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Retour sur Tarbes-Albi

mercredi 19 mai 2021 par Rédaction

Un authentique exploit

Chansons en cœur, puis sono à fond et bières à gogo, pour les joueurs dans les vestiaires où les blessés, Prétorius, Ricard, Vigne, Millet, Pees, Paulet et tous les Espoirs, (qui ont joué un match avec la première ou qui ont participé aux séances d’entraînements), étaient là pour fêter l’exploit réalisé contre Albi. Un véritable exploit car les Tarbais ont privé les Albigeois de la seconde place qui pouvait s’offrir à eux lors de la dernière journée à Massy. Battre Massy, Bourg-en-Bresse et faire match nul contre Nice, en début de saison, était une véritable performance que n’a réussie aucune des « petites » équipes. Mais battre Albi, dans ce contexte et dans ces conditions en fin de saison, avec huit Espoirs, est un authentique exploit.

Les réactions

Lionel Terré : On est sur la bonne voie

Le Président était aux anges sur la pelouse au milieu de ses joueurs, les congratulant à tour de bras. « C’est une très belle victoire face à une très grosse équipe d’Albi. Trélut n’est pas resté imprenable cette année mais il n’y a qu’une petite défaite contre Narbonne. Après, tous les « Gros » sont tombés à Tarbes contre une équipe avec beaucoup de jeunes, avec un gamin de 18 ans, un première ligne de 20 balais. Je suis très content de la Formation, du boulot colossal du staff et d’une implication des anciens. Vivement la saison prochaine avec ce que l’on va bâtir, avec nos partenaires et nos supporters, qui doivent être là pour récompenser cette équipe. On est sur la bonne voie pour faire quelque chose de beau. » Le Président est allé dans les vestiaires d’Albi saluer son homologue et a souhaité à Arnaud Méla de monter en Pro D2.

Tom Juniver : Les avants ont fait un gros boulot

Entré en cours de match pour répondre aux Albigeois dans le jeu au pied, l’arrière s’est retrouvé au poste de demi d’ouverture et son jeu au pied long a participé à inverser la pression. « La première mi-temps est compliquée. Ce n’était pas un problème individuel, c’est juste qu’Albi a réussi à mettre son jeu en place. Après, nos avants ont fait un gros boulot et c’est notre meilleur match en conquête. C’est ce qui nous a permis de retourner la situation. » Bien que positionné à l’arrière lors de ses quatorze matchs, Tom Juniver a su trouver ses marques. « J’ai joué en dix pendant toute ma jeunesse et du coup, j’avais encore quelques repères et j’ai aussi joué quelques mi-temps en dix. Mais les avants nous ont vraiment facilité le travail, avec une bonne conquête, une bonne mêlée et une bonne touche. C’était plus facile à jouer. » Pris en conquête, sans pouvoir s’appuyer vraiment sur une mêlée et une touche conquérante, Albi n’a pas pu mettre son jeu en place en seconde mi-temps et s’est mis à douter. « On était tout le temps dans leur camp, ils subissaient beaucoup, on a réussi à jouer chez eux, et du coup, sous la pression de nos avants, ils se sont mis à la faute. »

Maxime Oltmann : On a été meilleur qu’eux sur la fin

C’est lui qui a fait douter les Albigeois sur une énorme échappée sur la réception du coup de renvoi, avec à la clé la pénalité qui a permis de passer devant au score 12-10 (72ème). Mais l’ailier, qui a confirmé qu’il serait tarbais la saison prochaine, préfère parler du match. « On n’a pas eu un match facile de toute l’année et notre victoire ne me surprends pas. On a toujours eu des scores serrés mais on n’a jamais rien lâché. J’ai senti les Albigeois assez sereins. C’est vraiment une belle équipe et je pense qu’ils vont monter en Pro D2. Mais je pense qu’on a été meilleur qu’eux, surtout sur la fin. » L’ailier était convaincu que Tarbes s’imposerait. « Je défie, n’importe quelle équipe de Nationale, de venir gagner ici. Contre Narbonne, il neigeait et ce n’était pas un vrai match de rugby. En plus, c’était juste après le confinement et c’était très compliqué. »

Jonathan Duffau : C’est une belle récompense

L’entrée à la 70ème minute du jeune centre de 21 ans au gabarit modeste (1,75 m, 80 kg) face au puissant Drauniniu (35 ans, 1,93 m, 105 kg) n’a pas inversé le rapport de force comme on aurait pu s’y attendre, en comparant la jeunesse du banc tarbais face à l’expérience du banc albigeois. Avec sept feuilles de matchs, Jonathan Duffau commence à prendre l’habitude de rentrer en cours de match. Les repères sont là, puisqu’il participe aux entraînements et qu’il connaît tous les systèmes. Il ne s’est donc pas posé de questions. « Il fallait maintenir le score, rester chez eux et ne pas faire de fautes chez nous. Du coup, il fallait avoir une bonne défense et ne pas faire de faute dans notre camp. » Avec les arrêts de jeu, il a joué plus de vingt minutes, puisque Boulogne, exclu à la 78ème, est revenu sur le terrain. Surtout il a fallu défendre pendant plusieurs minutes, à treize contre quinze, après la mêlée simulée. Et Jonathan Duffau, malgré son petit gabarit, aime ça. « J’aime plaquer et je n’ai pas flippé », sourit le centre de poche en pensant au gabarit de son vis-à-vis. « Ça fait vraiment plaisir de gagner comme ça à la maison. C’est une belle récompense pour tout ce qu’on a fait cette année. » 

Bastien Reynaud : C’est le travail de toute une saison et de tout un Groupe

Le talonneur est heureux et fier d’avoir battu Albi pour sa dernière à Trélut. « On n’est pas dans la même dimension c’est sûr, mais le travail paye, avec un Gros qui tombe à la maison.  » Le score était de 6-10 pour Albi quand il est rentré mais c’est avant tout la victoire de tout un Groupe. « Ceux qui ont commencé, ont fait en sorte que ce soit plus facile. Ils ont fait beaucoup d’efforts et après, quand les remplaçants sont entrés, tout c’est bien passé. C’est le travail, de vingt-trois et même de trente toute l’année, qui paye contre un Gros qui va jouer les phases finales. C’est le travail de toute une saison et de tout un Groupe. Il n’y a que du positif. On termine sur une bonne note à Trélut. » Un Groupe qu’il va quitter, à contre cœur et avec l’estime de tous ses coéquipiers, à cause de la faiblesse de son lancer, alors que sur le terrain, c’est un véritable guerrier qui ferraille dans les rucks. « C’est le problème que j’ai et je le sais. Je travaille mais c’est compliqué. » Pourtant sur ce match très dur physiquement, sa hargne a été très importante, en fin de match, pour repousser les assauts albigeois. Et en prime, ses lancers ont été plutôt corrects. Bastien Reynaud pourrait arrêter le rugby à ce niveau pour se consacrer entièrement à des études supérieures.

Felipe Manu : C’est un grand plaisir de faire ça avec les jeunes

Une fois de plus, le Néo-Zélandais termine littéralement sur les rotules et il a de la peine à aller se doucher, tant il boite bas. Mais quand on lui demande s’il jouera dimanche prochain, la réponse fuse. « Bien sûr je vais aller à Chambéry, la saison n’est pas finie. » Comme toute l’équipe, il voulait battre Albi pour le dernier match de la saison à Trélut. « C’est un grand plaisir de faire ça avec des jeunes qui faisaient leurs deuxièmes matchs avec les pros » en référence à Mansieux et à Sentubery, qui enchaînent une seconde victoire consécutive. « Ils ont été extraordinaires sur le terrain, avec Loan (Réal) qui va devenir un leader, très fort, dans le futur. C’est vraiment un plaisir d’avoir vécu ça avec les jeunes. » D’autant qu’Albi n’était pas venu en Bigorre pour faire du tourisme. « C’est une belle équipe, franchement. Ça tapait fort et ils jouaient vite. C’est une équipe qui a mérité d’être en phase finale. Ils ont quelques blessés mais malgré ça, ils ont fait un très bon match. Ils sont tous gaillards, ils jouent vite et ils se sont déplacés très, très, bien. » La victoire n’en est que plus belle avec une équipe tarbaise handicapée par les absences. « Nous aussi on était dans la même situation. On était à 80% de notre meilleure équipe mais on a eu des opportunités de marquer des points. On voulait gagner et on savait que si on faisait le boulot, on pouvait le faire. On a fait le taf et à la fin, on a eu un très bon résultat. » Felipe Manu, pour cause de blessures, vient de livrer deux gros matchs comme seconde ligne. « Bravo, à tous les secondes lignes qui font ça toute l’année. J’ai dépanné pour le bien de l’équipe, comme d’autres l’ont fait avant moi. Là, c’était mon tour. »

Jon Zabala : C’était très dur en mêlée

L’international espagnol savoure son dernier match à Trélut par une belle victoire. « C’est une équipe très forte et très solide sur les bases. En première mi-temps, on a fait le job mais ils ont réussi à prendre le score 0 à 10. Après, sur la seconde mi-temps, on a fait moins d’erreurs et on a profité des leurs, pour marquer sur des pénalités. A la fin, on a eu de la chance avec les mêlées à cinq mètres. Mais je pense qu’on méritait la victoire face à une très grosse équipe qui est qualifié pour les demi-finales. » Jon Zabala avait en face Escur qui est considéré comme un des meilleurs piliers gauches de Nationale. « On savait qu’en mêlée, ça serait très dur mais on a eu chacun des pénalités. C’était très dur en mêlée. Escur, c’est un très bon pilier, mais j’ai rencontré de très bons piliers en Nationale. »

Thomas Lhusero : C’est l’aboutissement de notre saison

Thomas Lhusero, qui a sauvé l’essai de la gagne sur le coup de pied de Caminati, a dû passer par de longues minutes d’angoisse sur les mêlées à cinq mètres durant le temps additionnel. Ce succès acquis dans la douleur n’en avait que plus de saveur. « C’est l’aboutissement d’une saison. On a fait un match abouti, surtout devant où on a fait notre meilleur match de l’année. Ça fait plaisir parce qu’on a été souvent chahuté devant cette année et on n’était pas à notre niveau. Contre Albi on a été à notre niveau. Il faut le souligner parce beaucoup de gens ont dit que devant on était en dessous et que derrière on était meilleur. Je pense que devant on n’était pas en confiance et on a montré qu’on était au niveau des autres. » Malgré les dix points de retard les Tarbais n’ont jamais douté. « On avançait sur tous les points de contacts mais à l’inverse d’habitude, derrière, on ne gagnait pas nos duels. On a perdu pas mal de ballons et ça ne nous a pas permis de scorer. A la mi-temps, on s’est dit qu’il fallait jouer un jeu simple et direct. Ils ont fait pas mal de fautes et c’est ce qui nous a permis de marquer, 3 points, 6 points, 9 points et de prendre le score. Sur la fin, on ne lâche rien et ils auraient pu jouer toute la nuit sans marquer ! »

Albain Méron : On a gagné à l’envie, à l’état d’esprit

Le capitaine, blessé à Pamiers (fracture du plancher orbital), n’avait pas disputé le match perdu contre Albi la saison dernière. « On a gagné à l’envie, à l’état d’esprit. On a fait des erreurs en première mi-temps, mais on s’est accroché. On est revenu petit à petit en seconde mi-temps et à la fin, le choix du coaching nous a fait gagner, je pense. » Malgré un essai casquette pris d’entrée, les Tarbais n’ont jamais douté. « Quand on les contrait, on a senti qu’ils n’aimaient pas ça. On a insisté là-dessus. On a été patient et ça nous a souri. »

Loan Réal : On savait qu’on pouvait gagner

Le jeune troisième ligne de 21 ans a été un des hommes forts du pack tarbais. C’est lui, sur le renvoi du 12-10, qui a remonté le ballon qui a permis de faire passer le score à 15-12, après plusieurs enchaînements qui ont amené une pénalité sous les poteaux. Avec ses quinze feuilles de matchs Loan Réal s’est grillé et il ne pourra pas disputer les phases finales avec les Espoirs. « Dommage, j’aurais bien voulu… » Mais cette victoire contre Albi, enlève les regrets de pas pouvoir jouer le titre avec ses potes. « C’est une belle équipe qui, comme toutes les grosses équipes de la Poule, a une belle conquête et un jeu plutôt frontal avec un bon buteur. On s’y était préparé et on a bien répondu. » Il confirme que les Tarbais n’ont jamais douté. « On savait qu’on pouvait gagner dès le début et même à 0-10, on a continué à y croire. On a réussi un de nos meilleurs matchs en conquête et on a pu jouer. En seconde mi-temps, on a commencé à prendre le dessus. C’était plus facile pour envoyer du jeu. » Même acculés sur leur ligne les Tarbais n’ont rien voulu lâcher en défense et ils ont fait reculer les Albigeois sur trente mètres. « Sur la mêlée simulée, il suffisait de défendre. C’était la dernière action et on s’était dit qu’on devait tous défendre pour assurer la victoire. On a un esprit de groupe et on sait qu’on fera tout pour se rattraper, si l’un de nous rate un placage. On était en confiance parce qu’on avait gagné le défi physique sur les duels. 

Florian Lamothe : Le travail a fini par payer

Le jeune talonneur de vingt ans aligne sa quinzième feuille de match et il a terminé en pilier suite à l’exclusion de Bessonart. Cette fois, le pack tarbais a tenu tête à une des plus fortes mêlées de Nationale. « C’est vrai qu’en début de saison, quand Ulrich s’est blessé, on subissait tous les week-ends. On a travaillé, on a travaillé, et c’est dommage que ça ne paye qu’en fin de saison. Mais le travail a fini par payer contre Albi. Peut-être, qu’on était plus concentré que d’habitude, parce qu’on savait que c’était une grosse mêlée. » La touche, souvent décriée, a été plutôt bonne face à la meilleure touche de la Poule. « J’en ai loupé une, ce n’était pas parfait mais c’est satisfaisant. C’était une équipe compliquée à jouer parce que c’est massif, c’est grand. Ils ont des gabarits de Pro D2. C’est vraiment une belle équipe mais après, à notre habitude, on a été très vaillant. En première mi-temps, on les a peut-être un peu trop regardés. A la mi-temps, on s’est dit qu’ils ne nous faisaient pas si peur que ça. On s’est dit qu’on pouvait rivaliser et on l’a fait ! » Il a terminé le match avec un coquard et l’arcade ouverte, preuve de l’âpreté du combat. 

Florian Mansieux : On a vu qu’on pouvait rivaliser sur les impacts

Le troisième ligne de 19 ans est invaincu en trois matchs de championnat avec des victoires à Cognac, à Aubenas et contre Albi. « Chaque fois, je donne tout ce que j’ai et je suis content, parce que je n’ai jamais perdu avec la première. » A Cognac, Florian Mansieux était rentré pour les cinq dernières minutes qu’il avait passées à défendre dans les 22 mètres et il avait participé au sauvetage par un placage déterminant sur la ligne. « Quand je rentre, on vient juste de prendre un essai. On remonte et on réussit à arracher le match. C’était une belle première. » A Aubenas, il était rentré à la dixième minute après la sortie sur blessure de Saint-Guilhem. « J’ai joué presque tout le match et contre Albi, j’ai eu la chance d’être titulaire. On a fait le dos rond, puis on a vu qu’on pouvait rivaliser sur les impacts en défense ou en attaque. A l’usure, on a réussi à scorer avec des pénalités et à la fin, ça tourne bien pour nous, avec une grosse séquence défensive où on récupère une pénalité. Ça montre bien l’esprit du groupe et la solidarité, qu’il y a entre tous les joueurs. » Un enchaînement de deux matchs difficiles qui n’ont pas entamé son physique. « Après, en Espoirs, on n’a pas trop enchaîné cette saison et physiquement je suis plutôt frais. On s’entraîne toute la semaine et ça permet de pouvoir enchaîner les matchs. » 

Clément Sentubery : Il a fallu tenir les cinq points

C’est le dernier jeune du Groupe qui vient juste d’avoir 19 ans. C’est aussi le plus gros potentiel du club puisqu’il va rejoindre les Espoirs toulousains. Malgré un beau gabarit d’1,90m pour 98 kg, Clément Sentubery s’est retrouvé face à des joueurs de 2,00 m et de 120 kg qui ne l’ont pas impressionné. « C’est simple, il faut se mettre en face d’eux, les attraper en bas et les faire tomber rapidement. » Lui aussi y a cru jusqu’au bout. « A la mi-temps, on s’est dit qu’il y avait la place et qu’on n’était pas plus mauvais qu’eux. Au fur et à mesure, on a commencé à les mettre à la faute dans leur camp et à concrétiser nos temps de jeu. Après, il a fallu tenir ces cinq points devant la ligne avec tous les copains. » 

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre