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Retour sur Tarbes-Soyaux Angoulême

lundi 6 septembre 2021 par Rédaction

Les Charentais se sabordent

Les Charentais se sont sabordés en remisant leur jeu de mouvement spectaculaire pour se lancer dans un jeu minimaliste de ballons portés. Pour autant c’était un vrai match de rugby, avec beaucoup d’engagement de part et d’autre. Avec malheureusement trop peu de grandes envolées, même s’il y a eu de bons enchaînements des deux côtés. La faute à des défenses agressives qui ont provoqué des pertes de balles surtout du côté charentais en début de match. Il ne faut pas non plus oublier que c’était un match de début de saison où tous les automatismes ne sont pas encore en place. Des pertes de balles qui ont peut-être conduit Soyaux-Angoulême à se contenter de pénaltouches, puisqu’ils avaient marqué suite à un ballon porté dès le premier quart d’heure. Car on ne peut pas dire que les Charentais ont pris ce match à la légère. Il n’y a qu’à voir leur engagement dans les rucks et des déblayages, à l’épaule au niveau de la tête, qui auraient pu leur valoir deux cartons et une pénalité retournée (69ème). On ne comprend pas aussi, compte tenu de leurs déboires de l’an dernier en Pro D2, qu’ils n’aient pas pris deux pénalités, en fin de première (40+1) et en fin de seconde mi-temps (78ème), pour tenter des pénaltouches où ils ont perdu le ballon. Mais par contre, on peut s’étonner qu’ils méconnaissent le règlement sur les licences en Nationale et le décompte des arrêts de jeu au bout des 80 minutes du tableau d’affichage. Vincent Etcheto, à juste raison, s’étonne que dans un rugby pro, pratiqué par des ex-équipes de Pro D2, les règles ne soient pas les mêmes. « Normalement, il ne devrait pas y avoir 83 minutes de jeu quand le chrono s’arrête à 80. Il parait que c’est une Poule d’Accession pour la Pro D2 mais on fait les choses à moitié. Il n’y a pas les mêmes règlements pour les licences. Il va falloir s’y habituer. Mais ce n’est pas grave, on mérite d’y être vu, la saison qu’on a fait. »

Les réactions d’après match

Vincent Etcheto : Bravo aux Tarbais

Du côté d’Angoulême, c’était comme si le ciel leur était tombé sur la tête. Les joueurs, têtes basses et mines fermées, ne se sont pas éternisés sur le terrain. Dans leur vestiaire aucun joueur, ni aucun membre de l’équipe, ne traînait dans le couloir. Quand Vincent Etcheto est sorti seul des vestiaires, on n’entendait pas une mouche voler. Le Manager est tout de suite venu vers nous le visage fermé mais accueillant. Quand on lui demande d’analyser le match à chaud, la réponse fuse. « A chaud, on est nul voilà. Bravo à Tarbes, ils ont fait un super match et nous, on s’est mis au bas niveau du National, parce qu’on ne peut pas gagner un match comme ça. Tarbes a fait son match, c’est une bonne équipe. Je la connais bien mais on a joué un quart d’heure à peu près. On n’est pas capable de tenir un résultat alors qu’en plus c’est eux qui nous le donnent. Il n’y a même pas d’analyse, il y a rien. On n’a même pas tenu en mêlée. Bravo aux Tarbais mais nous, on a vraiment du boulot. »

Je n’ai pas envie d’assumer cette défaite

Quand on s’étonne de ne pas avoir vu le jeu chatoyant qu’il affectionne et qu’on lui demande si cela faisait partie de son plan de jeu, le technicien réagit aussitôt. « Non, non, au contraire. C’est pour ça que je leur ai dis que je n’assumais pas cette défaite. Après, c’est peut-être parce qu’on ne travaille pas assez bien, que le message n’est pas assez clair. Mais passer vingt minutes en première mi-temps, à faire des ballons portés, ce n’est pas du tout ce que je leur demande. » La colère monte et il assène : « Ils vont se démerder entre eux, moi je n’ai pas envie d’assumer. Je n’assume pas leur merde. »

On ne méritait pas de gagner 

Au collègue de la Charente Libre qui nous succède et face à la caméra, le technicien charentais tient un discours moins cru mais avec les mêmes arguments. Il reproche à ses joueurs de s’être entêtés à faire des ballons portés et à ne pas avoir pratiqué du jeu de mouvement. Pour lui « c’est un péché d’orgueil » et il est frustré que les joueurs n’aient pas appliqué ses consignes et mis en exergue le projet de jeu répété et travaillé à l’entraînement. « Il fait beau, on travaille pour mettre du rythme, pour sortir vite le ballon, on voulait les bouger et en fin de compte, c’est leur N°3, qui doit faire trois mètres carrés par match, qu’on a vu. Ça veut dire qu’on est passé à travers. »  Le technicien ne trouve aucune excuse à ses joueurs et assure de nouveau : « On ne méritait pas de gagner. » Le retour en bus a dû être long et la reprise à l’entraînement risque d’être tendue et ardue.

Côté tarbais : C’est la liesse

C’est la liesse qui prime après une fin de match à suspense et à rebondissements où tout semblait perdu à la 80ème minute, avec cette pénaltouche à cinq mètres manquée de quelques dizaines de centimètres. La pénalité improbable de la gagne, à l’ultime seconde des arrêts de jeu, libère une pression insoutenable. Le stade explose avant même que les arbitres de touche ne lèvent leurs drapeaux. Les joueurs sautent et s’embrassent, sous les applaudissements d’un public debout. Dans les vestiaires, les chants résonnent, les joueurs sont contents d’avoir gagné mais ils sont fourbus d’avoir tout donné jusqu’à la fin. Plusieurs joueurs sont meurtris, dont Aulika, mollet douloureux et Manu, poche de glace sur son genou touché en début de rencontre.

Alexandre Duny : C’était sympa de retrouver le public de Trélut

Le pilier droit a été chaleureusement applaudi lors de son entrée à la 46ème minute. « Oui, ça m’a fait bizarre parce qu’on a passé une saison sans public. Je suis très content de revenir et c’était vraiment sympa de retrouver le public de Trélut. » Le Droitier avait affronté Soyaux-Angoulême qu’il avait battu deux fois avec Carcassonne. « Ils ont changé beaucoup de joueurs mais je les ai trouvés très joueurs mais on a eu relativement une bonne défense et on a réussi à les contenir. C’est une bonne équipe qui aime bien porter le ballon et ils sont dangereux dès qu’ils ont le ballon, parce qu’ils jouent de partout. » Même s’il faut relativiser, en l’absence des deux piliers El Ansari et El Jai, la mêlée tarbaise s’est montrée plutôt souveraine. D’où le regret d’avoir pris un carton jaune, alors que les piliers charentais, souvent pénalisés, n’avaient pas pris de cartons. « Oui, globalement, on les a dominés mais dès que je suis entré, j’ai été pris en grippe. Il me pénalise, je prends un jaune, c’est le choix de l’arbitre, ce sont les risques du métier. » Sur cette action précise, de l’autre côté de l’arbitre, le Droitier charentais était déjà à genou au sol. « Après, on a su remettre le curseur et on su les dominer de nouveau. » Juste après son retour sur le terrain, il y a la fameuse pénaltouche à cinq mètres avec tous les trois-quarts dans l’alignement. « Oui, on l’avait travaillé cette semaine à l’entraînement. En fonction de comment se passe le maul, ils restent avec nous ou ils reprennent leur place. Là, tant mieux, on a eu de la réussite, parce qu’on ne l’avait pas encore placé en match. »

Felipe Manu : Ils ont tout fait pour nous franchir

Le troisième ligne, une poche de glace sur son genou, savoure un gobelet de bière. Lui a toujours cru à la victoire. « Aujourd’hui on a montré un état d’esprit qu’on voulait garder jusqu’à la fin. Et ça a payé à la fin. Il y a des équipes qui auraient lâché mais nous on s’est battu jusqu’à la fin. C’est très important pour l’esprit de Groupe parce que plusieurs joueurs sont sortis sur blessures mais on a continué à bosser et à travailler jusqu’à la fin. Et à la fin, on sort sur une victoire. » Le Néo-Zélandais a rencontré les Charentais à plusieurs reprises avec Biarritz et Mont-de-Marsan et il a retrouvé une équipe solide. « Ils ont tout fait pour nous franchir. Ils ont manqué de puissance mais ce qu’ils font, ils le font à 200%. Franchement, ils ont des joueurs formidables. Ce n’est pas l’équipe la plus lourde du championnat mais ils sont très mobiles et ils vont vite. » Pour le troisième ligne, le Championnat va être encore plus relevé que la saison dernière « Il ne faut pas oublier qu’il y a deux équipes qui viennent de Pro D2 et que toutes les autres équipes méritent d’être là. Ce sont de très belles équipes et même Suresnes a fait un gros match. Ce n’est rien par rapport à leur niveau de la saison dernière mais je crois que tout le monde a fait la même chose. C’est bien d’être dans un championnat où tout le monde est challengé. On ne peut pas grandir quand on ne joue pas contre des adversaires plus forts. Franchement je suis content. » 

Alexandre Combier : On n’a rien lâché

Habitué à jouer à Nice dans un stade feutré, le pilier Gauche a apprécié l’ambiance tarbaise. « Ça fait plaisir et on va tout faire pour offrir des victoires et faire venir le public toute l’année. On a tout donné mais on s’est fait un petit peu peur sur la fin. Ce qui est bien, c’est qu’on n’a rien lâché pour gagner ce match. » L’ex-Niçois, s’est mis dans le moule comme tous les nouveaux joueurs. « On veut donner l’image qu’on est des chiens et qu’on ne lâche rien. On veut gagner tous les matchs chez nous et c’est ce qu’on va faire. Peu importe qu’on soit titulaire, remplaçant ou hors Groupe, tous les mecs donneront tout. » Déjà, sa tête est à Bourgoin, même s’il n’a pas connu la déroute de l’an passé. « On a encore un gros client la semaine prochaine. »

Jonathan Duffau : On les a fait douter et ça tourne en notre faveur

Entré en pleine tempête, au plus fort de la domination charentaise, le centre de poche a apporté sa fougue en défense. « C’était compliqué. Soit on fait des mauvais choix, soit on n’a pas la réussite avec nous. On a été obligé de mettre les barbelés et de défendre à fond. A la fin, on est récompensé par une pénalité et ça nous sourit enfin. Malgré sa jeunesse, Jonathan Duffau a joué contre les gros de la Poule l’an passé. « Ils ont étalé leur jeu qu’on avait bien analysé à la vidéo et on savait ce qu’ils allaient faire. On s’y attendait et on était prêt. Du coup, on n’a pas été surpris. Il fallait mettre de la combativité, c’est ce qu’on a fait. On les a fait douter et du coup ça tourne en notre faveur. »

Paul Sajous : On a su provoquer la chance

Le troisième ligne est un cas particulier, puisqu’il est podologue et qu’il découvre la Nationale après plusieurs saisons en Fédérale 1 avec Saint-Jean-de-Luz. De plus, il sort d’une saison blanche à cause de l’arrêt des championnats fédéraux à cause du confinement. Même s’il a disputé les matchs de préparation contre Cognac et Suresnes, c’était son premier match à balle réelles et en plus face à une ex-équipe de Pro D2. « C’est sûr que quand, ça compte pour un match de Championnat, il y a un peu plus d’enjeu et ça tape un peu plus fort. Mais l’équipe a répondu présent. On a eu chacun sa mi-temps. A la fin du match, on a un peu de chance mais on a su la provoquer. » L’apport des remplaçants, même s’il y avait quelques centimètres et quelques kilos de moins, a été primordial. « Il y avait l’envie et le Groupe, ça va ensemble. » « Le mot d’ordre, c’était de ne pas baisser les bras et de prendre du plaisir. La mission est accomplie aujourd’hui. »

Thomas Lhusero : Mauvais mais Héros

Demi-de-mêlée en première mi temps et ouvreur en seconde, Thomas Lhusero a souffert dans le jeu. « C’est une équipe solide, assez joueuse mais pas non plus virevoltante de droite à gauche. Je trouve qu’ils n’ont pas beaucoup joué contre nous. Nous, devant, on a été énorme en première mi-temps. Après, on a eu un petit coup de mou en seconde et ils sont passés devant. On arrive à s’accrocher, on ne faisait que s’accrocher et s’accrocher… Après, il y a cette pénalité qui rentre… » Lulu, comme l’appellent ses coéquipiers, est le héros du match avec cette pénalité de la gagne, dans les arrêts de jeu, après trois échecs. « Elle a touché la barre » précise le buteur par intérim. Compte tenu de la sortie de Williams Pees, il n’y avait plus de buteur longue portée. « C’était tout juste ma distance (rires…), le ballon a raclé la barre. » Thomas Lhusero n’avait rien plus à perdre, puisqu’il reconnait lui-même qu’il a raté l’ensemble sa prestation. « J’ai été très mauvais, ça fait des années que je n’avais pas été aussi mauvais. Dans mon jeu au pied, j’ai été mauvais, j’ai fait des passes moyennes à Will (Pees). J’espère que je serai meilleur au prochaine match… » D’habitude très cool, souvent chambreur, Thomas Lhusero, qui était pour la première fois le buteur N°1 (en l’absence de Mathieu Berbizier), s’est peut-être mis trop de pression, suite à une pleine page d’un quotidien local. Mais malgré une pénaltouche décisive manquée deux minutes avant, il a su faire le vide dans sa tête. « J’avais déjà raté mon match. Donc, soit je le ratais un peu plus, soit je le sauvais un peu... »  

William Pees : On s’est fait surprendre au début

L’ouvreur tarbais, à son habitude s’est multiplié en défense, en prenant les gros qui venaient percuter plein champ. A son image, la défense tarbaise s’est bien employée avant de céder deux fois après des pénaltouches. « On s’est fait surprendre un peu au début sur une première action sur une relance qu’on avait travaillé toute la semaine. On avait prévu qu’ils allaient relancer et qu’il fallait faire gaffe et on s’est surprendre d’entrée par l’arrière qui perce. » Lafitte, avec ses jambes de feu, s’était bien servi d’une porte ouverte par ses avants, mais la défense s’était bien reprise, aidée aussi par des fautes de mains. Honnête, l’ouvreur prend à son compte l’essai d’Avei sur une succession de percussions après une pénaltouche. « On a été plus que solidaire en défense mais je rate un placage à cinq mètres de la ligne et ça fait essai. » Les Tarbais ont essayé de mettre du jeu sans grosse réussite. « En première mi-temps, on a eu quelques ballons, en seconde mi-temps, c’était un peu plus compliqué. On n’a pas eu un ballon dans leur camp et on n’a fait que défendre. A dix minutes de la fin, on a su aller chercher les pénalités qu’il fallait. On s’en sort bien et on prend des points qui compteront à la fin. » Des points précieux car en début de saison, les Charentais étaient bons à prendre. « C’est une belle équipe. C’est peut-être un peu moins fort devant que les gros de la saison dernière mais c’est sûrement plus joueur. On rivalise devant où bien alors, on est nettement plus fort que la saison dernière. On a été bon en mêlée et assez bon en touche. »

Ximum Bessonart : Il va falloir se casser les dents pour gagner ici

Le pilier Gauche, qui a encore sorti une prestation de haute volée face à un solide et expérimenté pilier georgien, appréciait ce nouveau succès contre une grosse équipe. « On montre dès le début de la saison, qu’il va falloir se casser les dents pour venir gagner ici. C’est un gros message qu’on envoie à tous ceux de la Poule qui voyait Angoulême s’imposer ici. C’est une équipe assez complète, qui descend de Pro D2. Ça se voit au niveau de leur organisation et de leur densité physique mais ils ont encore pas mal de choses à régler. On a su les dominer en conquête, notamment en première mi-temps. Je pense qu’ils vont monter crescendo tout au long de la saison. Mais il faut prendre ce qu’il y a à prendre et on l’a fait. » Le Basque et Aulika, étaient les seuls rescapés du cinq de devant de la saison dernière en première mi-temps, mais l’état d’esprit de ne rien lâcher perdure. « C’est encore plus vrai que l’année dernière. On voit que les mecs, qui rentrent, apportent autant ou sinon plus que les titulaires. C’est vraiment hyper positif et c’est ça qui crée un Groupe et une force collective qui fait la force des grandes équipes. Devant, les huit titulaires ne suffisent pas à gagner un match. Il faut être treize, il faut que les cinq qui rentrent apportent autant et voire plus. »

Fabien Fortassin : Je suis très fier de mes joueurs

L’entraîneur était ému de la réaction de ses joueurs alors que le match semblait perdu. « Et puis non, ils ont les ressources d’aller marquer cet essai, d’aller chercher cette pénalité. C’est à l’image de Lulu (Lhusero) qui n’a pas été en réussite sur le jeu au pied et qui a n’a pas hésité à tenter cette dernière pénalité. Je suis très fier de mes joueurs. On n’est pas inquiet, on sait qu’ils ne lâcheront jamais. On connaitra certainement des matchs compliqués mais l’état d’esprit sera toujours là. » Le technicien assure au micro de « La Charente Libre » « Sincèrement, j’aurais tenu le même discours même si la pénalité était passée à côté. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre