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Retour sur Tarbes-Rennes

lundi 26 septembre 2022 par Rédaction

Beaucoup d’intensité, de vitesse et de combat

Malgré la crainte de pluies diluviennes et la diffusion en direct du match, le public était bien présent à Trélut, regroupé en tribunes d’Honneur, offrant des tribunes de face vides aux « téléspectateurs ». Une mauvaise image pour le club, avec un éclairage faiblard et des panneaux publicitaires roulants recouverts de bâches, en fond d’écran. Pour le reste, le public s’est régalé, avec une profusion de jeu à la main et sept essais à la clé de toute beauté. Pourtant, rien à voir avec un match de gala, car des deux côtés les joueurs ont dû sortir le bleu de chauffe pour aller au combat et s’envoyer en défense. Rien à voir non plus avec un match Attaque-Défense, car les deux équipes ont multiplié les temps de jeu au ras et au large, avec de l’alternance au pied. Un vrai match de rugby, avec des chocs de Titans, où les deux équipes ont mis beaucoup de densité et de vitesse, avec d’énormes temps de jeu à la clé.

Rennes : Trop de points offerts

Le score est lourd, trop lourd, pour une équipe rennaise vaillante mais trop joueuse, qui a nourri l’attaque tarbaise par ses ballons perdus ou rendus. Les Tarbais ont scoré sur des ballons tenus par Rennes. Sur une pénalité au sol, suite à une relance dans ses 22 mètres (10ème). Sur un hors jeu d’école, sur une pénalité jouée à la main, avec en prime un carton jaune (18ème). Sur un plongeon intempestif de Muzzio derrière un ballon de récupération (27ème). Soit neuf points sur des pénalités offertes alors que le ballon était rennais. Pire le REC a encaissé quatre de ses cinq essais, alors qu’il tenait bien le ballon et pilonnait la défense tarbaise. Le premier, sur une interception d’Alofa qui filait à l’essai (38ème). Le second sur un ballon arraché par Massyn, (durant une longue séquence de jeu rennaise), qui débouchait sur un nouvel essai d’Oltmann (40+2). Le troisième, sur un autre ballon arraché, suivi cette fois d’une belle séquence tarbaise avec au bout l’essai de Lhusero (44ème). Le quatrième essai de Mondon (54ème) est intervenu, sur une pénaltouche à cinq mètres suite à un hors-jeu des rennais sur leur propre jeu au pied. Soit 37 points sur les 44 encaissés, c’est énorme…

Une bonne conquête et une orgie de jeu

C’est d’autant plus dur que Rennes, grâce à une bonne conquête et à de nombreuses munitions, a pu mettre son jeu en place. Un jeu, plein d’intensité et de vitesse, au ras, au large, avec des redoublements et des renversements de jeu, qui s’est heurté à une solide défense tarbaise. Leur tort, c’est peut-être de s’être laissé griser par cette orgie de jeu, avec beaucoup d’enchaînements et peut-être pas assez d’alternance au pied pour se desserrer de l’agressivité de la défense tarbaise. Les Rennais, qui ont eu leurs ballons en touche et en mêlée, ont aussi répondu dans le combat au sol et dans les airs. Leurs avants ont même secoué les Tarbais sur un énorme ballon porté (35ème). Les Rennais ont prouvé qu’ils n’abandonnaient jamais. Menés 44-3 à l’heure de jeu, ils ont continué à harceler les Tarbais et à envoyer du jeu des quatre coins du terrain. Rennes, dans les vingt dernières minutes, a inscrit deux beaux essais et a failli priver les Tarbais du bonus offensif sur la dernière action du match.

 

Tarbes s’est nourri des fautes rennaises

Les Tarbais se sont nourris des fautes et des ballons perdus rennais pour signer une large victoire bonifiée. Mais pour cela, ils se sont appuyés sur une défense très agressive qui a fait déjouer une belle équipe rennaise. Tarbes a cueilli son bonus offensif, en construisant son match en se mettant à l’abri sur des pénalités et non en tentant des pénaltouches. Après un premier essai 7-3 (7ème) les Tarbais ont creusé l’écart par trois pénalités 16-3 (29ème). Des pénalités obtenues par la grosse pression mise d’entrée sur l’équipe bretonne qui a fini par déjouer. Les Tarbais ont tué le match par deux essais inscrits, coup sur coup, en fin de première mi-temps, sur une interception d’Alofa (38ème) et sur un ballon arraché par Massyn et rapidement écarté pour Oltmann (40+2). A 30-3 à la mi-temps, les Bigourdans ont enfoncé le clou sur un ballon de récupération avec un superbe essai de Lhusero (44ème) et l’essai en force de Mondon (54ème). Ensuite les Tarbais, logiquement déconcentrés et moins agressifs, se sont fait surprendre par les relances incessantes des Rennais.

Des occasions perdues qui auraient pu coûter cher

Malgré leur hyper réalisme, les Tarbais, qui ont vendangé deux grosses occasions d’essais, ont craint jusqu’à la dernière minute de perdre leur bonus offensif. La première, sur une relance de Massyn, avec la percée de Trotta, qui oublie Lhusero à l’intérieur et Oltmann à l’extérieur, alors que l’essai paraissait imparable (21ème). La seconde, sur une attaque après touche, avec une percée de Duffau intercalé dans la ligne qui n’arrive pas à se sortir de l’entonnoir, à dix mètres de l’en-but (23ème). Les Tarbais ont aussi vendangé deux possibles occasions d’essais, sur une pénaltouche non trouvée (68ème) et sur une mêlée à cinq mètres pénalisée (78ème). Des occasions perdues qui auraient pu coûter cher en fin de match.

Une défense agressive

Par contre la grosse défense, exhortée par les « agresse, agresse » de Fabien Fortassin, est à mettre une nouvelle fois en exergue. Une défense agressive, bien organisée, coulissant bien, qui a mis sous l’éteignoir les longs enchaînements des Bretons. Pris en défaut, sur un long ballon porté défendu sans faute, les Tarbais ont résisté sur leur ligne, même s’ils ont été pénalisés (36ème). Sans dommage, puisque le buteur rennais manquait la pénalité des 22 mètres en biais (37ème). Une autre grosse séquence défensive, qui a duré près de trois minutes, s’est terminée sur un ballon récupéré au sol dans leurs 22 mètres (39ème). Enfin les Tarbais ont réussi à mettre en touche la dernière attaque rennaise qui aurait pu les priver du bonus offensif, au bout des arrêts de jeu (40+3).

Jean-Jacques Lasserre