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Cognac-Tarbes, samedi à 16h00, (huis clos, retransmission vidéo)

vendredi 5 mars 2021 par Rédaction

Lien pour la retransmission vidéo : https://fr-fr.facebook.com/ucs.rugby/

Entretien avec Fabrice Landreau

Inutile de présenter le Manager de l’UCS Rugby, ancien talonneur international, formé à Angoulême et passé par Grenoble, le Racing, le Stade Français, avec un intermède à Neath et à Bristol. Il a terminé sa carrière de joueur au Stade Poitevin et à Saint Jean d’Angély, en Fédérale 1. Fabrice Landreau entame alors une carrière d’entraîneur au Stade Français, à Grenoble, à Toulon et en équipe nationale belge. C’est donc un retour aux sources, puisque l’UCS Rugby, est issu de la fusion de Cognac et de Saint-Jean-d’Angély, son dernier club comme joueur, dont l’ancien Président, Christophe Lacombe, est le coprésident de la nouvelle entité.

L’envie de construire

Son arrivée à Cognac, en pleine intersaison, est un vrai choix sportif pour ce pur charentais, qui n’a pas hésité à relever ce défi au pied levé, après sa démission du Stade Français. « C’est un choix sportif et de vie. J’avais envie de réentraîner et je voulais aller dans une équipe où il y avait quelque chose à construire. Il y avait la volonté de bâtir une équipe de rugby dans un territoire, le Territoire de Cognac. On est entre La Rochelle en Top 14 et Angoulême en Pro D2. » La création de la Nationale, avec une majorité d’équipes qui avaient joué en Pro D2, lui a donné envie de participer à cette aventure sportive avec la responsabilité de l’équipe fanion mais aussi de l’ensemble de la Formation. « L’objectif est d’essayer de construire une équipe première compétitive pour rester durablement en National et de faire grandir tous nos jeunes. On veut faire en sorte de créer un Centre de Formation. On a relancé le rugby à l’école pour avoir, dans cinq, six ans, nos équipes de jeunes dans les championnats nationaux. »

Un défi à relever

Jusqu’à présent, Fabrice Landreau avait évolué dans des grands clubs professionnels où tout était déjà en place, mais ce changement lui plait. « Ça permet de revenir aux sources. C’est le système D et ça amène un peu de fraîcheur, je l’avoue sincèrement, même si ce n’est pas facile. L’aspect économique est compliqué pour les clubs professionnels, mais il l’est encore plus pour les clubs amateurs. On est une petite ville de 18 000 habitants et avec Saint-Jean d’Angély, ça fait 24 000 habitants. C’est tout un défi d’essayer, économiquement d’exister, parce que le niveau National est relevé. On sait, qu’aujourd’hui, pour maintenir une équipe ou pour envisager, pour les meilleurs une montée, il faut avoir un groupe quasiment professionnel. La pluriactivité a du mal à fonctionner quand on a ces ambitions là et nous, pour l’instant, on est sur un modèle pluriactif. » Cognac, comme Tarbes, fonctionne avec une quinzaine de contrats fédéraux à temps plein et une quinzaine d’Espoirs. « Si on souhaite être dans le haut de tableau de Nationale, pour un jour, espérer monter en Pro D2, il faut avoir vingt-cinq ou trente contrats fédéraux. » Un objectif, à l’horizon 2025, lorsque le nouveau Stade, avec des loges pour les partenaires, sera livré. Malgré son classement actuel, Cognac n’envisage pas la montée, même si le défi sportif, sera de se mêler à la lutte pour les demi-finales. Le co-président Christophe Lacombe et son Manager, préfèrent structurer le club au niveau sportif, en attendant la modernisation et la mise aux normes du Stade, qui viennent d’être votée cette semaine par la Municipalité.

La fraîcheur des jeunes

Fabrice Landreau, du fait du départ précipité de Christophe Hamacek, a dû jouer au pompier de service, car le recrutement était en cours et beaucoup de joueurs du club étaient dans l’expectative. « Je suis arrivé tard et je me suis retrouvé à faire le choix de garçons que je ne connaissais pas. On a fait au mieux, avec les moyens qui étaient à notre disposition. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’il y a cette fraîcheur que les jeunes amènent. Je peux m’appuyer sur un Groupe de jeunes joueurs issus de Centres de Formations et qui n’ont pas passé le cap d’être professionnels en Pro D2. » Des jeunes joueurs, motivés et revanchards, qui se servent de la Nationale comme d’un tremplin pour rejoindre un club de la Ligue. C’est le cas de la nouvelle recrue Harris Aounallah, repéré en Fédérale 3. « En septembre, on m’a signalé qu’il y avait à Rochefort un super joueur. Je ne voulais pas piller le club de son meilleur joueur en pleine saison mais j’avais toujours Harris dans un coin de ma tête. Lorsque la Fédération a annoncé la fin des championnats amateurs, j’ai pris contact avec le Président de Rochefort pour qu’Harris puisse finir la saison avec nous, parce qu’on avait beaucoup de blessés de longue durée et qu’on était trop juste derrière. »

Un succès de prestige contre Albi

En effet Cognac est privé de son maître à jouer Péluchon (grave commotion cérébrale), de Foliaki (croisés) et de Ferrer (études). « On n’a que dix joueurs derrière et on ne tourne jamais. On n’est pas embêté pour la composition d’équipe (rires…). » Malgré tout, le Groupe bouge, puisque trente-quatre joueurs, au gré des blessures, ont été utilisés, dont trente-trois lors des six premiers matchs. Depuis la reprise, un seul nouveau joueur est rentré dans le Groupe. « Pour garder tout le monde concerné, je fais tourner. Je ne mets jamais la même équipe mais j’ai une ossature que je garde à tous les matchs. En face, les équipes sont redoutables et on ne peut pas se permettre de faire trop de changements. » L’UCS a réalisé un exploit à Albi avec dix Espoirs sur la feuille de match, dont six dans le quinze de départ et ce sans faire d’impasse, puisque ces Espoirs sont régulièrement alignés. « Un succès de prestige », souligne Fabrice Landreau qui n’a pas eu à trop motiver ses joueurs au vu des rodomontades albigeoises d’avant match. « Ils nous ont pris pour des moins que rien. Dans les journaux, ils s’amusaient aux pronostics pour savoir s’ils allaient nous mettre 40, 50 ou 60 points. Dans leur tête, ils n’étaient pas prêts à nous faire la guerre. On s’est dit, on n’a rien à perdre et on a eu la chance de marquer très tôt. Avec le vent, on a essayé de marquer le maximum de points et on tourne à la mi-temps à 9-24. Après, ils ont dû se découvrir et ils ont commis plein de fautes bêtes. » Des Albigeois, trop sûrs d’eux, parce que leur voisin Blagnac venait de battre lourdement Cognac (23-6) quinze jours avant et s’était imposé à Cognac, au match Aller (14-22). « On n’avait pas existé, contre Blagnac » reconnait l’ancien talonneur. « On était embourbé dans la bouillasse. Ils ont cadenassé avec le jeu au pied de leur arrière (Vernetti) et leurs avants. Ils nous ont marqués des essais sur des ballons portés. Ils ont fait un jeu très restrictif, très fermé et on n’a pas pu s’en sortir. »

Une équipe sans syndrome

Même si Cognac a perdu à domicile contre Blagnac (14-22), contre Nice (21-23) et contre Blagnac (14-26), pour trois victoires à Dijon (12-15), à Suresnes (29-34), à Albi (23-34) et un nul à Tarbes (9-9), Fabrice Landreau assure que son équipe est aussi à l’aise à domicile qu’en déplacement. « Ce que j’aime bien, dans cette équipe, c’est qu’il n’y a pas de syndrome domicile-extérieur. Au niveau de l’état d’esprit et de l’envie, c’est pareil à domicile ou à l’extérieur. Ils ne sont pas impressionnés de jouer à l’extérieur ou pas. Ils se préparent de la même manière et ça, c’est bien. » Pour l’entraîneur, son équipe aurait mérité et aurait dû battre Narbonne et Nice. « On s’est fait hara-kiri, contre Narbonne, il n’y avait pas photo. Les Narbonnais se demandent, encore aujourd’hui, comment ils ont pu gagner. Et contre Nice, ça s’est joué à quelques décisions, où on n’a pas contrôlé le match. Malheureusement, ça n’a pas basculé en notre faveur, parce qu’on a commis de petites erreurs qui ont été sanctionnées. Mais sinon, on aurait dû avoir six points supplémentaires. » Des propos qui démontrentla sportivité de l’entraîneur car Nice s’est imposé à la 84ème minute sur une pénalité face aux poteaux. « Il n’y a que le match contre Blagnac, où on a manqué de réalisme. On a cinq occasions d’essais très franches, qu’on ne met pas et à la fin, on ne prend même pas le point bonus. C’est le seul match qu’on n’a pas débloqué, les autres on les avait en main. » Des erreurs que le technicien met sur le compte de l’immaturité de son équipe, composée à majorité d’Espoirs. « On est une équipe très jeune, avec des garçons qui n’ont jamais joué à ce niveau là et contre des équipes où il faut jouer juste, tout peut-être remis en cause, jusqu’au coup de sifflet final. C’est comme ça, qu’on apprend aussi. »

Le spectre de la relégation permet de ne pas se relâcher

L’annonce de l’arrêt de la Fédérale 1 et le gel des montées, peut changer la physionomie de certaines rencontres de Nationale, puisqu’il n’y aura pas de descente pour les deux derniers à l’issue du championnat. « Le spectre de la relégation, ce n’est pas mal, parce que ça permet de maintenir la pression et de ne pas relâcher. Là, le fait que tout le monde sache que personne ne descendra, peut, dans les têtes, vouloir dire que victoire ou défaite, il n’y a pas péril en la demeure. On n’en a pas encore parlé avec les joueurs. Nous, on s’épanouit dans ce championnat, où toutes les équipes sont meilleures que nous et on est content de les battre. On ne se pose pas la question de savoir si on va se qualifier ou descendre. Nous, on ne veut pas avoir de regrets au coup de sifflet final. Si on gagne, c’est super, si on perd, tant pis, on essayera de faire mieux au prochain match. J’espère qu’on ne sera pas relâché par rapport au fait qu’il n’y aura pas de descente. » Le technicien craint aussi, que les équipes, libérées de toute pression, jouent trop, au risque de perdre le match. « Les équipes qui prendront trop de risques, en pensant que ça ne craint pas, et qui n’ont pas pris de risques de toute la saison, se mettront peut-être en danger. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre