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Tarbes-Blagnac : Les réactions d’après match

lundi 13 décembre 2021 par Rédaction

Un gros coup pour Blagnac

Blagnac, avec une équipe rajeunie et remaniée à cause de nombreuses absences, a réussi un gros coup face à une équipe tarbaise qui commençait à rentrer quelques absents de marque. Le staff a aligné Tolofua (22 ans), Azzi (23 ans), Belmehal (21 ans), Seunes (21 ans), Vareilles (23 ans), Bardaud (22 ans), Miatto (19 ans), en l’absence de dix-neuf joueurs qui ont évolué en première cette année. Parmi eux, des absents de marque comme Martin, Bekov, Banière, Herenger, Vachon, Collet, Ponsole, Brun, Daura-Bedin, Ochoa et Vernetti… C’est dire la richesse et la qualité de l’effectif blagnacais. Un effectif adaptable à merci grâce à un long travail de fond auprès des jeunes et des Espoirs qui sont nourris à la même philosophie de jeu qui font l’ADN du club. On peut partager ou non cette philosophie de jeu, parfois restrictive, mais c’est elle, qui permet à Blagnac, de jouer les premiers rôles en Fédérale 1 et en Nationale, depuis plusieurs années.

Eric Escribano : On a été réaliste, pragmatique et on a la chance

« On a été réaliste, on a été pragmatique, on a la chance sur ce contre, qui est dur pour eux, qui n’ont pas eu la même chance sur les rebonds. Ils ont essayé de produire mais notre défense est bien en place, c’est un peu notre force. » L’entraîneur se réjouit de l’apport de ses jeunes joueurs. « C’est bien parce qu’aujourd’hui, il y a un gamin, le petit Miatto, qui est né en 2002, qui est rentré. Faire son premier match à Tarbes et le gagner, c’est tout un honneur pour lui. » Eric Escribano est aussi soulagé d’avoir remporté un match qui replace Blagnac dans le haut du tableau. « Moi, je suis content de mes hommes qui n’ont rien lâché. C’est notre force, ce championnat est tellement dur que c’est l’enfer, parce que c’est dur tous les week-ends. On est content parce qu’on respire après notre défaite contre Albi à la maison. C’est une très bonne chose pour nous. » D’autant que le staff avait dû se priver de ses cadres en seconde et en troisième ligne, remplacés par des Espoirs. « On a de gros blessés, de gros soucis d’effectif mais c’est comme ça. On le savait, c’est notre mode de fonctionnement. On a la chance d’avoir des Espoirs de qualité. Grâce au super boulot de leurs entraîneurs ça porte ses fruits. Quand ils rentrent avec nous, ils ne sont pas surpris et c’est ça qui est top. » L’entraîneur, sans qu’on le lui demande, a un mot d’encouragement pour son adversaire malheureux et pense déjà à la prochaine échéance. « Je ne suis pas inquiet pour les Tarbais, ils vont rebondir, ils vont réagir. La saison est très longue… Nous, on va respirer mais il faut rebasculer très vite contre Dijon que nous jouons la semaine prochaine. Contre Tarbes, on a été pragmatique et on est content mais ce championnat est très long. La phase Retour sera aussi très longue et compliquée. » Un match que les Blagnacais ont remporté grâce à une philosophie de jeu qui perdure, quels que soient les joueurs sur le terrain. « On a gagné les chocs en première mi-temps et c’est ça qui nous a permis d’avancer. Gérald, (Augustin) a occupé excellement le terrain. Il y a un super travail de formation qui est fait depuis des années au club et ça paye. Quand les jeunes montent, ils ont cet ADN qui est celui des valeurs, du travail et d’autres choses. »

Un véritable coup de massue pour Tarbes

Cette seconde défaite d’affilée à Trélut, sans bonus défensif, face à un adversaire direct et de son calibre, est un véritable coup de massue. Les Tarbais, qui regardaient vers le haut il y a quelques semaines, vont devoir songer au maintien. Le temps des analyses, au niveau des responsabilités de la situation du club et de trois défaites consécutives, sera pour un peu plus tard. Pour l’instant restons concentrés sur le match lui-même. On peut tout reprocher aux Tarbais, un mauvais jeu au pied, une couverture de fond de terrain approximative, une touche de nouveau aléatoire, des ballons perdus, des prises de mauvaises décisions mais pas d’avoir lâché le match. Les Tarbais se sont filés en défense et n’ont rien lâché dans les rucks où c’était la guerre des étoiles. Le Groupe doute c’est évident, mais il a su revenir dans le match 10-14 (62ème), après avoir été touché par un essai casquette 3-11 (34ème) et une pénalité gratuite sur une relance intempestive en début de seconde mi-temps 3-14 (50ème). A l’heure de jeu, on pouvait croire à un renversement du match puisqu’un essai non transformé ou deux pénalités auraient permis à Tarbes de passer devant et sur la lancée de l’emporter. C’est alors que les Tarbais ont subi les foudres arbitrales (65ème, 67ème, 68ème). Trois décisions qui ont permis à Blagnac de desserrer l’étau tarbais et de reprendre de l’avance au score 10-17 (69ème). Deux autres pénalités (72ème, 74ème) ont scellé la victoire de Blagnac et ont privé Tarbes d’un bonus défensif qui pourrait compter à la fin de la saison 10-20 (75ème). A notre décompte, à la volée, les Tarbais ont été pénalisés à douze reprises contre huit à Blagnac, ce qui, en soit, n’est pas un scandale. Ce qui est moins compréhensible, c’est que les mêmes fautes n’ont pas été sifflées de la même façon et qu’elles ont été sifflées dans des zones de terrain favorables à Blagnac, pour se dégager ou marquer. Les joueurs tarbais, en plus du doute, se sont sentis impuissants face à un arbitrage ressenti à charge, peut-être afin de compenser les trois cartons jaunes de Blagnac.

Accablement, frustration, incompréhension…

A l’entrée des vestiaires, le Président et Fabien Fortassin, assis côte à côte sont visiblement sonnés et discutent à voix basse, la mine grave. Deux hommes qui semblent plus accablés qu’en colère, car les deux doivent se sentir, quelque part, responsables de la situation. Drôle d’ambiance aussi dans les vestiaires où les douches sont interdites pour cause de bactéries. Les joueurs doivent aller se laver aux douches des arbitres où traverser les deux couloirs pour aller se doucher au deuxième vestiaire visiteurs. Des joueurs qui sont aussi désorientés par le scénario du match et qui ne savent plus à quels saints se vouer. Des joueurs qui ont le sentiment de ne pas avoir triché, d’avoir tout essayé mais d’avoir manqué de réussite.

Alexandre Duny : On ne se récompense pas

Le pilier s’est isolé dehors sur la petite tribune des remplaçants. Bien que visiblement abattu, il accepte de se livrer. « On a un sentiment d’amertume parce qu’on fait notre jeu, on perce mais on ne marque pas. On n’est pas en réussite et c’est ça qui est frustrant. On n’a pas de chance sur ça. C’est ce qui fait chier. On fait une grosse semaine, on bosse bien, on bosse dur et derrière, on ne se récompense pas. C’est rageant. » Alexandre Duny était de la lourde défaite contre Blagnac il y a deux ans en Fédérale 1 et il a l’impression de revivre le même match. « Ils ont toujours le même système et le même jeu. Je les ai trouvés moins durs physiquement et moins virulents. Mais ils sont destructeurs, ils jouent avec le vice et nous, pas assez clairement. »

Johann Paulet : 0n avait vraiment à cœur de gagner

« On éprouve de la frustration et de la tristesse parce qu’on avait vraiment à cœur de se rattraper et on passe à côté, encore. On n’arrive pas à scorer. On a quelques occasions qu’on ne met pas au fond et eux, ils ont eu pas mal de réussite quand même. Nous, on n’a pas confiance et on n’y arrive pas. » Des grosses occasions sur les percées de Berbizier, d’Oltmann et d’Erasmus, qui n’ont pu aller au bout. « C’est peut-être un manque de soutien et de réalisme. A chaud, c’est dur de savoir mais on se pose des questions, » avoue l’ailier. « On n’a pas la solution, sinon on aurait gagné. On aurait peut-être pu garder le ballon un peu plus, pour arriver à finir les coups. » Lui aussi, qui les a affrontés et qui a perdu il y a deux ans, trouve des similitudes dans le jeu proposé par Blagnac. « Ils sont hyper volontaires, ils sont hyper agressifs, ils mettent un bordel monstre dans les rucks. »

Mathieu Berbizier : On ne finit pas les coups

Auteur d’une belle percée, d’une belle touche indirecte, d’une belle chandelle, l’ouvreur a aussi connu pas mal de souci dans son jeu au pied trop souvent imprécis. Lui aussi a la même analyse « On ne finit pas les coups. Si je marque l’essai, ça change tout à ce moment donné du match. Ce sont des détails qui font que le match n’aurait pas été le même et l’issue aurait peut-être été favorable pour nous. » Derrière, les Tarbais ne tapent pas la pénalité face aux barres et préfère la jouer à la main mais l’essai sera refusé. « Ce match se joue à des détails et ils ne tournent pas en notre faveur. Ils marquent un essai vraiment casquette, sur un contre qui est recontré, ils tapent, ils ont le bon rebond, avec personne en face. C’est un essai complètement à la con, qui nous fait mal à la tête parce qu’on était bien dans le match. Cet essai nous met la tête sous l’eau. On a quand même eu une réaction, on a mis des choses en place et on a réussi à marquer. On revient bien en seconde mi-temps mais on prend deux pénalités qu’ils enquillent. Nous, on n’a pas su obtenir ces pénalités. On ne fait pas un mauvais match mais on ne concrétise pas sur des détails qui ne tournent pas en notre faveur. »

Thomas Millet : Quand rien ne va, il n’y a vraiment rien qui va

Le demi-de-mêlée a connu un match difficile, face à une défense agressive et à des ballons ralentis dans les rucks. A force d’enchaîner les matchs et les coups, Thomas Millet perd peut-être de sa lucidité sur le terrain. Mais pour lui, ce match n’est pas à classer dans la même catégorie que Suresnes. « Il y a du mieux. On est mieux défensivement, mais après, on fait des erreurs. On couvre mal le troisième rideau et ils nous font reculer. On a mis notre jeu en place mais après, on n’a pas trop de réussite. On est repris trois ou quatre fois à un mètre de la ligne et eux, ils ont de la réussite. On contre un de leur coup de pied, ça leur revient dans les mains et essai. Ils ont aussi un poteau rentrant sur pénalité… On a l’impression que quand rien ne va, il n’y a vraiment rien qui va. On n’a pas un rebond, on n’a rien. On va continuer à travailler et on va voir ce que ça va donner. »

Morgan Rubio : C’est dur, ça fait mal à la tête

L’ailier est effrondré sur le banc, incapable de réaliser. « J’avoue que je ne crois pas avoir vécu ça depuis que je suis au TPR. Ça fait mal à la tête. C’est vraiment décevant, c’est frustrant… » Un long silence s’installe. « Il va falloir mettre du cœur à l’ouvrage pour gagner des matchs. On prend des coups du sort, on prend des interceptions… Là, on a un contre pour nous et ils nous mettent un essai. C’est dur, ça fait mal à la tête. » Lui non plus n’a pas l’impression d’avoir galvaudé le match. « Je pense qu’on a breaké le rideau défensif plus qu’eux. Après, ils ont été meilleurs que nous dans l’occupation, ils ont eu un meilleur jeu au pied que nous, ils ont été meilleurs que nous sur la couverture. Peut-être qu’on aurait dû faire comme eux et jouer plus au pied. » Un match qui est le remake de celui de Fédérale 1. « C’est un peu le même match qu’il y a deux ans, avec des conditions un peu pareilles. Ils avaient mis un gros rideau défensif en place et ils avaient bien occupé sur le jeu au pied. » Alors que les Blagnacais jouaient long pour les coincer au fond de leurs camps les tarbais se sont évertués à remonter les ballons à la main et à s’exposer à des pénalités gratuites sur les placages. « A chaque fois qu’on revenait, on se faisait redistancer » souligne Morgan Rubio qui reconnaît honnêtement. « Je pense qu’ils méritent leur victoire, parce qu’ils ont fait le match juste. Nous, malgré notre volonté, on n’a pas su concrétiser quand il fallait et on n’a pas su éviter de prendre des points. » Pourtant, le plus ancien des Tarbais toujours en exercice, s’il est touché n’est pas coulé. « Trois défaites d’affilées, c’est dur. La solution, c’est de bosser, de bosser et de bosser. Il faut aller de l’avant. Il ne faut pas s’apitoyer sur notre, ce n’est pas comme ça qu’on s’en sortira. Il faut bosser, il faut avancer. Malgré tout, il y a du positif sur le match. Il faut se servir de ça et régler tout ça petit à petit. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre