitant sera probablement Véolia, financée par l’argent issu de nos redevances, pourrait ouvrir, malgré tout la perspective d’une gestion participative et citoyenne.

Attac 65 est prêt à s’y engager, venez nous aider car, seuls, nous n’y arriverons pas !

Pour la commission eau d’Attac 65, son animateur , Michel Sanciaud.