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Assemblée Générale du Stado-TPR

jeudi 17 mars 2022 par Rédaction

Le club à la croisée des chemins

En préambule de l’Assemblée, Lionel Terré a rendu hommage à Jojo Michel et a tenu à remercier les bénévoles qui avaient travaillé pendant quatre jours sur le stand du TPR à la Foire Agricole et aux « Amis du TPR » qui avaient fait le déplacement à Dax. Le Président a aussi remercié les partenaires et les abonnés qui n’avaient pas demandé de remboursements malgré une saison tronquée sans public et sans prestation. Peu de petits actionnaires s’étaient déplacés pour cette AG, peut-être inquiets de se retrouver en milieu clos sans passe vaccinal et masque obligatoire. Des actionnaires accueillis à l’émargement par Marise Geels, qui remplace Prescillia Deyris au poste de responsable administrative.

Comptes positifs et renouvellement du Bureau

Après le vote des comptes positifs de 166 000 euros (avec des fonds propres d’un peu plus de 100 000 euros) et le renouvellement des mandats des Administrateurs, qui ont été approuvés à l’unanimité*, l’AG a tourné autour de l’avenir du Stado-TPR et de son statut en SASP ou en Association. A la veille d’élaborer le budget prévisionnel de la saison prochaine, de renouveler les contrats ou de recruter, la question du futur statut se pose. Le Conseil d’Administration devrait donner sa réponse avant la fin du mois et convoquer une nouvelle AG pour entériner un éventuel au statut associatif.

Un débat passionnant mais dépassionné, qui a duré pendant presque deux heures où toutes les questions sur l’avenir du club ont été abordées.

*Philippe Lacave, Christophe Pontens, Michel Garnier, Jean-Paul Gerbet, Jean-Claude Barcos, José Sanchez, Bruno Larroux, Jérôme Crampe, Davy Saint-Laurent… Lionel Terré avait été réélu lors de la précédente AG.

Avantages et inconvénients des deux statuts

Avec un budget prévisionnel qui peine, depuis quelques saisons à atteindre les 1,5 million d’euros et qu’il est de plus en plus dur à boucler, le club s’interroge sur la pertinence de rester en SASP. Cette année encore, malgré une saison précédente satisfaisante sur le plan sportif et des réductions des abonnements pour les anciens abonnés, le nombre de cartes est passé de 350 cartes à 200 euros, à 180 cartes, dont 160 à 100 euros. Entre l’annulation des buvettes et de la bodega, pour des restrictions sanitaires liées au Covid et l’annulation par manque d’inscriptions au repas d’avant match contre Cognac, le manque à gagner sur le prévisionnel est de l’ordre des 200 000 euros. Ce manque d’engouement du public autour du club phare du département, (qui évolue au plus haut fédéral), n’incite pas non plus les entreprises à venir soutenir le dernier club historique de Bigorre qui tient son rang en Nationale, au troisième échelon du rugby professionnel.

La question du statut professionnel du Stado-TPR se pose donc. Un statut qui engendre des coûts supplémentaires de gestion et qui est un frein pour certaines petites entreprises qui pourraient s’engager, avec une réduction fiscale de 66% au niveau d’une association.

L’autre avantage d’une Association est de pouvoir recevoir des subventions des Collectivités, ce qui est contraire à la loi pour une SASP. 

En outre une Association bénéficiaire ne peut pas aider une SASP qui serait en difficulté, alors que le contraire est possible.

Par contre, pour les grosses entreprises, qui dégagent un gros chiffre d’Affaires, la SASP permet de passer en charge 100 % de leurs investissements.

Pour l’heure, aucune décision n’a été prise et tout dépend de la capacité du club à présenter un budget en adéquation avec ses ambitions et son image. En dessous de 2 millions d’euros, le minimum pour se maintenir, le statut professionnel ne se justifie pas. D’autant que les clubs de Fédérale 1, qui vont intégrer la nouvelle Nationale 2, ont des budgets nettement supérieurs, sans pour autant posséder le statut professionnel. En Nationale, seuls les anciens clubs de Pro D2, comme Tarbes et ceux qui aspirent à monter comme Nice, sont sous ce statut.

Un statut nécessaire pour monter en Pro D2 au moment de l’accession, mais qui n’est pas inscrit dans le cahier des charges en début de saison. Narbonne, par exemple, a créé sa SASP au dernier moment pour satisfaire aux critères de la LNR.

A noter que le statut associatif, n’a aucune limitation de budget, ni de nombre de contrats pro fédéraux, qui sont liés au montant du budget prévisionnel.

Disparition à court terme sans augmentation du budget

Pour l’heure aucune décision n’a été prise même si une majorité est favorable à la sauvegarde de la SASP qui donne une image positive d’un club pour d’éventuels investisseurs. Mais à quoi bon garder une SASP et ses inconvénients de coûts de gestion, avec un budget minimaliste qui conduira à court terme à une relégation. Car avec un effectif de seulement vingt-et-un contrats pros, liés à un budget d’1,5 millions d’euros, la saison dépend des aléas des blessures, avec impossibilité de recruter des jokers médicaux. C’est donc, à court terme, la disparition du rugby de haut niveau à Tarbes et à moyen terme du rugby en Bigorre. Car l’effectif pro de Tarbes est composé de sept joueurs plus quinze Espoirs, qui sont tous issus de la Formation Tarbaise qui est labellisée depuis la Pro D2. Une Formation qui nourrit aussi Bagnères, Lannemezan et Lourdes.

Conserver une Formation Labellisée

Une Formation qu’il faut sauvegarder et qui passe par un maintien de Tarbes en Nationale. Car ce Label, est un gage pour attirer les meilleurs jeunes qui resteront au club ou qui irrigueront les autres clubs bigourdans. Une Formation Labellisée, qui a un coût, avec un nouveau cahier des charges contraignant, avec notamment des emplois salariés, occupés jusqu’ici par des bénévoles. Une Formation qui est dévolue à l’Association des clubs, (même sous statut pro.) qui peuvent percevoir des subventions des Collectivités ou des fonds défiscalisés à 66%. Les Collectivités devront donc revoir à la hausse leurs subventions pour sauvegarder la Formation Labellisée qui irradie l’ensemble des autres clubs du Département.

Dangers d’une Association

Si le statut Associatif, peut permettre de toucher des subventions des Collectivités, attention au mélange des genres. Le statut en SASP, adossé à une Association, est la garantie d’éviter des porosités malsaines susceptibles d’entraîner une relégation à l’échelon régional, comme cela est arrivé à Nantes et plus près de nous, à Auch. Car une Association en faillite entraîne sa dissolution et l’obligation de changer le nom de l’Association. Ce qui n’est pas le cas d’une SASP qui dépose le bilan sans nuire à l’Association, qui conserve son nom, comme Bourgoin ou Narbonne, qui n’ont pas été relégués financièrement. Narbonne qui vient d’ailleurs de retrouver la Pro D2, après un dépôt de bilan à l’issue de la saison 2018.

Taire les Egos pour sauver un club historique

Les deux statuts ont leurs avantages et leurs inconvénients, mais en termes d’images sortir de la SASP enverrait un mauvais signal à tous ses partenaires publics ou privés, aux supporters et aux joueurs. La décision reviendra au Conseil d’Administration qui semble en majorité favorable au maintien de la SASP. Car « l’écraser » serait renoncer à leurs actions et tout perdre. Mais pour l’avenir du club, les partenaires devront accepter d’augmenter leurs participations pour monter un budget digne du passé rugbystique historique du club à la veille des cinquante ans du titre de Champion de France 1973 et des 34 ans de la finale de 1988. Car si la place du TPR, serait d’être en Pro D2, où il s’est toujours maintenu sportivement, la réalité économique du moment, fait que sa place est en Nationale, véritable Pro D3 du rugby français. On n’y retrouve que des clubs qui ont connu la Pro D2 où qui ambitionnent d’y monter à plus ou moins court terme. Les deux « gros acteurs » économiques du BTP et de la Grande Distribution, qui ont toujours soutenu le club, ne devraient pas prendre la responsabilité d’être les fossoyeurs du rugby bigourdan. L’heure n’est plus aux querelles d’égo mais à celui du rassemblement autour d’un mythique club de rugby Champion de France 2013 qui, un après-midi de juin 2003, s’est retrouvé aux portes du Top 16, qui a précédé le Top 14 actuel. Battu en finale après-prolongation 25-21 par Montpellier qui évolue toujours en Top 14.

Un budget a minima de 2 ME

Un budget à minima de 2 millions d’euros permettrait au club d’étoffer un peu plus son effectif pour assurer sa place en milieu de tableau et ne pas lutter uniquement pour le maintien. Dax, avec 2,2 millions d’euros de budget, a terminé à la sixième place l’an dernier et pointe à la septième place aujourd’hui. Lors de la confrontation de dimanche dernier Dax, malgré une kyrielle de blessés, n’avait aligné que deux Espoirs sur la feuille de match contre huit pour Tarbes… Face à la même cascade de blessés, Tarbes avait dû aligner treize Espoirs sur sa feuille de match contre Nice… Avec un budget de 2,5 millions d’euros, Tarbes pourrait prétendre jouer les premiers rôles et étoffer son secteur administratif qui s’étiole de saison en saison. Pour un retour en Pro D2, il faut un budget en Nationale de l’ordre de 4 à 5 millions d’euros...

Jean-Jacques Lasserre