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Retour sur Tarbes-Suresnes

mercredi 17 mars 2021 par Rédaction

Du côté de Suresnes

Suresnes était partagé entre la satisfaction d’avoir accompli un bon match et la déception de n’avoir décroché qu’un point bonus. Car après un début de saison tonitruant, les Franciliens marquaient le pas depuis la reprise, avec une victoire pour six défaites. Certes ils n’ont pas réussi à l’emporter mais c’est le premier point qu’ils ramènent en quatre déplacements

Alexandre Compan : De petits détails font la différence

Pour le Manager, le match s’est encore joué à des détails. « On est un peu à notre image aujourd’hui, où de petits détails font la différence, comme je le disais aux joueurs. En fait, on a une bonne tonalité sur le jeu. Vu les conditions, on a, je crois, du mérite à produire autant de jeu. On a marqué de beaux essais mais parfois, ce jeu, qui nous permet d’avoir des pénalités pour nous, font qu’on ne concrétise pas, alors qu’on est en train de dominer. Je pense à ces pénaltouches perdues, à ces mêlées à cinq mètres... Ce sont plein de ces petits détails qui font qu’on se retrouve à perdre ce match, alors que le contenu est très intéressant. Comme je l’ai dit aux joueurs, la victoire reste aléatoire mais l’engagement est primordial. On a répondu présent dans l’engagement et c’est une grande satisfaction. » Au-delà des détails, Suresnes a aussi perdu le match à cause d’une entame laborieuse. « Pendant ce premier quart d’heure, en fait, on a été sur une somme de petites fautes qui, mises bout à bout, a permis à Tarbes d’être dans la bonne tonalité, puisqu’ils marquent, coup sur coup, 17 points. » Alexandre Compan ne cache pas qu’il était venu chercher une victoire en Bigorre, face à une équipe tarbaise jugée solide. « On était venu pour gagner et quand on voit le match, on aurait pu le faire. J’ai trouvé une équipe de Tarbes assez solide dans ses lignes, avec au milieu, une paire de centres très costauds et des avants solides. On n’est pas surpris parce qu’on s’attendait à ça. »

Julian Millon : On a été trop passif en début de match

Le demi-de-mêlée a gardé de bons rapports à Tarbes où il a joué en Espoirs avec de rejoindre Mâcon, puis Suresnes depuis deux saisons. Le Girondin se plait dans ce club francilien aux forts accents du sud-Ouest et à l’esprit rugby. « C’est un club qui a été formé par des gens du Sud-Ouest qui étaient montés à la capitale. Le raisin et le saxophone, sur le logo du club, représentent une banda et les vignes de Suresnes, qui sont le deuxième endroit de Paris où, avec Montmartre, il y a des vignes », explique Julian Millon. Le demi-de-mêlée, qui a vécu le match de l’extérieur et de l’intérieur, estime : « Il nous a manqué un peu d’intensité sur les vingt premières minutes. On les a trop regardés jouer. On a été trop passif. On a mis vingt minutes à sortir des vestiaires et ça ne pardonne pas, quand à la vingtième, on est à 0-17. Après, on a réussi à rehausser notre niveau de jeu et à se faire plaisir. On a marqué un essai avant la mi-temps et on est revenu avec des intentions. 17 points d’écart ne représentait pas le niveau réel entre les deux équipes et on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. A la mi-temps, on n’a pas abdiqué, on a essayé de remobiliser tout le monde, parce qu’on savait que l’apport des entrants serait important. » Les Franciliens étaient revenus à portée d’essai transformé (25-19) mais ils ont mal négocié leurs derniers temps forts. « Sur la dernière mêlée à cinq mètres, on n’est pas loin de réussir notre coup, dommage. » Malgré des conditions difficiles (vent, pluie, froid, ballon glissant) Suresnes est resté fidèle à ses principes de jeu. « On n’a pas été gâté au niveau de la météo, parce que nous, on essaie de jouer beaucoup, parfois beaucoup trop même. Après, on a des valeurs, des intentions, peu importe les conditions climatiques et les évènements extérieurs, on essaie de rester propre et de se tenir à ça. »

Du côté de Tarbes

Les Tarbais, qui ont débuté avec brio, se sont un peu trop vite relâchés, au point de se faire un peu peur sur la fin, après avoir mené de bout en bout. Tarbes enchaîne un troisième succès consécutif, grâce à la qualité, d’une conquête retrouvée, qui a nourri une attaque percutante en début de rencontre.

Adrien Vigne : Ça fait du bien de rejouer et de prendre du plaisir 

Le solide seconde ligne tarbais, a confirmé qu’il s’était engagé officiellement avec Grenoble. Pour l’instant, il entend se consacrer entièrement à Tarbes où il a repris goût au rugby en enchaînant les matchs, à part ses quatre matchs de suspension (pour une entrée jugée un peu trop virulente dans un regroupement). Après une mi-temps de reprise à Cognac, Adrien Vigne reprend son rythme de croisière de quatre-vingt minutes par match. « Ça fait du bien de rejouer et de prendre du plaisir. Maintenant, on va prendre les matchs les uns après les autres. » Enchaîner contre Suresnes, après Cognac, c’était difficile, face à deux équipes très solides qui envoient beaucoup de jeu. « C’est un adversaire difficile. C’est solide partout, c’était très équilibré et ça a tourné pour nous, à la fin. »

Albin Méron : Heureusement qu’on met 17 points très rapidement

Le capitaine tarbais a marqué un bel essai pour sa rentrée après un mois d’absence et sa cheville a tenu malgré un terrain très glissant où les appuis se dérobaient. « Les conditions ont changé à vingt minutes du coup d’envoi et il a fallu être capable de s’adapter face à une belle opposition de Suresnes. On savait qu’ils étaient capables de jouer comme ça et heureusement qu’on met 17 points très rapidement. » La touche a été une des clés du match. « On avait étudié ce qu’ils faisaient et ça a plutôt bien marché. C’est toujours satisfaisant quand ce qu’on travaille en semaine fonctionne en week-end. »

Thomas Lhusero : On eu la trouille de se faire contrer

La semaine dernière le demi-de-mêlée faisait acte de contrition sur deux essais encaissés mais cette fois, outre son importance dans le jeu, c’est lui, qui marque un essai important avant l’heure de jeu et qui trouve Méron, pour le deuxième essai. « On a une connexion, c’est vrai » assure Thomas Lhusero. « Il arrive de très loin, il y avait Mamao et Stanaway qui étaient positionnés, je lui donne et essai... » Les Tarbais, qui enchaînaient un second match très dur physiquement, ont su répondre présent malgré tout. « Il y a eu deux périodes. La première, de vingt minutes, où on était maître de notre sujet et les soixante autres, qu’on n’a pas su bien maîtriser. » Plus que les conditions de jeu, c’est le match contre Cognac qui a certainement pesé. « Malgré les conditions, on aurait pu jouer mais on n’a pas joué. On avait la trouille de se faire prendre en contre. On a essayé de jouer deux ballons, on a fait deux fautes de mains et ça nous a refroidis. Heureusement, on marque contre le cours du jeu, alors qu’ils étaient en phase offensive. » Modestement, il oublie de dire que c’est sur son interception, puis sur la pénalité jouée rapidement à la main.  « Puis on marque trois points qui nous font du bien. » Le choc contre Cognac, outre les blessures de longues durées de Millet et de Pees, a laissé des traces dans certains organismes. « Je pense que c’était plus difficile pour les avants qui sortaient d’un match très dur devant. Les avants devaient être fatigués, même s’ils ont été très bons en mêlée où on n’a pas été assez récompensé. L’arbitre a voulu qu’on joue et ça n’est pas plus mal, car des fois c’est l’inverse, c’est nous qui subissons. »

Lionel Terré souhaite conserver 80% de l’effectif

Le Président était tout sourire après cette troisième victoire. « Une série, commence à trois mais ça a été très compliqué, face à une belle équipe de Suresnes qui, quand elle a le ballon, est très difficile et pénible à jouer. Heureusement, ça fait trois matchs qu’on fait de bons débuts. Je suis content de l’état d’esprit, de voir des jeunes qui progressent. Les lacunes qu’on avait en touche se résorbent avec du travail et la mêlée n’est pas mal. » Des difficultés que Lionel Terré comprend. « On a commencé la saison tardivement par rapport aux autres et je n’oublie pas que « Midi Olympique » nous voyait descendre. Maintenant, sans prétention aucune, on regarde de moins en moins vers le bas. » Confiant dans l’avenir, malgré la crise sanitaire, le Président s’active pour conserver ses meilleurs joueurs. « Mon objectif, c’est de garder 75 à 80% de l’effectif. Tous les Bigourdans, nos vieux grognards et tous ceux qui aiment le club, sont une priorité bien sûr. Les négociations sont déjà entamées et une dizaine de contrats sont prêts. Les joueurs peuvent les signer cette semaine. » Le Président entend poursuivre sa politique de jeunes joueurs, issus des territoires voisins, qui lui a bien réussie jusqu’ici.« L’idée c’est de regarder, avant tout, ce qu’on a sur notre territoire et la priorité, c’est de s’asseoir sur les joueurs qui ont bénéficié de notre formation. Je peux déjà annoncer que Paul Sajous revient l’année prochaine. L’idée, c’est d’attirer des joueurs par notre projet car on n’a pas des moyens d’offrir des salaires mirobolants. » Un projet qui deviendrait attractif si Tarbes terminait cette saison en haut de tableau. « Si on arrive à terminer dans les six premiers, ça voudra dire que nous aurions été qualifiables dans le championnat classique. Quand je suis arrivé en 2018, j’avais dit que la montée était un projet sur cinq ans. A nous de franchir les dernières étapes. »

Stéphane Ducos : Un effectif en progression

L’entraîneur des avants peut savourer cette troisième victoire consécutive qui est un peu la sienne, compte tenu de la bonne prestation du pack tarbais, tant sur les mêlées qu’en touche, avec en prime une bonne défense sur les ballons portés. « En mêlée, on a été dominateur. En touche, on a eu nos ballon, malgré un bon alignement en face et on les a contrés une ou deux fois. On a un effectif qui est en progression. On montre, que même avec les jeunes, qui ont moins d’expérience, on arrive à faire des choses. » Il est vrai, qu’autant la touche, que la mêlée, sont des mécanismes de précision, où tous les détails comptent, mais qui peuvent se dérégler, d’un match à l’autre ou parfois dans le même match. « On a été beaucoup en difficulté dès qu’on a perdu Ulrich (Prétorius). Nos deux jeunes lanceurs (Reynaud et Lamothe), travaillent et ils sont en progression. Mais ils ne seront jamais à 100 %, comme tous les lanceurs, même ceux du Top 14. » C’est vrai qu’une touche, c’est encore plus délicat à régler qu’une mêlée, avec de nombreux paramètres à intégrer. « Ça demande beaucoup de coordination et s’il n’y a pas une bonne coordination, c’est très compliqué d’avoir une bonne touche. Il faut qu’ils soient coordonnés aussi avec les annonces en fonction de l’adversaire. On fait de la vidéo, on sait quels sont les points forts de l’adversaire et on essaie de mettre les choses en place. Des fois, on passe à côté, parce qu’il y a un mec qui s’oublie à cause de la fatigue. » Une mêlée, ce n’est pas non plus, qu’une première ligne, c’est souvent la seconde ligne qui met ses piliers en valeur. « On retrouve aussi des joueurs à forte densité physique, comme Adrien (Vigne) et Balou (Taputaï). C’est de la puissance qu’on n’avait pas en leurs absences, les autres ont des profils plus coureurs. On forme, aussi, une équipe par rapport à l’équipe adverse et c’est bien qu’on soit capable de s’adapter. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre