Retour sur l’exploit des Tarbais

Albi avait fait une priorité de ce match

Compte tenu des circonstances et du contexte, on peut parler d’un véritable exploit tarbais face à une équipe albigeoise qui cherche à remonter depuis sa relégation. Une montée qui devient cruciale financièrement puisque depuis deux saisons les dirigeants parlent d’abandonner le statut professionnel, en cas de non montée. Dans ce contexte, il était primordial pour Albi d’aller chercher la deuxième place qui passait par un succès impératif à Tarbes. Les Tarnais eux-mêmes, parlaient de rachat après leur prestation ratée contre Chambéry. Remontés toute la semaine par Arnaud Méla, les Albigeois ont répondu présents dans le combat, contrairement à certaines de leurs dernières sorties. Avec la défaite de Massy, quelques heures plus tôt, ils étaient assurés d’être qualifiés et ils auraient dû aborder cette rencontre sans pression négative. Tout était réuni pour que les Albigeois sortent un gros match et prennent du plaisir à combattre et à jouer ensemble. Mêmes les conditions météos étaient du côté d’une équipe dont la conquête, mêlée, touche, ballon porté, sont les points forts.

Les comparatifs physiques entre les Albigeois et les Tarbais

Les Albigeois pourront arguer qu’ils n’étaient pas au complet mais ils alignaient pratiquement leur meilleure équipe et n’étaient handicapés qu’en troisième ligne. Il n’y avait pas photo, compte tenu de la richesse de l’effectif tarnais, au niveau des feuilles de matchs, où Arnaud Méla fait beaucoup tourner. Malgré tout, le groupe aligné comptait 272 feuilles de matchs (159 pour les avants, 113 pour les arrières) et une moyenne d’âge de 27 ans (29 ans pour les avants, 28 ans pour les arrières) avec un Espoir en deuxième ligne d’entrée et un à la mêlée sur le banc. Au niveau du poids, les avants affichaient 113 kg de moyenne avec un pack de départ de 879 kg et une moyenne de taille de 1,97 m, pour les deux secondes lignes et les trois troisièmes ligne, avec deux joueurs de 2,03 m et d’1,96 m sur le banc. Derrière, il y avait aussi du lourd, avec dans le XV de départ Russell (1,94 m, 98 kg), Drauniniu (1,93, 105 kg), Vaccaro (1,85 m, 105 kg) et sur le banc Mjeveku (1,90 m, 94 kg).

Les Tarbais ont joué avec huit Espoirs, quatre dans le XV de départ et quatre sur le banc, et ils alignaient 303 feuilles de matchs (153 pour les avants, 150 pour les arrières). Ce qui s’explique par beaucoup moins de roulements, compte tenu de la justesse de l’effectif. La moyenne d’âge de l’équipe était de 25 ans, à parité entre avants et trois-quarts. Le poids moyens des avants était de 108 kg avec un pack de départ de 868 kg et une moyenne de 1,90 m pour les deux secondes lignes et les trois troisièmes lignes, avec deux joueurs d’1,90 m et de 1,95 m sur le banc. Derrière, c’était aussi moins lourd avec Mamao (1,88 m, 108 kg), Stanaway (1,86 m, 105 kg) et Oltmann (1,90 m, 88 kg), qui sont les joueurs les plus puissants et trois joueurs de 80 kg sur le banc.

C’est dire la mesure de l’exploit réalisé par une équipe tarbaise jeune et inexpérimentée, moins solide physiquement mais qui a mis un supplément d’âme pour réaliser un authentique exploit. Ce qui confirme que le rugby est un sport collectif de combat et que c’est celui qui met le plus d’agressivité dans les zones de contacts qui l’emporte. La dernière action l’illustre parfaitement, lorsque les treize tarbais ont fait reculer de trente mètres les quinze albigeois.

J-J Lasserre